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Meruzhan Karapetyan s’enflamme pour les Paralympiques
Ils seront 11 000 à porter la flamme olympique et parmi ces heureux élus, il y aura Meruzhan Karapetyan. Cet ancien joueur de foot-fauteuil qui entraîne les Grizzlys n’en revient pas.
Meruzhan KarapetyanGrizzlys

C'est son ergothérapeute qui a déposé la candidature de Meruzhan Karapetyan à son insu. Bien lui en a pris...

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 26/01/2024 PAR Corinne Merigaud

Le coach des Grizzlys, l’équipe de foot-fauteuil de Limoges Couzeix, n’en croyait pas ses oreilles lorsqu’on lui a annoncé la bonne nouvelle. « Le comité olympique m’a téléphoné, je n’y croyais pas trop. J’étais très surpris et j’ai attendu la confirmation par mail pour en être en sûr, raconte le jeune homme. C’est un honneur de participer aux Paralympiques. »

Pendant un mois, il a dû garder le secret et cela a été « compliqué ». Depuis l’annonce officielle, il a senti un grand élan amour autour de lui. «  Dès que je l’ai mis sur mon Facebook, j’ai reçu beaucoup de commentaires émouvants, c’est impressionnant de recevoir autant d’amour. Je ne pensais pas que je pouvais susciter ça auprès de tant de personnes. On va dire que ça a bien allumé la flamme ! » Ses amis, ses proches et sa famille sont ses plus fervents soutiens.

Il ne faudra pas que je mette le feu au fauteuil !

Meruzhan ne manque d’humour même si on sent l’émotion à fleur de peau lorsqu’il raconte ce moment à venir. Il ne souhaite rien préparer, juste vivre à fond ce trajet de 200 m encore inconnu. « C’est exceptionnel de vivre un moment comme ça ! , s’enflamme-t-il. Je vais laisser les choses venir même si c’est un peu stressant et inattendu. Il ne faudra pas que je mette le feu au fauteuil !» Toujours cette pointe d’humour et ce regard malicieux.

En raison de sa maladie, il ne portera pas la flamme, qui pèse près de 3 kilos, à bout de bras. Elle sera fixée sur son fauteuil électrique. Nul doute qu’il aura une grosse pensée ce jour-là pour celle qui l’a inscrit, son amie et ergothérapeute qui travaille au centre de rééducation de Noth en Creuse. « Line Létangt m’avait demandé mon mail et elle m’a inscrit sans m’en parler. J’ai lu ensuite la présentation qu’elle avait faite de moi, j’avais les larmes aux yeux. » Pour l’heure, Meruzhan ne sait pas où il portera la flamme qui doit traverser le Limousin. Seul bémol, il ne voudrait pas faire 8 h de route « mais je veux bien aller à Marseille ! », sourit-il. 

Entraineur de deux équipes

Originaire d’Arménie, il est arrivé en France à l’âge de 23 ans avec ses parents, s’installant à Guéret. Il a appris le français au centre de rééducation. Comme il aimait le sport « tous les sports sauf le biathlon et le Tour de France car ça m’ennuie », il a cherché une équipe handisport et a déménagé à Limoges voilà treize ans. Il a débuté en 2014 puis il a arrêté deux ans, avant de revenir comme entraîneur des deux équipes évoluant en division 2 et 4. « J’ai été attaquant, gardien, j’ai fait tous les postes mais quand les nouveaux fauteuils électriques américains plus rapides sont arrivés, je n’arrivais pas bien à les contrôler à cause de ma maladie. J’ai arrêté les matchs car je n’étais pas assez compétitif. » Meruzhan souffre de myopathie et ne marche plus depuis ses 10 ans. Il a dû arrêter alors l’école ne pouvant plus monter les marches.

Meruzhan KarapetyanGrizzlys

Meruzhan Karapetyan, l’entraîneur des Grizzlys de Limoges Couzeix, portera la flamme paralympique même s’il ignore encore la date et le lieu.

Le trentenaire a appris le métier de coach sur le tas, mettant à profit son expérience de joueur. Il suit de près les matchs à la télévision pour peaufiner de nouvelles tactiques de jeu et trouver des parades aux failles des adversaires. Le Championnat de France vient de débuter et ses objectifs sont clairs. « Le maintien pour l’équipe de D2 et l’apprentissage pour l’équipe 2 composée de nouveaux joueurs, certains ont commencé il y a deux mois ».

« C’est du sport »

Parmi les joueurs, le plus jeune est âgé de 15 ans quand le plus vieux affiche 63 ans au compteur. Le foot-fauteuil exige de nombreuses qualités et s’avère plus physique qu’il n’y paraît, concentration, contrôle du fauteuil, vitesse avec de véritables sportifs à la manœuvre. « Il faut d’abord aimer le foot, lance-t-il, c’est très physique, ça nous remue dans tous les sens. Quand on a des problèmes neuromusculaires, ce n’est pas évident, surtout lors des chocs bien que ce soit interdit. Cette ambiance m’a attiré, j’ai rencontré de nouvelles personnes et je suis allé un peu partout en France. »

Seul regret le foot-fauteuil n’est pas une discipline paralympique car considéré comme un sport mécanique. « Je le regrette car c’est un sport. Il demande beaucoup d’efforts pour contrôler le fauteuil pour des gens qui n’ont pas de force, remarque-t-il. Peu de pays le pratiquent et il y a la contrainte financière, un fauteuil très compétitif coûte 12 000 euros. Je ne pense que ça devienne une discipline paralympique même si je le souhaite. »

Dans cette belle aventure, il ne sera pas le seul haut-viennois puisque Sophie Vouzelaud, 1ère Dauphine de Miss France 2007, portera la flamme paralympique en Limousin le 26 août.

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