Geneseas le premier robot solaire et connecté qui dépollue


Les ports de La Rochelle et de Brest utilisent le Geneseas et douze de plus seront en service cette année

Les ports de La Rochelle et de Brest utilisent le Geneseas et douze de plus seront en service cette annéeLa 10 agence

Les ports de La Rochelle et de Brest utilisent le Geneseas et douze de plus seront en service cette année

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 23/03/2022 PAR Corinne Merigaud

La start-up Recyclamer Innovation basée à Saint-Junien a conçu le premier robot solaire autonome qui collecte les déchets solides et liquides dans les ports. Douze ont été commandés depuis sa commercialisation voilà un an. La société bouclera une levée de fonds de 1,2 million dans deux mois. La prochaine étape est de concevoir un robot automatisé et d’une capacité supérieure pour ramasser les déchets flottants et les hydrocarbures dans les ports et marinas avant qu’ils ne coulent et ne rejoignent le 7ème continent.

Huit robots d’une capacité de 140 litres, soit 250 kg de déchets, sont aujourd’hui en service dans des ports et marinas à La Rochelle, le port pilote, à Brest, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Grèce, au Mali et en Angola. C’est dire l’enjeu international de cette pollution.

En fin d’année, douze exemplaires seront livrés à Vannes, au Havre, sur la Côte d’azur et à l’étranger. En quelques années, la start-up est devenue leader avec une technologie en avance sur la concurrence grâce à ses deux brevets européens sur le système d’aspiration des déchets et la filtration des hydrocarbures. Six ans de recherche et développement ont été nécessaires pour se hisser dans l’élite mondiale, une performance saluée récemment par un prix de l’innovation mondiale décerné à Amsterdam lors du plus important salon « B to B » de l’industrie de la navigation de plaisance.

La start-up doit boucler d’ici deux mois une levée de fonds de 1,2 million d’euros qui lui permettra de passer à l’étape supérieure en l’occurrence, un robot d’une capacité de un 1 m³ soit 500 kg de déchets égouttés grâce à un panier externe. « Le Geneseas taille M sortira en fin d’année, il mesurera 5 m de long sur 2,45 avec vidage automatisé souligne Alan d’Alfonso Peral, le directeur, il n’y aura plus besoin d’opérateur et surtout il va collecter au large. Il sera treuillable pour le transport, autant d’améliorations suite aux retours de clients. Le premier sera pour le port de Palma de Majorque. »

Le prototype testé au lac de Courtille en Creuse

Avant de créer son entreprise Alan d’Alfonso Peral, plongeur amateur, a pris conscience de la pollution marine suite à une plongée au large de Marseille en 2016. Il fonde d’abord l’association Recyclamer afin de sensibiliser les jeunes à ce phénomène. « La mer a toujours été dans mon ADN assure l’inventeur, la pollution augmente chaque année, au moins 10 % de la production totale des plastiques coule en profondeur. Nous voulions agir. »

Le but est de collecter les déchets plastiques rejetés en mer avant qu’ils ne coulent car ils deviennent friables, se transforment en micro-particules, les poissons en absorbent et au final, nous en consommons. Avec des bénévoles, il a plongé pour collecter les déchets qui avaient coulé dans des ports. Une centaine a été nettoyée en France et en Espagne. Il décide d’aller plus loin en mettant au point, avec deux amis, un prototype de robot autonome, une poubelle et deux flotteurs se déplaçant grâce à l’énergie solaire. Le but était de collecter les déchets flottants.

Les premiers essais sur le lac de Courtille à Guéret (Creuse) ont été concluants. En 2017, il crée la start-up et intègre l’incubateur de Limoges pour concevoir un modèle plus abouti. Pour la filtration, il a collaboré avec le laboratoire Peirene de l’Université de Limoges, spécialisé notamment dans les procédés et modes de gestion pour la protection des milieux.

Alan d’Alfonso Peral (à droite) va concevoir un robot d’une capacité supérieure qui collectera les déchets au largeLa 10 agence

Alan d’Alfonso Peral (à droite) va concevoir un robot d’une capacité supérieure qui collectera les déchets au large

Une fabrication Nouvelle-Aquitaine

L’année suivante, il présente son robot autonome, connecté et solaire de 140 litres, au salon nautique de La Rochelle, le port devenant pilote dans ce domaine. Alan installe son entreprise en 2019 à Saint-Junien, dans des locaux plus spacieux pour optimiser le Geneseas, 100% conçu et assemblé en Nouvelle-Aquitaine, et faisant appel pour sa fabrication au savoir-faire de nombreuses entreprises locales. « La coque est fabriquée par Yacht Concept qui a travaillé sur l’Hermione, l’architecture marine et le design sont signés de Formes et Volumes, deux sociétés de La Rochelle. A Limoges, Voltakap s’est chargée de la partie électronique. A Saint-Junien, nous recevons la coque et nous assemblons. Nous faisons appel à des entreprises de la région pour réduire notre impact carbone, c’est une chance d’avoir toutes les compétences sur place même si c’est un peu plus cher, le produit est éco-responsable et on reste fidèle à notre philosophie, on dépollue les mers sans polluer. »

Le robot collecte les sacs et bouteilles plastiques flottants, les mégots, canettes et divers déchets rejetés dans les ports par les égoûts. « Chaque machine collecte 250 kg dans son panier soit une tonne et demie par an précise-t-il, ce sera le double avec le prochain. » Il évalue également, en temps réel, la qualité de l’eau et envoie les données sur la plateforme web concernant la température, le PH et la conductivité. Cela permet de détecter rapidement une source de pollution, un service qui intéresse aussi les gestionnaires de plans d’eau pour éviter les cyanobactéries.

Depuis sa commercialisation il y a un an, huit robots de taille S ont été produits par l’équipe de huit personnes, deux étant salariées et six prestataires externes. L’effectif doit passer à six avec quatre embauches après la levée de fonds pour faire face aux commandes. « L’an dernier, nous avions enregistré vingt commandes mais nous n’avons pu livrer que huit robots à cause du manque de composants » déplore Alan. « Ils sont arrivés depuis deux semaines et nous allons pouvoir en livrer vingt d’ici la fin de l’année. Trente-huit sont précommandés pour 2023. » Cette année, le chiffre d’affaires devrait grimper à 700 000 euros et connaître une croissance importante en moyen terme.

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