2023 année adverse pour le Crédit Agricole Pyrénées Gascogne


Malgré une année 2023 très difficile l'heure est à la satisfaction au Crédit Agricole Pyrénées Gascogne. Entre des "activités solides" et un résultat "de bonne tenue", la banque aura même pu proposer des crédits à taux 0 aux agriculteurs en détresse.

Paul Carite, directeur général du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne et Marc Didier, présidentCAPG

Paul Carite, directeur général du Crédit Agricole Pyrénées Gascogne et Marc Didier, président

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 04/04/2024 PAR Solène MÉRIC

Banque certes, mais aussi assurance, gestion des biens immobiliers, construction, production d’énergies renouvelables… Le Crédit Agricole Pyrénées Gascogne (CAPG) et ses filiales ne manquent pas de champ d’intervention. Avec pour certaines un sacré temps d’avance à l’image de sa filiale CAPG Energies nouvelles créées dès 2009, et désormais premier producteur ENR sur les trois départements du périmètre de la banque (Pyrénées-Atlantiques, Gers et Hautes-Pyrénées).

Du jamais vu depuis l’Euro

« S’il est important de regarder le résultat financier, ce qui compte aussi pour nous c’est de regarder les résultats en matière d’activités, au-delà de la seule scrutation du crédit et de l’épargne ». Une volonté forte du président de la caisse régionale, Marc Didier que l’on comprend aisément dans un contexte 2023 « vraiment très très difficile » concède volontiers sont directeur général, Paul Carite.

Le contexte politique et économique a entrainé des chocs « jamais vécus depuis l’avènement de l’Euro » appuie le DG, avec une année marquée par des problématiques de taux. « En 18 mois, les taux de la Banque centrale européenne ont augmenté de quasiment 5 % ».

On a continué à gagner des parts de marché sur le crédit en réussissant en parallèle à gagner des parts de marché sur la collecte d’épargne

Malgré une année donc « adverse et en rupture du contexte précédent, avec des effets très direct sur notre économie et notre activité », la banque assure les responsables, n’a rien voulu lâcher de sa « stratégie de permanence et d’accompagnement de nos clients ». Exemple concret d’accompagnement aux particuliers et acteurs économiques : « des progressions de taux en deçà de ce qui est impulsé par la Banque centrale européenne ». Autre effort dans le souci du sort des clients et de leur pouvoir d’achat : « une modération des tarifs bancaires à moins de 2,5 % en 2023 quand l’inflation a frôlé les 5 % », rappelle le directeur.

En conséquence, même si le revenu (Produit Net Bancaire) voit une contraction de 5,6 % au regard d’une activité donc moindre qu’en 2022, « particulièrement intense », et de revenus qui s’effritent « naturellement», c’est tout de même une « activité solide » que Paul Carrite met au bilan de l’année. « On a continué à gagner des parts de marché sur le crédit en réussissant en parallèle à gagner des parts de marché sur la collecte d’épargne avec une progression des encours de 760 M euros ». Côté crédit 2,2 Mds de nouveaux crédits ont été actés par le CAPG en 2023, dont un peu plus d’un milliard d’euros sur le crédit habitat.

Au total, le résultat présenté au sociétaire le 31 mars dernier était donc « de bonne tenue » à 91,5 M d’euros, en léger retrait par rapport à 2022. « 91 M d’euros, totalement réinvestis sur le territoire, » insiste les deux hommes, puisqu’en tant que « banque coopérative et mutualiste, nous n’avons aucun actionnaire et aucun dividende à redistribuer ».

Une offre face au coup dur des agriculteurs

Parmi les acteurs auprès desquels le CAPG se prévaut d’être un partenaire « solide et fidèle » figurent notamment les agriculteurs. Sur ce terrain la banque est particulièrement bien placée sur son périmètre géographique (64, 65 et 32). En effet, près de huit agriculteurs sur dix en sont clients. Face aux difficultés traversées par le secteur, une offre spécifique a été mise en place en février.

« Notre manière d’accompagner les clients dans les moins bons moments, c’est par le crédit, mais avec des taux d’intérêt élevés ça aurait été ajouter une charge supplémentaire aux difficultés des agriculteurs, constate le président, lui-même exploitant agricole. On a donc décidé de taux à 0 % exceptionnels à destination de ceux qui ont des besoins en trésorerie et qui sont dans l’attente de versements d’aides des pouvoirs publics ou d’indemnisations qui n’arrivent pas », pointe Marc Didier.

Un signal fort 

Au-delà de la crise agricole, la banque se tourne aussi vers « ceux qui ont des projets et qui seront là demain, là aussi c’est un signale fort. » poursuit-il. En détail, le CAPG annonce des crédits à des conditions particulières aux nouveaux installés, quel que soit leur âge : « un crédit à taux 0 pour un tiers de leur besoin en financement »  et pour les deux tiers restant, le taux sera prochainement décidé en conseil d’administration, « mais l’objectif est de leur permette d’avoir un taux moyen d’investissement qui soit en rapport avec leur capacité d’action et de leur métier ». En 2023, la banque a réalisé pour 250 millions d’euros de crédits à moyen terme auprès d’agriculteurs.

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