« La grotte se porte bien et les taches noires provoquées par un champignon qui sont apparues en certains points de la grotte voici quelques années sont en régression », s’est félicité Yves Coppens, président du conseil scientifique international du site, à l’issue d’une réunion à Paris. Depuis le début des années 2000, la prolifération de champignons avait provoqué l’apparition de taches blanches, puis noires, sur les parois. Un drame pour la communauté scientifique. Car, Lascaux, fermé au grand public depuis 1963, après l’apparition d’algues vertes, est inscrite au patrimoine mondial de l’humanité par l’Unesco et vient de fêter les 70 ans de sa découverte. Désormais, « les champignons blancs ont quasiment disparu et l’autre champignon responsable des taches noires est désormais connu et identifié », a précisé Thierry Heulin, microbiologiste et membre du conseil. « On est contents mais vigilants, et aussi inquiets de voir que ces taches diminuent sans savoir pourquoi », a souligné Yves Coppens.
Les taches restent un mystère
Si les scientifiques disposent maintenant de « quelques éléments pour agir sur ces taches », le conseil estime qu’aucun traitement n’est nécessaire dans l’immédiat, soulignant que les peintures ne sont pas altérées. Toutefois, « il faut observer et étudier ce phénomène, et « même à plus long terme caractériser tout l’écosystème de la grotte, extrêmement complexe », suggère Thierry Heulin. Des simulations sont également en cours pour pouvoir anticiper et « savoir quoi faire en cas de crise », a ajouté Yves Coppens. Par ailleurs, pour faire taire les suspicions sur l’état de grotte, fermée au grand public, il a envisagé qu’un petit nombre de journalistes, quatre ou cinq à la fois, puisse visiter la grotte deux fois par an, afin qu’il y ait « d’autres témoignages que les nôtres sur la santé de Lascaux », a-t-il conclu.
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