Un pacte pour sauver la bio en Nouvelle-Aquitaine


Alors que certains acteurs commencent à considérer le développement du bio hors de portée en termes d’objectif de consommation, l’interprofession, l’État et la Région sont loin de se résigner face à la crise qui traverse actuellement la filière.

Des agriculteurs dans une prairieBio Nouvelle-Aquitaine

Si la région comptait 844 nouveaux producteurs bio en 2022, ils étaient 1 278 à s’engager l’année précédente. Un mouvement qui se poursuit.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 20/12/2023 PAR Solène MÉRIC

Deuxième région agricole bio tant en nombre d’hectares convertis (10 % de la SAU régionale) qu’en nombre d’exploitants (14 %), la Nouvelle-Aquitaine veut continuer à voir grand pour l’agriculture biologique régionale, et ce malgré la crise de la consommation qui la touche au niveau national pour la troisième année consécutive. Bien que le marché du bio reste encore supérieur à son niveau d’avant Covid, ce recul n’est pas sans conséquence sur la production bio néo-aquitaine: -2 % de SAU en 2023 par rapport à 2022, et -2 % d’exploitants également.

Des objectifs ambitieux

Avec le pacte signé le 15 décembre dernier, l’ambition est de faire repartir la machine du bio dans le bon sens en Nouvelle-Aquitaine. Les objectifs posés d’ici 2027 sont ambitieux : 18 % de la surface agricole utile régionale en bio, 25 % des exploitations en agriculture biologique, 30 % des installations avec la dotation annuelle « Nouveaux et jeunes agriculteurs » en agriculture bio, et 2,5 Mds d’euros de chiffre d’affaires bio.

Résolus à démontrer que c’est par les consommateurs que le bio trouvera son salut, l’Etat, la Région mais aussi, les agences de l’Eau Adour-Garonne et Loire-Bretagne, Bio Nouvelle-Aquitaine, Interbio Nouvelle-Aquitaine, la Chambre régionale d’agriculture, La Coopération Agricole Nouvelle-Aquitaine et les Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine se sont donc engagés en fin de semaine dernière dans un nouveau pacte d’ambition pour l’agriculture biologique. Pas de hasard si pour ce faire, tout ce beau monde s’est retrouvé dans les locaux du Syndicat d’Initiative à Vocation Unique (SIVU) de Bordeaux-Mérignac de restauration collective. L’établissement est en effet exemplaire en matière de consommation locale et bio : 57% de ses produits sont labellisés AB et 75% sont d’origine locale.

Communiquer et promouvoir davantage les produits bio

Pas de hasard non plus qu’au sommet des axes stratégiques établis par le pacte se trouve le « développement de la consommation et la promotion de l’agriculture biologique auprès du grand public ». L’enjeu pour les acteurs, est de communiquer et promouvoir davantage ce mode de production et ses produits. Au menu, une déclinaison régionale de la campagne de communication « bio réflexe » de l’Agence bio, ou encore une plus vaste information sur les effets bénéfiques de ce mode d’alimentation sur la santé.

Second axe porté par ce pacte, la structuration des filières biologiques, en permettant de nouveaux débouchés aux agriculteurs et aux entreprises agroalimentaires bio. Deux options sont mises en avant, d’une part les soutiens en investissement dans les entreprises aval mais aussi en faisant jouer à plein le levier de la restauration collective, par le biais notamment de la commande publique. Pour l’État, il s’agit d’accélérer sa promesse issue de la loi Egalim quant au taux d’approvisionnement en en produits bio dans ses structures de restauration collective pour attendre les 20% dès 2024. Quant à la Région, elle vise l’objectif dans ce pacte de « 30 % de produits locaux dans les cantines des lycées en 2025 et 25 % de produits bio dans chaque lycée ».

Une aide au maintien renouvelée par la Région

Enfin, le côté production n’est bien sûr pas oublié. Parmi les dispositifs qui pourront être mobilisés et adaptés en fonction des besoins, l’Etat met notamment en avant son plan stratégique national qui prévoit une majoration de l’écorégime de la PAC au profit des exploitations bio, une hausse du crédit d’impôt en faveur de l’AB porté à 4 500€ (contre 3500 € jusque-là) ou encore la mobilisation d’un budget alloué à la conversion. Estimé à 22M€ pour 2023, il aura permis «de couvrir toutes les demandes» assure-t-on du côté de l’État.

La Région qui intervient quant à elle par le biais de différents dispositifs d’aide (à l’investissement, au soutien aux structures d’accompagnement à la pérennité des exploitations, au transfert de connaissance) a profité de cette signature, pour annoncer qu’elle poursuivait pour une nouvelle année son dispositif d’aide au maintien à l’agriculture biologique à hauteur de 16 M€, grâce à la mobilisation cumulée des fonds régionaux et des fonds européens FEADER. Enfin, sur la formation, elle s’astreint dans ce pacte à parvenir à ce que 100 % des exploitations des lycées agricoles soient dotées d’un atelier en agriculture bio.


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