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Militant, agriculteur, élu, Eric défend d’abord l’eau
Reconverti agriculteur après un début de carrière dans l'architecture, Eric Frétillère s'est construit un emploi du temps chargé, engagés au sein de plusieurs organismes agricoles et comme élu local. Sa préoccupation transverse: l'eau.
Installé en 1998 suite à une reconversion professionnelle, Éric Frétillère a découvert le monde agricole. Sur son exploitation située à Saint-Rémy en Dordogne ont été créées deux réserves de substitution, dont l'une, en fond de photo derrière lui, sert de réserve, l'autre étant le site de pompage pour irriguer ses 100 hectares de maïs.Sylvain Desgroppes | Aqui

Éric Frétillère, ici devant l'un des étangs servant de réserve de substitution à son exploitation de maïs, s'est investi à travers de nombreux mandats agricoles et politiques, notamment autour des questions de la gestion de l'eau.

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 28/09/2023 PAR Sylvain Desgroppes

Et si tout n’était qu’une histoire de circonstances. Éric Frétillère veut le croire. Originaire de Montpon, il ne se destinait pas à revenir si près de son Périgord natal, et encore moins à l’agriculture. Après le lycée en Gironde en sports études, des études supérieures à Montluçon et trois ans de handball de haut niveau à Bordeaux, Éric Frétillère a été associé d’un cabinet d’architecte.

Il y passe 10 ans, avant que les circonstances ne l’interpellent.  « Mon beau-père mettait son exploitation agricole en vente. Ma femme était hôtesse de l’air, mais cette exploitation lui était chère, elle y revenait dès qu’elle le pouvait », précise-t-il.

La Font de Touny, le point de départ

Après un Bac agricole par correspondance, Éric Frétillère s’installe, seul, en 1998. La Font de Touny, d’un seul tenant ou presque, comprend 100 hectares de maïs, entièrement irrigués, drainés, 40 hectares de bois, et 10 hectares d’étangs. Ces deux réserves de substitution créées en 1989 et 1992, situées dans un vallon, servent de réserve pour l’une, de site de pompage pour l’autre.

« Lors de mon installation, on m’a sollicité pour m’engager dans des structures. Mais j’étais seul, avec beaucoup de choses à développer, je n’avais pas le temps », lâche Éric Frétillère. Ce n’est que partie remise. Plus de 10 ans après, « le hasard », encore, le rapproche de ces instances.

Un engagement progressif

« Tout a commencé lors du décès brutal du président de l’association des irrigants de la Dordogne, aussi élu national. On m’explique que l’on pense à moi pour le remplacer. Mon contexte personnel avait changé, le potentiel de l’exploitation était à son maximum, et j’avais terminé la rénovation des deux gîtes sur place. Je me suis lancé », témoigne l’agriculteur.

Malgré un emploi du temps chargé et des mandats nationaux et européens, Éric Frétillère arrive à assurer une présence importante sur son exploitation. A ses côtés, un salarié partage son temps avec une exploitation viticole voisine.

Très vite, ses missions s’accumulent. Il devient président des irrigants de la Dordogne (aujourd’hui vice-président), et président des irrigants de France en 2016, siège qu’il occupe toujours. En 2018, puis cofonde et les irrigants d’Europe. Elu à la chambre d’agriculture départementale, il devient secrétaire adjoint et trésorier de la FDSEA.

Emploi du temps chargé

Parmi ses mandats nationaux, Éric Frétillère est encore vice-président de l’Association Générale des Producteurs de Maïs, et secrétaire général de l’AFDI, Agriculteurs Français et Développement International. Plus localement, il est administrateur de la coopérative La Périgourdine, et vice-président de la caisse locale du Crédit Agricole Villefranche Montpon. L’emploi du temps est chargé.

Surtout que des mandats de maire et de conseiller départemental viennent se rajouter. « C’est une question d’opportunités. Il y avait un maire en place depuis 49 ans sur ma commune de Saint-Rémy, 550 habitants. Il m’a sollicité pour prendre la suite en 2020. Au niveau départemental, c’est Thierry Boidé, président de notre communauté de communes et élu, qui n’a pas souhaité se représenter », précise-t-il.

Découvrir, comprendre, défendre les filières et les territoires

Avec l’ensemble de ces mandats professionnels et politiques, Éric Frétillère n’a pas le temps de s’ennuyer. « Je m’implique beaucoup, et je travaille beaucoup, sans rien mélanger. L’exploitation agricole, c’est au bureau sur un ordinateur, la mairie, c’est sur place, le département, c’est sur une tablette qui nous est fournie, le travail pour les irrigants de France, sur une autre tablette », liste-t-il.

Les capacités d’organisation et le hasard des circonstances modestement mis en avant n’expliquent pas tout. Thierry Boidé, qui s’est tourné vers lui pour prendre sa suite, en témoigne : « Il cochait toutes les cases. C’est quelqu’un de très réfléchi, qui venait d’être élu sur sa commune alors qu’il y avait trois listes. Il vient d’un univers professionnel auquel je suis sensible. Avoir autant de mandats, on peut le faire si on est passionné. Il l’est et remplit ses missions parfaitement ».

Malgré tout, il faut une bonne santé et une motivation sans faille pour tenir le rythme. « Je vois de la cohérence dans toutes ces missions que j’exerce. Cela crée un équilibre dans lequel je me plais, pour défendre l’agriculture de nos territoires, le tout autour de la question de la gestion de l’eau », résume-t-il. L’eau, son partage et son utilisation, sans doute le dénominateur commun à toutes ses activités.

Cette question de l’eau qui divise

« L’agriculture vit une révolution similaire à celle de l’après-guerre. Il y a un changement climatique, auquel il faut s’adapter, avec le défi de continuer à produire, pour notre sécurité alimentaire. La répartition de l’eau sera différente dans l’espace et le temps, mais les volumes vont rester constants. On a la chance de pouvoir tout produire en France, avec de l’irrigation et des technologies de pointe », commence Éric Frétillère.

Une question qui divise aussi. « Il faut regarder l’abondance en eau, la différence entre la pluviométrie totale et le volume d’eau nécessaire pour alimenter les cours d’eau, les nappes et les milieux. En Europe, la France a la deuxième plus grande abondance en eau, mais elle n’est que neuvième sur le pourcentage d’utilisation de celle-ci », continue-t-il.

Pour ce dernier, le problème vient de la gouvernance. « En France, il y a une opposition entre le Ministère de l’agriculture et le Ministère de l’environnement, qui a la main sur le sujet de l’eau. L’agriculture doit être reconnue comme un intérêt général majeur. Pour produire, il faut de l’eau. On ne peut pas stocker partout et n’importe comment, mais il ne faut rien s’interdire », défend avec conviction Éric Frétillère.

En quelques mots...

Agriculteur à Saint-Rémy-sur-Lidoire, Éric Frétillère, qui n’était pas issu du monde agricole, a rapidement appris le métier. Au point d’assurer 25 ans après son installation de nombreuses responsabilités, notamment à la chambre d’agriculture départementale, mais aussi et surtout auprès de l’Association des Irrigants, en Dordogne, en France, et au niveau européen.

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