aqui! : D’abord, un petit mot de présentation, quels types d’ouvrages publiez-vous ?
Florence Devesa : Notre maison d’édition, spécialisée dans les sciences humaines et les questions de société, a été créée en 2004 à Paris et nous avons déménagé à Limoges en 2007. Nous sommes passionnés par l’exploration des idées qui façonnent notre monde et notre avenir. Notre lectorat est un public d’actifs qui, pour reprendre notre slogan, veut comprendre le présent et éclairer le futur.
Nous publions 12 à 14 livres par an axés sur l’économie, l’ingénierie, la technologie, le design, la prospective, les nouvelles formes de travail avec l’intelligence artificielle, la psychologie, les ressources humaines, les questions de société… Nous suivons l’actualité, nous essayons de sentir les tendances et ce qui amène à la réflexion et au développement de l’esprit critique. Nos ouvrages défient les idées reçues et ouvrent de nouvelles perspectives. On défriche en quelque sorte.
@! : Depuis quand participez-vous à ce salon ?
Florence Devesa : Nous avons été des initiateurs en étant le premier éditeur de la Haute-Vienne à aller au salon du livre de Bruxelles dès 2013. Nous avons ensuite incité d’autres éditeurs à y aller sur un stand collectif, d’abord de la Région Limousin et ensuite de l’ALCA, l’agence culturelle régionale. Ce salon a depuis pris de l’ampleur. De plus, c’est très rare sur un salon d’avoir un stand d’éditeurs car en général, ce sont les auteurs qui sont invités. Et c’est aussi plus compliqué quand on édite des livres sur les sciences humaines. Nous partageons ce stand avec Black out, un éditeur de la Haute-Vienne qui vient depuis longtemps, et quatre autres éditeurs de la région.
Les visiteurs repèrent des livres dans le but de les faire acheter par leur bibliothèque interne. Les ventes indirectes ne sont pas négligeables d’où l’importance d’être présent.
@! : Qu’attendez-vous de cette participation à ce salon ?
Philippe Bultez Adams : En dehors de Bruxelles, il y a aussi des villes importantes en Belgique comme Charleroi ou Liège et le Luxembourg se situe à proximité. Les gens doivent passer par des plateformes en ligne pour acheter des livres. Ce salon est donc l’occasion pour nous de permettre à ce public d’acheter nos livres et, en même temps, de développer nos relations avec les libraires.
Notre diffuseur en Belgique et notre commercial ont permis d’avoir une présence assez forte dans les librairies belges ainsi qu’un bon accueil. Les lecteurs belges n’ont pas forcément accès à tout notre catalogue, souvent seulement aux nouveautés, en allant au salon, ils accèdent à l’ensemble du catalogue. Pratiquement 50 % de nos lecteurs reviennent nous voir et nous leur vendons souvent deux, trois ou même quatre livres. C’est donc très important pour nous d‘être présent, on vend en général 200 exemplaires. Le marché belge est souvent un peu méprisé par les distributeurs qui pensent que c’est un petit marché. Ce n’est pas le cas car il y a des librairies qui se développent et une population active intéressée par la lecture. Ce salon nous permet de rencontrer ce public francophone.
@! : En quoi ce salon est-il intéressant pour une maison d’édition comme la vôtre ?
Philippe Bultez Adams. En 2013, il y avait encore des salons d’éditeurs en France à Paris, Brive-la-Gaillarde et Saint-Malo mais aujourd’hui, c’est terminé, les libraires ont pris tous les salons. Avant les attentats de Bruxelles, ce salon était payant avec un prix entre 10 et 15 € ce qui limitait le panier d’achat. Suite aux années blanches à cause du Covid, l’entrée est devenue gratuite avec inscriptions des visiteurs. Cette gratuité a créé une affluence importante. Le lieu est un peu excentré et on sait que les gens viennent dans une démarche volontaire, motivés par la lecture. C’est intéressant d’avoir accès à cette clientèle pour les ventes directes mais aussi pour les ventes indirectes car les retombées sont importantes. Il y a beaucoup d’institutions et d’entreprises à Bruxelles et aux alentours. Les visiteurs repèrent des livres dans le but de les faire acheter par leur bibliothèque interne. Les ventes indirectes ne sont pas négligeables d’où l’importance d’être présent.
@!: Vous avez lancé dernièrement un podcast, pour quelle raison ?
Florence Devesa : Avec « Perspectives au coeur des idées », nous pouvons faire la promotion des ouvrages que nous publions. Le but de ces podcasts est de donner la parole à nos auteurs et à leurs invités pour parler de questions de société, d’économie, de technologies, de stratégie… Cette alliance avec le livre est celle qui fonctionne le plus en termes de promotion puisque les magazines mettent moins en avant les sciences humaines.