Ces industriels recrutent et veulent le faire savoir


Elle aura été parmi les premières entreprises à expérimenter le parcours « Marque Employeur Territorialisé » initié par la Région. L’entreprise Secome cherche à recruter et gommer son déficit d‘attractivité.

pièces métalliquesSECOME

L'industriel Secome basé à Blanzac, qui fabrique des pièces métalliques pour l'aéronautique, a été l'un des premiers à intégrer le parcours "Marque Employeur Territorialisé" initié par la Région Nouvelle-Aquitaine

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 17/04/2024 PAR Corinne Merigaud

Le territoire Haut-Limousin s’est porté volontaire pour ce programme dès le lancement avec cinq entreprises de différents secteurs d’activité engagées : Stimeca, Chaîneries Limousines, Aerolyce-Nimrod, Allande et Secome.

Basée à Blanzac l’entreprise Secome, spécialisée dans l’usinage de précision pour l’aéronautique, s’est fortement impliquée sur les enjeux liés à l’attractivité. Cette expérimentation lui semblait une belle « opportunité » remarque Frédéric Cambray, le gérant. « Notre premier problème concerne les difficultés de recrutement et ensuite, nous avons un manque de visibilité de l’entreprise. Un audit a été réalisé ce qui a permis de définir cinq axes de travail donnant lieu à des préconisations pour y pallier. »

« ll faut que l’entreprise s’ouvre vers l’extérieur »

Unique en France, ce dispositif propose une démarche commune aux entreprises et au territoire dans le but de travailler simultanément sur la qualité de vie au travail ainsi que sur la qualité de vie sur le territoire. Chaque acteur impliqué bénéficie d’un accompagnement sur mesure. Les entreprises sont prioritairement issues du programme régional « Usine du Futur » et accompagnées pour développer leur marque employeur.

Secome, réalise des pièces métalliques complexes en petites et moyennes séries pour le secteur de l’aéronautique. Bien que l’industriel travaille avec des équipementiers de renom, il souffre d’un déficit d’attractivité. Avec un effectif de 60 salariés, l’entreprise a embauché après avoir réduit la voilure suite au Covid-19, qui avait fortement impacté son carnet de commandes. « L’effectif est revenu au niveau d’avant Covid, même plus » souligne le chef d’entreprise. Malgré tout, il peine à attirer de nouveaux talents alors qu’il compte recruter cinq collaborateurs en production de niveau Bac Pro ou avec une expérience.

l'usineSECOME

L’entreprise qui cherche à recruter 5 opérateurs de production va communiquer davantage afin d’attirer de nouveaux talents.

Le diagnostic a permis de pointer des problématiques de promotion et de visibilité. « Il faut que l’entreprise s’ouvre vers l’extérieur pour mieux communiquer, faire passer ses besoins et connaître ses métiers, comme en participant à des forums ou des rencontres avec des collégiens et lycéens » précise-t-il. Une trentaine d’élèves de 3ème du collège de Bessines ont ainsi pu appréhender l’activité et les métiers présents chez Secome.

« Cette action était une opportunité importante juste avant que les élèves ne formulent leurs vœux d’orientation explique Tiphany Pagnoux, responsable RH. C’était une première pour nous. Nous avons rencontré des jeunes intéressés ou pas par l’aéronautique mais ils nous ont posé beaucoup de questions. Ils ne savaient pas que nous travaillions sur ce type de pièces. » D’autres interventions sont envisagées notamment en lycées professionnels. « L’aéronautique attire, constate-t-elle, d’où la nécessité de faire connaître les entreprises de ce secteur. »

« Faire monter en compétences le personnel et les nouvelles recrues »

La visibilité passe également par le site internet qui a été amélioré afin de pouvoir déposer des candidatures spontanées. « C’est très récent, nous manquons encore de recul » confie le dirigeant. Cela devrait logiquement augmenter les opportunités de recrutements.
Secome a aussi développé des actions de formation initiale et continue pour fidéliser ses salariés et attirer des candidats. « L’objectif est de faire monter en compétences le personnel et les nouvelles recrues car il y a des enjeux forts sur la production indique-t-il. Nous devons maintenant aller chercher de la main d’oeuvre plus loin ou des personnes motivées qui sont en reconversion. » Dix techniciens bénéficient de sessions de formation courtes et adaptées au niveau et aux besoins de chacun et de l’entreprise. « Cela a permis d’avoir de la polyvalence » constate-t-il.

D’autres axes d’amélioration ont été soulevés par ce dispositif comme la qualité de vie au travail entraînant « une refonte de l’organisation de l’entreprise pour plus de communication.»

Le diagnostic, la refonte du site Internet et la formation ont été, en partie, financés par la Région, un investissement important pour Secome. Au final, le chef d’entreprise est plutôt satisfait. « Cela a été bénéfique pour l’attractivité, la qualité de vie au travail, la formation, l’intégration et la polyvalence conclut Frédéric Cambray, le travail réalisé correspond à notre besoin. Nous avons créé des liens avec les instances du territoire avec lesquelles nous n’avions pas de contacts. » Idem avec des entreprises du territoire qu’il ne connaissait pas. « Nous avons réfléchi à des idées de formations avec un socle commun, ce qui pourrait réduire le coût » se projette-t-il.

40 entreprises engagées

Face aux enjeux de recrutement et de fidélisation des salariés ainsi qu’aux problématiques d’accueil et de maintien des populations sur de nombreux territoires de la Région, l’expérimentation d’un parcours « Marque Employeur Territorialisé » a d’abord été lancée sur 4 territoires, Haut Limousin (février 2022) puis Bocage Bressuirais, Tulle Agglomération et Pays Périgord (septembre 2022) soit 14 entreprises volontaires engagées dans le programme « Usine du Futur » avec, en plus de celles déjà mentionnées, Reveau Menuiserie, Les Préfa Bressuirais, Micheneau et Ets Manoukian (Deux-Sèvres), Bernier, Imprimerie de l’Eperon, Applic Etain et Fargeot (Dordogne) ainsi que Eyrein Industrie (Corrèze).

Entre 2022 et fin 2023, 40 entreprises industrielles de la région issues de secteurs variés (habillement, fabrication de meubles, machines, équipements et produits métalliques, papier et carton, cuir et chaussure…) y ont participé. D’autres territoires ont rejoint les quatre premiers à savoir Pays Périgord Noir, Adour Landes Océanes ainsi que Monts et Barrages. Limité aux entreprises engagées dans le programme « Usine du Futur », le dispositif pourrait être mobilisé pour celles exprimant le besoin d’être accompagnées pour mieux attirer et fidéliser les collaborateurs.

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