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JO : La plus jeune espoir du fleuret français est bordelaise
À 23 ans, Jade Maréchal est fleurettiste en équipe de France. Elle s'entraîne pour les qualifications aux JO de Paris, mais elle est aussi conférencière, entrepreneuse et étudiante. "Son objectif de vie" : la victoire, pour elle-même et les autres.
Jade Maréchal

Escrimeuse en équipe de France, Jade Maréchal est une athlète aux multiples casquettes.

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 14/06/2024 PAR Manon Gazin

Sport de haut niveau, conférences, entrepreneuriat, mannequinat, études de commerces… À seulement 23 ans, l’escrimeuse Jade Maréchal cumule les cordes à son arc, et veut en collectionner toujours plus. Cette jeune bordelaise d’origine s’entraîne actuellement pour les qualifications des Jeux Olympiques de Paris, le 5 juillet prochain, dans la discipline du fleuret. Après avoir été double championne d’Europe par équipe en 2022 et 2023, championne de France en 2023 par équipe et multiple médaillée en Coupe du monde par équipe. Le tout, en parallèle de son activité de cheffe d’entreprise, pour laquelle elle tient des conférences à destination des salariés en entreprise.

« J’adore les sensations que ça me procure, de gagner », résume cette compétitrice dans l’âme. L’escrime rentre dans sa vie alors qu’elle a 9 ans, par le biais de l’une de ses quatre grandes sœurs. « Morgane, la numéro 3, en faisait depuis plusieurs années. Mais elle ne voulait pas que l’on pratique le même sport en même temps. Parce qu’elle ne voulait pas que l’on soit en esprit de compétition », raconte la jeune femme. Elle aime « l’élégance », « le respect », et « l’histoire » de ce sport. 

Une fois sur la première marche, je me suis dit : « j’adore ce moment »

Rapidement, elle progresse et participe à des compétitions à l’échelle du département, puis de la région. « C’était un objectif, je ne voulais pas faire de sport sans faire de compétition », explique Jade Maréchal, qui, à 16 ans, remporte les championnats de France sénior N2. « C’est à partir de là que j’ai décidé d’en faire un objectif de vie […] Sur la première marche, je me suis dit : « j’adore ce moment » ».

À 19 ans, elle intègre l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (INSEP), à Paris. Elle doit ainsi quitter Bordeaux, et rejoindre l’internat de l’établissement, opérateur de référence du sport de haut niveau en France. En parallèle, elle continue ses études de commerce à l’école Kedge, entamées à Bordeaux. Même si ses entraînements lui empêchent d’assister aux cours en présentiel.  « Je suis tombée sur des profs qui me disaient de choisir entre le sport et l’objectif professionnel. Ça a été une vraie épreuve, le scolaire ».  

Cheffe d’entreprise en parallèle 

Et comme si ces deux programmes chargés ne suffisaient pas, la jeune femme s’est lancée dans deux autres projets. Depuis 2019, elle intervient dans les entreprises en tant que conférencière, et a à ce jour « une quarantaine de conférences à son actif ». Durant ces rencontres, elle raconte son quotidien en tant que sportive de haut niveau, et transmet les valeurs du sport au monde de l’entreprise. « Je fais le parallèle entre ces deux mondes. C’est vraiment mon ADN depuis que j’ai commencé cette activité »

En octobre 2023, elle a également créé, aux côtés de l’escrimeuse Eva Lacheray, EJ Unlimited. Un organisme de formation visant à transmettre l’expérience des athlètes au service de la performance professionnelle auprès des collaborateurs d’une entreprise. Comme elle le dit elle-même, c’est sa « plus grande fierté ». « On transmet dix soft skills, dix compétences totalement transposables aux collaborateurs afin qu’ils soient de vrais champions dans leur quotidien »

Cinq à six heures d’entraînement par jour

Afin de gérer ce quotidien très chargé, l’athlète mise tout sur « l’organisation ». Elle s’entraîne à l’INSEP « bi-quotidiennement« , cinq à six heures par jour. « Je me lève entre 7h30 et 8h, puis je travaille jusqu’à 10h. De 10h à 12h30, j’ai entraînement. Ensuite, de 13h30 à 15h je vais travailler, et de 15h30 à 18h30 j’ai entraînement. Je fais une récup de 18h30 à 19h avec kiné, bain chaud et bain froid. À 19h30 je  mange, et de 20h30 à 23h je travaille ». Sans oublier le mannequinat, qu’elle pratique de temps à autre « par passion »

L’activité entrepreneuriale est d’autant plus importante qu’elle ne vit pas de l’escrime. Un « sport précaire », comme elle le décrit elle-même. Elle peut également compter sur le club BLR 92, « qui finance a minima ses saisons », et sur ses partenaires. « Ce n’est pas du tout rémunéré. C’est un sport qui est amateur, on n’est pas salarié de la fédération. S’il n’y avait pas de partenaire, il n’y aurait pas d’escrime, dans mon cas »

L’âge moyen pour faire une médaille d’or est entre 28 et 32 ans. Je suis le bébé de la sélection !

Si les qualifications pour les Jeux Olympiques ont lieu dans quelques semaines à peine, elle s’y prépare avec « beaucoup d’engagement, mais aussi beaucoup de recul ». « L’âge moyen pour faire une médaille d’or est entre 28 et 32 ans. Je suis le bébé de la sélection », sourit-elle. « Je me dis que si vraiment j’ai l’occasion d’y participer, ça serait plus une prise de température. Vivre un événement aussi grand, ça peut te chambouler. C’est bien de l’avoir fait au moins une fois avant d’avoir ton objectif de médaille ».   

Jade Maréchal espère qu’après les Jeux Olympiques, « on souhaitera  entendre parler les athlètes qui les ont vécu. Je vais essayer de surfer sur cette vague post-olympique », affirme-t-elle. « Je pense qu’on commence à m’identifier à petite échelle à cette personne-là, mais j’aimerais continuer à être la porte-parole du parallèle entre le sport et l’entreprise »

Aux jeunes qui voudraient se lancer dans cette discipline, Jade Maréchal adresse ses encouragements. « C’est une super école de la vie », affirme-t-elle. « Tu peux voyager, représenter ta région, ton département puis après ton pays, plus rapidement que dans d’autres sport »« , soutient-elle. « C’est une petite famille, tu te fais des amis que tu gardes à vie. Et puis pour ceux qui sont un peu férus d’histoire, ou qui aiment le patrimoine français, c’est un sport qui est français et qui a beaucoup d’histoire ».

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