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Pierre-Nicolas Marqués, alias motsdumarquis sur Instagram, aime partager ses mots sur les réseaux sociaux à ses près de 26 000 abonnés. Mais cet « auteur-poétiseur », comme il se décrit, aime aussi le cyclisme, qui lui permet de s’évader en sillonnant les routes. Pour rendre hommage à sa grand-mère, qui lui a fait découvrir cette passion et qui est aujourd’hui atteinte de la maladie d’Alzheimer, cet ancien coureur amateur s’est lancé un défi fou. Traverser les Pyrénées à vélo, afin de collecter des fonds pour la Fondation Recherche Alzheimer. Il en a tiré son premier livre « Mémoire en roue libre », dans lequel il raconte cette aventure.

« On était très proches » » raconte l’auteur, lorsqu’il parle de « Mamou », comme il l’appelle. « Elle avait son caractère d’ariégeoise, donc elle n’était pas toujours tendre. Mais avec ses petits-fils, elle a toujours été aimante, protectrice », se remémore-t-il. « Aujourd’hui, quand je regarde le Tour de France, je pense à elle. Je l’appelle, même si je ne regarde plus le Tour avec elle. Ce n’est plus pareil, mais c’est une belle relation ».

Un hommage d’autant plus important que c’est elle qui lui a fait découvrir la passion du cyclisme. « Le vélo, c’est un cadeau de ma grand-mère », raconte-t-il. À l’âge de 15 ans, elle lui montre les images en direct du Tour de France. « Elle avait cette attachement au Tour de France, parce que le Tour de France c’était la France rurale ». C’est là que ce fera sa « rencontre » avec cette discipline, qui ne le quittera jamais vraiment.

Une passion présente depuis l’adolescence

Au point où il aura même pour projet de devenir coureur professionnel. « Le mercredi et le samedi j’étais à l’entraînement, le dimanche je roulais avec le club. Je ne lisais que des magazines de vélo, j’étais sur Eurosport dès que je rentrais le soir pour regarder les courses qu’il y avait à l’étranger », raconte l’auteur, qui avait même commencé à s’imposer un régime alimentaire spécifique. « Mes routes d’entraînement, c’étaient celles du coin. J’ai sillonné tous les alentours de Bordeaux : l’Entre-deux-Mers, tous les alentours de Bordeaux, Saint-Selve, Gradignan, Cadaujac ».

Mais en dépit de tous ses efforts, son rêve de devenir un professionnel n’a pas abouti. Ce dont il se satisfait aujourd’hui, en se consacrant à l’écriture. « Ce qui a fait que je ne le suis pas devenu, c’est que j’avais le cœur mais pas le moteur ». Malgré cette déroute, l’auteur reconnaît les bienfaits que lui a apporté cette pratique. « Je n’ai manqué de rien. J’ai été élevé dans du coton et je pense que je me suis mis au vélo pour me confronter à des limites qu’on ne m’a peut-être pas mises ».

Le bordelais s’est donc consacré à différentes formations, sans qu’aucune ne le satisfasse réellement, après un bac littéraire « foiré studieusement ». « Ça s’est terminé en voyage humanitaire au Kenya. Je pense que l’écriture était déjà là. J’avais cette idée d’écrire, mais je n’avais pas encore réalisé que je voulais m’investir dans le domaine artistique ».

Réaliser « un rêve d’enfant »

Relier Perpignan à Biarritz en huit jours, en parcourant 1200 kilomètres. Et récolter 2000 euros pour la Fondation Recherche Alzheimer. En mai 2021, Pierre-Nicolas Marqués réalise « un rêve d’enfant ». Le déclic ? Son premier chagrin d’amour : le divorce de ses parents. « Je suis convaincu qu’on ne peut pas guérir dans les endroits où on est tombé malade.Toute ma vie, dès que j’ai des complications, je m’échappe. Quoi qu’il arrive, j’ai besoin de ça », raconte le jeune bordelais.

L’idée de cette épopée est venue d’un de ses amis, Jacques d’Arrigo, avec qui il avait déjà traversé l’Espagne à vélo un an et demi plus tôt. Ce dernier voulait faire ce périple caritatif pour rendre hommage à son grand-père, décédé de la maladie d’Alzheimer. « J’ai tout de suite saisi l’opportunité de foutre le camp ». D’autres cyclistes les rejoignent à l’aventure, qui ne sera pas de tout repos. « J’avais oublié ce que c’était, la douleur à ce point-là », sourit Pierre-Nicolas Marqués. « Physiquement, ça a été très dur. Mais ça a aussi été des grands moments de plaisir ».

Ce « grand rêveur », qui écrit depuis l’adolescence, se demandait à cette période comment produire quelque chose de concret dans ce domaine. « Je commençais à me poser la question depuis trois ou quatre ans : par quel projet je pourrais un jour présenter mon travail ? », raconte le bordelais. Durant la traversée, il tient un carnet de bord, dont il remet ses notes au propre en rentrant à Bordeaux. « Je me suis dit : peut-être que mon premier livre est là ».

Traiter différents sujets de manière positive

Dans ce récit, divers sujets sont abordés. La mémoire, la passion du cyclisme, la tradition du Tour de France et la thérapie par le voyage y sont notamment traités. Mais toujours de façon « positive » et « lumineuse ». Dorian Foulon, champion du monde et champion paralympique, et Pierrick Fedrigo, quatre fois vainqueurs d’étapes du Tour de France, ont participé à son écriture, en y ajoutant leurs témoignages. La préface est quant à elle rédigée par Olivier de Ladoucette, président-fondateur de La Fondation Recherche Alzheimer. Une partie des fonds des ventes de ce livre sera d’ailleurs reversée à cette dernière, selon l’auteur.

Après ce premier récit, Pierre-Nicolas Marqués « a pas mal de projets pour la suite », centrés sur l’écriture et la musique. « Le prochain livre ne sera pas un livre sur le vélo, ça sera sur complètement autre chose. Je pense partir sur de la poésie », explique-t-il. « Mais j’ai d’autres projets d’aventures à vélo prévus dans ma vie, qui deviendront sûrement des livres à un moment donné »

« Mémoire en roue libre » – Pierre-Nicolas Marqués

Éditions Cairn

17€

Rencontres littéraires suivies d’une séance de dédicaces :

Le 9 mai au Grand Prix de Bègles
Le 23 mai au Pavé dans la marge à 18h30
Le 6 juillet au Cultura de Mérignac

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