« La pénurie de secrétaires de mairie s’accélère »


A l'automne dernier, le centre de gestion de la fonction publique territoriale de la Dordogne alertait sur la pénurie de secrétaires de mairie. Un métier essentiel dans les communes rurales de Nouvelle-Aquitaine, qu'une loi va essayer de revaloriser.

Dans la mairie de Saint-Capraise-de-Lalinde en Dordogne, le maire Laurent Péréa, président du centre de gestion de la fonction publique territoriale de la Dordogne, s'appuie au quotidien sur les compétences de ses secrétaires de mairie.Sylvain Desgroppes | Aqui

La polyvalence est le maître-mot d'un secrétaire de mairie, véritable relais du maire, avec qui la relation de confiance est importante pour la bonne vie d'une commune.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 15/02/2024 PAR Sylvain Desgroppes

En octobre dernier, c’est un cri d’alerte que le centre de gestion de la fonction publique territoriale de la Dordogne lançait à l’occasion du dixième anniversaire de sa formation  »Carrières Territoriales en Milieu Rural ». Le métier de secrétaire de mairie, essentiel au bon fonctionnement des collectivités, est en danger, faute de personnel. Le manque de reconnaissance et de valorisation de ce poste est en cause.

À travers son diplôme universitaire, le CDG de la Dordogne forme pourtant 20 secrétaires de mairie par an. Mais ce n’est pas assez. « La pénurie de secrétaires de mairie s’accélère. Pire, en Dordogne, d’ici 2030, 40 % des secrétaires de mairie vont partir à la retraite. Ce chiffre est de 33 % sur le plan national. Il y a un problème d’attractivité du métier », clame Laurent Péréa, président du CDG de la Dordogne.

Une loi, déposée en 2022 par la sénatrice de la Dordogne Marie-Claude Varaillas, puis reprise en 2023  par le camp de la majorité présidentielle, a été promulguée le 30 décembre dernier, dans le but de redynamiser l’attractivité de ce métier. « On attend sous peu le décret d’application. Le principal changement sera la classification du métier en Catégorie B, offrant une meilleure rémunération, alors que la plupart étaient en Catégorie C jusque-là », explique Laurent Péréa.

Le président du centre de gestion de la fonction publique territoriale de la Dordogne Laurent Péréa est maire de Saint-Capraise-de-Lalinde, commune de 500 habitants située à l’est de Bergerac, le long de l’axe reliant Bergerac à Sarlat.

Ce critère juridique est l’occasion d’identifier une meilleure reconnaissance du métier désormais dénommé  »secrétaire général de mairie ». Quant à la question du financement de cette évolution, elle ne se pose pas forcément pour le président du centre de gestion : « Les collectivités locales ont déjà montré que, lorsqu’il faut faire des efforts, elles répondent, car elles sont attachées à leur personnel ».

Un métier tout terrain

Cet attachement est lié à l’importance des secrétaires de mairie dans la vie des communes. « Les secrétaires de mairie jouent un rôle d’interface majeur. Pour un élu, c’est la garantie d’une mairie qui fonctionne. C’est un élément de confiance, qui est amené à recueillir des informations parfois confidentielles, et doit en mesurer l’importance et aiguiller vers les élus ou services techniques adéquats », met en avant Laurent Péréa.

Le secrétaire de mairie touche à de nombreux domaines : les finances publiques, le budget de la commune, la gestion de l’état civil, les élections, l’urbanisme, le système fiscal, le lien avec les associations de la commune, la veille juridique, la gestion du personnel, tous les sujets de la vie quotidienne… « C’est ce qui rend ce métier à la fois complexe et passionnant », glisse le président du CDG.

La mairie de Saint-Capraise-de-Lalinde est située le long d’un axe routier passant, reliant Bergerac à Sarlat.

Surtout, dans une région où les petites communes sont nombreuses (seules 420 des 4306 communes de Nouvelle-Aquitaine comptent plus de 2500 habitants), l’humain est prépondérant. « Quand on pousse la porte d’une mairie, on sait que l’on aura un interlocuteur physique. Ce lien humain est essentiel, il faut des compétences d’écoute, de diplomatie. On parle de déserts médicaux, mais si l’on a des déserts dans nos mairies, cela sera dangereux », termine Laurent Péréa.

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