Dans sa vie, ça a d’abord été le sport. A dix ans, Antoine Lacouturière commence à jouer au badminton au club de Panazol puis enchaîne des années de compétition à Bordeaux puis Toulouse. Sélectionné en équipe de France jeunes à 13 ans, il fera huit podiums au Championnat de France jusqu’à ses 17 ans. Vient alors l’heure du choix « entrer au pôle France à Paris ou en 1ère année de médecine à Bordeaux. »
Il choisit la médecine mais rate le concours pour un dixième de point. Il s’accorde un an de réflexion et garde, chevillé au corps, l’envie de soigner. Après avoir obtenu un diplôme de sophrologue, il intègre l’école d’ostéopathie de Biarritz, reconnue par le Ministère de la santé « toucher les gens, ça me manquait. »
En 2015, il décide de s’installer à Peyrat-le-Château, non loin de son village natal d’Augne, en ouvrant un cabinet d’ostéopathie et de sophrologie. « Ma vie a été façonnée par une passion pour le sport raconte-t-il. Au-delà des terrains, j’ai partagé, comme beaucoup d’entre nous, des moments où la santé de proches et la mienne nécessitait une attention particulière. Ces expériences personnelles ont influencé ma trajectoire vers le domaine du soin. »
Relier différentes manières de soigner plutôt que de les opposer en reconnaissant les possibilités et les limites de chacune.
Antoine a continué à se former durant dix ans, allant à la rencontre de personnes inspirantes et découvrant de nouvelles pratiques pour améliorer la prise en charge de ses patients. L’envie de transmettre l’a ensuite titillé. « Au cabinet, il y a une récurrence de questions et je répète jusqu’à dix fois par jour constate-t-il, la prévention et l’éducation me guident, d’où l’idée de créer un support pour partager mes rencontres. J’ai envie de relier différentes manières de soigner plutôt que de les opposer en reconnaissant les possibilités et les limites de chacune. »
Fort de ses années de pratique, il estime que des disciplines différentes peuvent être associées en complémentarité. « J’accompagne des patients qui traversent un cancer relate-t-il, bien sûr nous avons besoin des médecins mais d’autres soins peuvent les aider, la psychologie, le relâchement ou la détente. »
Sortir du cadre
Depuis le lancement en octobre de son podcast, sept épisodes ont été enregistrés donnant la parole à des soignants et des invités venant d’univers inattendus comme les chanteurs des « Trois cafés gourmands » Sébastien Gourseyrol et Jérémy Pauly. Il a également tendu le micro au chef-sommelier Thomas Lorival et au chef Franck Derouet qui officient dans un restaurant trois étoiles à Annecy.
« Avec Les trois cafés gourmands, nous avons abordé les bienfaits de la musique sur la santé et ils ont livré quelques anecdotes sur leur vie. J’aime l’idée de sortir du cadre comme avec ce thème sur les bienfaits de la musique sur le corps. Quand il y a de la musique au bloc opératoire, moins de médicaments sont prescrits à la sortie. »
Parmi ces invités, quatre exercent en Limousin, à l’image d’Aurélien Guibert, l’ostéopathe du Limoges CSP qui explique l’importance des soins ostéopathiques dans le sport professionnel et le lien avec la vie quotidienne.
Orthophoniste spécialiste des bébés, Clémentine Courrège exerce à l’Hôpital mère enfant de Limoges et en activité libérale. Elle a décrypté les enjeux de l’orthophonie dans le développement des nourrissons. « Le but est de faire passer des messages bienveillants en proposant des solutions pour aller mieux, en apportant du constructif » assure-t-il.
Virginie d’Angelo, chirurgien dentiste, a enregistré un podcast consacré à l’orthopédie dentofaciale précoce ou l’art d’accompagner le sourire de nos enfants. « Elle donne de précieux conseils aux enfants et à leurs parents en orthodontie » remarque le podcasteur.
Un millier de followers sur Instagram, et le nombre d’écoutes double presque tous les mois
Antoine Lacouturière sort volontiers des frontières régionales pour faire partager à ses auditeurs des rencontres avec des personnalités qui l’ont marquées à l’instar de Caroline Rome, une sophrologue spécialisée dans le sommeil qui exerce au centre du sommeil de l’Hôtel-Dieu à Paris. L’épisode est axé sur la problématique du sommeil serein et de la vigilance. « Ce podcast est l’un des plus suivis avec quelques milliers d’écoutes signale-t-il. Ce n’est guère étonnant puisqu’en France, 40 % des adultes souffrent de troubles du sommeil d’après une étude du CNRS. Caroline nous donne beaucoup de conseils pour mieux dormir. »
Pour le prochain, il ménage le mystère sur son invité tout en révélant que ce sera « un sportif professionnel médaillé aux J.O. qui parlera de l’importance du sport sur la santé », sujet qui devrait résonner à l’approche des J.O. de Paris. Il a aussi prévu une surprise avec des liens inattendus avec la santé comme avec le groupe, « et je suis aussi ouvert aux suggestions de thèmes » lance-t-il.
Si le podcast gagne en audience, il estime qu’il faut plus de temps pour le faire connaître. « Cela commence à prendre avec un millier de followers, sur Instagram et plusieurs milliers d’écoutes sur l’ensemble des podcasts annonce-t-il. Le nombre d’écoutes double presque tous les mois et les retours sont intéressants ce qui est prometteur car mes invités ne sont pas des influenceurs. »
Le podcast « Toucher du doigt la santé » est disponible sur toutes les plateformes d’écoute : Spotify, Apple Podcast, Deezer, YouTube, Amazon Music, Google Podcast, Podcast Addict, Overcast, Castro, Pocket Casts, Castbox… Les sept épisodes sont à retrouver sur podcast.ausha.co/toucher-du-doigt-la-sante