newsletter
Devenir annonceur
4 min
PUBLIÉ LE 01/12/2023 PAR Solène MÉRICSur le territoire des Pyrénées-Atlantiques et du Seignanx, l’actualité du moment, pour l’UIMM (Union des industries et des métiers de la métallurgie), c’est la Semaine de l’industrie. A la présidence de la chambre syndicale depuis un an, Evrard Willemaers participe à son tour, plus que jamais, à porter le message : « les entreprises industrielles, ce sont des lieux de vie, des lieux de création de valeur. On peut s’y épanouir, loin de l’image caricaturale de métiers envahissants ou pénibles d’il y a 50 ou 60 ans », appuie-t-il avec conviction. La Semaine de l’industrie, « ça permet d’ouvrir les portes.»
Si le secteur cherche à convaincre les jeunes, ils ne sont pas les seules cibles. Les besoins sont tels que la jeunesse seule ne pourrait y répondre, et encore moins au regard de l’immédiateté des besoins. « Dans les Pyrénées-Atlantiques et dans le Seignanx, il y a en permanence des postes vacants. On a en outre une population active qui est sensiblement plus âgée que la moyenne nationale et des parcours de formation quantitativement plutôt en phase de ralentissement. Donc il y a un gap grandissant qui s’annonce entre offre et disponibilité », anticipe-t-il. Un sujet qui dépasse la seule métallurgie. Pour lui, c’est une stratégie d’attractivité du territoire dans son ensemble qui est à impulser et « de manière collective, avec l’ensemble des fédérations ».
Ressources humaines
Toujours est-il que pour voir large, les formations et entreprises industrielles « accueillent aussi des adultes en reconversion, dont les femmes, qui peuvent elles aussi s’épanouir dans les métiers techniques dans nos entreprises », insiste à ses côtés Gaëlle Girardi, Déléguée générale UIMM AA. Le taux de femmes plafonne à 23 %. Sur ce point précis, « il faut arriver à avoir une réponse structurelle par rapport au besoin des familles, reconnaît le président, aussi PDG d’AD Industries à Serres-Castet. Si les deux conjoints travaillent dans le monde industriel, il faut s’interroger de savoir comment ce qui est autour se met en mouvement pour le permettre. »
Mais pour Evrard Willemaers, il est aussi prioritaire de garder ceux qui sont déjà dans ces métiers. « Il y a aussi les dirigeants, les encadrants qui sont fondamentaux au développement de l’industrie. En tant que chambre syndicale, notre mission est d’accompagner l’intégralité de la population au sein de l’entreprise ».
Des sujets RH que le syndicat prend à bras le corps à l’image de l’accompagnement de ses adhérents à la mise en œuvre de la nouvelle convention collective de la métallurgie. « C’est un très gros dépoussiérage de la manière dont étaient caractérisés les emplois », pointe-t-il avec satisfaction. Une « dynamique » de la métallurgie qu’il souligne aussi dans l’élan porté depuis son arrivée à la présidence de l’UIMM AA à la promotion des valeurs de la Responsabilité sociale et environnementale des entreprises (RSE). Des valeurs d’autant plus opportunes à déployer à la faveur du redémarrage du secteur aéronautique, dont dépend en grande partie la métallurgie dans le 64.
La RSE, finalement, c’est de la pérennité économique.
« Depuis 18 mois, nous déployons un diagnostic RSE au sein de nos entreprises adhérentes volontaires, pour percevoir leur degré de maturité sur le sujet. Elles peuvent ainsi se positionner sur des thèmes tels que la dimension RH et management, la gouvernance, mais aussi l’environnement, la décarbonation… », détaille Gaëlle Girardi.
L’objectif est de proposer un accompagnement très opérationnel du dirigeant. Celui-ci est assuré, soit par l’UIMM, pour ce qui est des ressources humaines, soit pour les autres dimensions, comme la stratégie d’entreprise ou la limitation de l’impact environnemental (gestion des déchets, réflexion sur l’eau…), par la mise en relation avec des acteurs locaux compétents.
Solène MÉRIC | Aqui Gaëlle Girardi Déléguée générale de l’IUMM Adour Atlantique
Sur les 170 entreprises adhérentes, presque 20% ont été diagnostiquées. L’ambition du président de l’UIMM AA est « d’embarquer entre 30 et 40 entreprises par an pour pouvoir amorcer une démarche RSE qui soit construite et adaptée ». Cibles prioritaires : les TPE et PME qui représentent entre 70 et 80 % des adhérents. « Leurs dirigeants, tout en comprenant que la RSE devient un passage obligé, n’ont pas toujours l’occasion de comprendre ces standards et d’arriver à identifier comment s’y inscrire. Or c’est important car la RSE, c’est de la pérennité économique. Selon moi, la pérennité, c’est plus important que le développement économique ».
Si les stratégies RSE sont un atout en terme de compétitivité vis à vis des clients et grands donneurs d’ordre, c’est aussi, « une manière de répondre à une quête de sens exprimée par les salariés et les candidats.» Eléments de pérennité économique et d’attractivité, ces valeurs de la RSE, viennent ainsi infuser jusque dans les petites entreprises du territoire, les grands enjeux d’évolution de la société, dont l’industrie bien sûr n’est pas exempte.
Créer du sens, c’est très important mais si in fine économiquement ça ne tient pas la route, ça ne marchera pas.
« L’industrie est là depuis que le monde est monde. Il y a des évolutions industrielles en rapport avec l’évolution des métiers, qui sont induites par l’évolution de notre vie au quotidien, et nos enjeux de société. La décarbonation, les sujets autour de l’intelligence artificielle et les sujets de souveraineté nationale, l’industrie est un des meilleurs moyens pour pouvoir y répondre », analyse en bon ambassadeur Evrard Willemaers, soucieux d’une précaution tout de même : « Créer du sens, c’est très important mais si in fine économiquement ça ne tient pas la route, ça ne marchera pas ».
