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PUBLIÉ LE 16/04/2024 PAR Corinne MerigaudEn 1973, cinq ans seulement après la création de l’Université de Limoges, une poignée d’enseignants chercheurs visionnaires qui avaient déjà conscience des enjeux sur la ressource en eau créaient la première formation universitaire dans ce domaine. Les étudiants pouvaient alors se spécialiser en suivant un cursus en trois ans sur le traitement des eaux.
Depuis un demi-siècle, la spécialité eau continue d’attirer les jeunes puisque 6 000 étudiants ont suivi depuis l’un des sept cursus que propose l’Université, de la licence professionnelle au doctorat. L’Académie de Limoges dispose d’une offre de formation aux métiers de l’eau et de l’environnement pour obtenir des diplômes de niveau CAP, Bac Pro et BTS.
Colloque international du 13 au 15 mai
Pour fêter les 50 ans de la filière eau et environnement, une dizaine d’évènements ont été programmés jusqu’en octobre 2024 par l’Université de Limoges, notamment l’ENSIL-ENSCI, la Faculté des Sciences et Techniques et le laboratoire E2Lim ainsi que par l’association Aquatech, l’Office international de l’eau, le Centre Technique de l’Eau de Limoges, le cluster Soltena, Récréasciences, la Région Nouvelle-Aquitaine, le Département de la Haute-Vienne et Limoges Métropole. Le but est d’anticiper les enjeux de demain, de fédérer les acteurs locaux et régionaux, de participer à des projets de R&D et enfin de sensibiliser la population face à une ressource qui devrait se raréfier.
Robin Guibal Une série d’événements a ponctué l’année pour fêter les 50 ans de la première formation eau proposée par l’Université de Limoges, une spécialité reconnue qui attire toujours les étudiants un demi-siècle après.
Dans cette optique, un colloque scientifique intitulé « International Passive Sampling Workshop » organisé par le laboratoire E2Lim se déroulera, du 13 au 15 mai, au Conseil Départemental avec des chercheurs internationaux dont une majorité de l’Union européenne. « Au cours de ce symposium, ces chercheurs aborderont les avancées scientifiques en matière d’échantillonnage de micro-polluants dans l’eau et l’environnement » précise Robin Guibal, maître de conférence et président d’Aquatech. Cet événement ne sera pas ouvert au grand public.
Quels enjeux sur la ressource ?
Le lendemain, la journée consacrée aux enjeux liés à la ressource et aux politiques publiques sera ouverte aux organismes privés et publics ayant la compétence eau et environnement dans leurs missions. Une étude prospective sur la ressource en eau destinée à alimenter le territoire en eau potable sera dévoilée ainsi que des dispositifs et orientations de l’Agence. « Cet événement porté par le Conseil départemental et axé sur les politiques publiques permettra de faire le liant entre la problématique des services de l’eau et ce que peut apporter le monde de la recherche en matière d’expertise, poursuit-il, une centaine de participants est attendue. » Les agences de l’eau Loire-Bretagne et Adour-Garonne interviendront de même que le département des Landes, le laboratoire E2LIM et le Syndicat d’aménagement de la Vienne.
Cette année anniversaire prendra fin avec un colloque organisé par Limoges Métropole et l’Agence de l’eau Loire-Bretagne, du 10 au 12 octobre, destiné aux professionnels et institutionnels. Il s’agira de dresser le bilan des 60 ans de la loi sur l’eau et des agences de l’eau. En parallèle, un salon des métiers sera organisé les 11 et 12 octobre pour informer le jeune public sur les métiers de l’eau et de l’environnement. Les jeunes seront également sensibilisés à la protection de la ressource.
« On ne fournit pas assez de diplômés »
Chaque année, plus de 130 diplômés sortent de l’Université de Limoges pour rejoindre la vie active, dont 50 ingénieurs formés à l’ENSIL-ENSCI, 60 titulaires d’une licence professionnelle, 20 d’un Master et cinq d’un doctorat. Grâce à cette écosystème de formation axée sur l’eau et l’environnement, on estime aujourd’hui 35 % des professionnels dans ce domaine ont suivi leur formation initiale à Limoges.
Ce pourcentage augmente en y ajoutant les modules de formation continue dispensés par l’Office international de l’eau, basé à Limoges, qui forme 6 000 salariés du secteur chaque année. « On retrouve ces diplômés à des postes centraux partout en France et même à l’international remarque Robin Guibal, l’Université de Limoges a été la première et la seule pendant longtemps à proposer cette spécialité et elle reste aujourd’hui l’une des formations incontournables en France notamment en ce qui concerne le traitement des eaux usées. Avec une licence, les diplômés sont sûrs de trouver un emploi. L’insertion est de 100 %, on ne fournit pas assez de diplômés par rapport aux offres reçues. »
