L’hydroélectricité aime la pluie… avec modération


L'année 2023 a permis à EDF Hydro Dordogne d'assurer une production d'hydroélectricité bien meilleure que celle de 2022, en raison de la forte pluviométrie des trois derniers mois notamment. D'importants travaux marqueront l'année 2024 en Dordogne.

La vue aérienne du barrage de Mauzac permet d'en apprécier les dimensions spectaculaires, puisqu'il s'étend sur plus de 300 mètres de large. Les travaux de génie civil et de maintenance sur les vannes toit vont demander un abaissement de 3m27 de la retenue.EDF

Le barrage de Mauzac va faire l'objet à l'été et à l'automne 2024 d'une intervention de taille. Un investissement de 1 million d'euro pour EDF Hydro Dordogne.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 06/03/2024 PAR Sylvain Desgroppes

La production d’énergie est depuis quelques années devenue un enjeu majeur, au centre de toutes les préoccupations. Dans le mix énergétique choisi par la France, l’hydroélectricité tient une place particulière, et EDF Hydro Dordogne a tenu à le rappeler à l’occasion de sa conférence de presse annuelle.

En 2023, EDF Hydro Dordogne a produit 2,6 TWh (Terawatt-heure). « C’est une année moyenne, après l’année 2022 compliquée, où l’on avait produit 1,6 TWh. Notre production correspond à la consommation annuelle de 1 million de personnes. C’est 8 % de la production hydroélectrique nationale », commente Vincent Marmonier, directeur de la structure.

Une pluviométrie trois fois supérieure à la moyenne

« La production d’hydroélectricité nationale représente environ 10 % de la production globale d’électricité, la principale source étant le nucléaire. Notre rôle est d’être présent au moment des pointes de consommation, notamment en hiver, où l’on peut fournir de 20 % à 25 % des besoins totaux », détaille-t-il.

La pluviométrie joue aussi son rôle. « Lors des trois derniers mois de 2023, on a connu des épisodes pluvieux très intenses, avec une pluviométrie trois fois supérieure à la moyenne mensuelle » , indique Vincent Marmonier. Des chiffres qui se confirment encore en janvier et février 2024.

Laisser passer l’eau du mieux possible et ne pas créer d’incidence en amont ou en aval des barrages

La situation reste tendue fin février, avec un débit de 1100 m3/seconde (situation de crue à partir de 1200 m3/seconde). « Dans ces situations de crue, on perd en puissance pour laisser passer l’eau du mieux possible et ne pas créer d’incidence en amont ou en aval des barrages », indique par exemple Gérard Garigues, responsable du groupement d’usines de Tuilières.

Une question d’équilibre

Pour EDF Hydro Dordogne, le travail est complexe et n’obéit pas qu’au seul calcul de la production. Le tourisme ou l’environnement font partie des enjeux qui entrent en compte lors de chaque décision. Les travaux d’importance prévus en 2024, pour plus de 20 millions d’euros au total (comme en 2023) montrent bien la complexité de la tâche et son ampleur.

Des travaux de maintenance et de sûreté seront notamment réalisés sur les vannes toit du barrage de Mauzac de juin à début novembre. Ils nécessiteront de travailler hors d’eau. Il faudra donc abaisser le plan d’eau de 3m27. La baisse sera progressive, pour ne pas trop impacter en juillet et août les activités touristiques sur le plan d’eau.

Il faut beaucoup de discussions pour coordonner le travail de chacun

La Dordogne retrouvant en amont son régime torrentiel, des pêches conservatrices seront réalisées par la fédération départementale de pêche (poissons relâchés en aval du barrage). L’établissement public territorial EPIDOR, dans le cadre de son programme Life rivière Dordogne, enlèvera les cailloux stockés en amont du barrage pour créer des frayères en aval…

Ce genre de travaux d’ampleur demandent un an de réflexion. « Ce sont beaucoup de discussions pour coordonner le travail de chacun, parler avec l’office de tourisme, la communauté de communes, les associations locales, les acteurs de l’environnement, les autorités », abonde Gérard Garigues.

EDF Hydro Dordogne est la structure qui gère la vallée de la Dordogne, avec 58 barrages et 28 aménagements hydroélectriques qui se trouvent le long de la Dordogne et de ses principaux affluents (Maronne, Cère, Vézère), depuis le Puy-de-Dôme, et à travers la Corrèze, le Cantal, le Lot, et la Dordogne. Les installations les plus en aval sont celles du groupement d’usines de Tuilières (barrage de Mauzac, barrage de Tuilières, retenue de Bergerac). 

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