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GENS D'AQUI !
5 min
PUBLIÉ LE 01/09/2023 PAR Cyrille PitoisJulie Houdouin est l’une des trois créatrices du festival des artisans d’art de Seignosse, Maestri’Art. Un projet né autour d’un apéro entre entrepreneuses et qui est en train de devenir bien plus qu’un salon : un levier pour sortir ces artisans de la solitude. Julie, qui n’est pas issue des filières traditionnelles de l’apprentissage ni des métiers du bel ouvrage et encore moins de la terre landaise, se réjouit de fédérer autour de cette réalisation.
Née en Alsace, la jeune femme a arrêté ses études, une fois le bac en poche. « Les filières générales ce n’était pas pour moi. Alors j’ai fait le seul métier où l’on vous accepte sans qualification : le commerce. » Et c’est parti pour la vache enragée et le porte-à-porte à vendre des abonnements pour une enseigne de livres.
Vendeuse de pneus
De rebonds en opportunités, elle devient finalement directrice adjointe d’un garage et vend des pneumatiques pour des gros véhicules. La dimension artistique semble encore loin. Mais Julie a un rêve depuis toute gosse. Elle monte à cheval et s’imagine dans ce milieu équestre. Après la naissance de son premier enfant, les questions se bousculent. Alors quand elle croise la piste de Laurence Bastide, à la tête d’une sellerie implantée au cœur même de l’hippodrome de Cagnes-sur-Mer, c’est le déclic. « J’ai eu la chance de réussir à négocier une formation Fongecif avec le concours de mon employeur. Le temps de monter mon projet qui a commencé par un CAP de sellière harnacheur à Cagnes-sur-Mer auprès de Laurence Bastide. La formation, ça a fait tilt. La personne qui la dispensait c’était un deuxième tilt. C’est une des belles personnes qui a changé ma vie ! »
Mon intervention permet de réparer plutôt que de tout changer. Comme quoi recourir à l’artisanat ne revient pas si cher. »
Au moment de chercher un paysage pour cette nouvelle vie à la fois professionnelle et familiale, elle choisit Les Landes. « C’est vrai qu’il n’y a pas de structures de premier plan comme un hippodrome national. Mais ici le cheval est partout. C’est une terre d’élevage avec des professionnels qui recherchent de la qualité, qui ont du beau matériel qu’ils veulent garder longtemps.»
De la selle de cheval à la table d’auscultation
Voilà cinq ans qu’elle s’est lancée. « Au début on sort les rames. Et quand le Covid se pointe on cherche des rameurs en plus ! » Mais le marché finit par lui sourire. Elle répare les selles pour les chevaux mais s’est aussi orientée vers d’autres aspects de la sellerie pour les motos, les banquettes de bateaux, ou encore les tables d’auscultation du monde médical. « Sur un siège technique, ce qui s’use en premier c’est là où la personne s’assoit. Je ne change que le revêtement tout en faisant évoluer le coloris ou le grainage. Mon intervention permet de réparer plutôt que de tout changer. Comme quoi recourir à l’artisanat ne revient pas si cher. »
Depuis un an, son installation dans un local dédié à Saint-Vincent-de-Tyrosse, lui permet de disposer d’un espace suffisant pour traiter les grandes longueurs des bâches de stores ou pergolas.
Montrer que l’artisanat d’art n’est pas vieillot
Pour la deuxième année, elle s’investit dans l’organisation du festival avec ses complices Sophie Free (sacoches Manouk Créations à Bénesse-Maremne) et Charline Vaillant (Tapissier-décorateur Madame Fauteuil à Saint-Vincent-de-Tyrosse). « Nous avons fait le constat que les artisans d’art des Landes, répertoriés comme tels par la Chambre de métiers, avaient des problématiques identiques : manque d’interaction entre eux, manque d’apporteurs d’affaires, difficulté de visibilité et absence de réseau. Avec ce festival, l’idée est de faire se rencontrer les artisans et de montrer aux gens de la région que ce n’est pas vieillot, que les artisans d’art en veulent. »
Atelier JH Sellerie La sellière s’est diversifiée au delà du monde équin, en s’attaquant par exemple à la sellerie pour moto.
Un partenariat avec la salle du Tube de Seignosse et voilà la tonalité du festival Maestri’Art qui apparaît. Des artisans, mais aussi de la musique et des food-trucks, histoire de dépoussiérer le salon classique. Mais pourquoi attendre la fin de la saison pour un tel rendez-vous ? « Nous avons à cœur de mettre les artisans en valeur auprès de la population landaise qui est là toute l’année, sans se priver de la queue de touristes encore présents, des touristes qui sont sur un rythme différent. »
Et le salon a déjà ses premiers bébés. Trois artisans qui ont fait connaissance au cours de la première édition du festival, exposent désormais ensemble dans une boutique éphémère La Sound Factory, mise à disposition par la commune de Capbreton. De son côté, Julie sous-loue aussi une partie de son espace à une maroquinière. Et le petit collectif réfléchit à l’idée d’un marché de Noël. « Ce ne sera pas pour cette année. Mais il y a plusieurs communes qui sont candidates pour nous héberger. Un marché de Noël, forcément, ça me motive moi qui suis Alsacienne, » confie Julie avec des étoiles dans les yeux.
Maestri’Art, le mode d’emploi
Le 9 et 10 septembre, deuxième édition du Festival des Métiers d’Art, Maestry’Art avec plus d’une quarantaine d’artisans d’art des Landes, de métiers et de talents différents sur les 4 000 m2 du Tube à Seignosse, espace événementiel et culturel de la côte Sud. Présentation des savoir-faire et démonstrations dans les univers du graphisme et de l’impression, du cuir, du textile mode et des accessoires, de la céramique, du verre et du cristal, de la bijouterie/horlogerie, de l’ameublement et de la décoration, du bois ou des matériaux composites.
Rencontres avec des brodeuses d’art, ferronniers, tourneurs, fabricants d’enceintes, créateurs de bijoux, de lingerie, de céramique, savonnières, tapissiers, sculpteurs, peintres, photographes. Et bien d’autres pépites à découvrir.
Ouvert samedi de 11h à 22 h et dimanche de 10 h à 18h. Samedi à partir de 19 h, apéro concert avec Hillbilly wolf ambiance rockabilly. Entrée gratuite.
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