On ne dira pas que les festivals poussent comme les champignonsen Périgord, mais trois des ces moments exceptionnelsde plaisirs de l’oreille et des yeux ont acquis une dimensionqui s’étend bien au-delà des forêtsde châtaigniers et des tours des châteaux qui quadrillentla campagne : en matière de théâtre, lefestival de Sarlat, (17 juillet-4 août) et dans le domainede la musique classique, ceux de Bergerac (16 juillet-9 septembre)et du Périgord Noir (5 août-9 septembre). Ce dernier,placé sous la « baguette » d’un présidentdynamique s’il en est, tant passionné de musiqueque de Périgord, en la personne de Jean-Luc Soulé,fêtera son vingt-cinquième anniversaire l’annéeprochaine, et il y a fort à parier que l’équipedu Festival du Périgord Noir réussira àmettre en scène une programmation à la hauteurde l’évènement.
Bientôt 25 ans- A dire vrai Jean-Luc Soulé et sesamis rencontreront peut-être quelques difficultéspour se situer un ton au-dessus de 2006 tant il est vrai quel’affiche de cette 24e édition séduit déjàen offrant une pléiade d’artistes en vue, au premierrang desquels figurent les frères Capuçon. Renaudet Gautier Capuçon en compagnie de leurs amis musiciensseront en effet de retour (Eglise de Saint-Léon-sur-Vézèreet Abbaye de Saint-Amand-de-Coly) du 8 au 12 août pourla deuxième partie de l’intégrale de lamusique de chambre de Johannes Brahms, une initiative qui connaîtun beau succès et attire en Périgord les adepteseuropéens de ce musicien.
« Le Périgord est une terre d’accueil merveilleusequi met à disposition des lieux extraordinaires, assureJean-Luc Soulé. Le Festival est aussi une rencontre d’amis,et c’est pourquoi les artistes reviennent ». Maisil ne cache pas que l’édition 2006 n’a puvoir le jour que « grâce à la diversitédes soutiens », ceux-ci allant du conseil généralde la Dordogne à la mairie de Montignac en passant parl’Etat, la Région Aquitaine, les sociétésde droits d’auteurs , et les contributions privées.
Temps forts- Le Festival du Périgord Noir qui met ensymbiose le patrimoine périgord et la musique classiqueannonce par ailleurs des soirées autour de la voix avecla soprano Lynne Dawson et le London Baroque le jeudi 17 aoûten l’église d’Auriac, l’opéraen version de concert « Didon et Enée » dePurcell le dimanche 13 août dans l’Abbaye de Saint-Amand–de- Coly (Académie de musique ancienne). A noterencore : deux récitals (18 août à 18 et21h ) du pianiste Gionni Belluci consacrés à Beethoven,ainsi que le regroupement de « cinq filles dans le vent» le mercredi 16 août à Saint-Léon-sur-Vézère: Magali Léger soprano, Marina Chiche, violon, JulietteHurel, flûte, Emmanuelle Bertrand, violoncelle, et LaureFavre-Kahn, piano. Cette dernière aussi jolie que talentueuse,et qui connaît le succès à 25 ans, est déjàappréciée des téléspectateurs deMezzo, la chaîne musicale partenaire du Festival, commeFrance Musique et France 3. A noter que la télédes régions réalise un documentaire de 52 minutessur les stagiaires de l’Académie de musique ancienneque propose le Festival.
Opéra ?-On peut s’étonner que Jean-Luc Souléne soit pas tenté de donner une plus grande place àl’opéra dans cette affiche déjà fortattractive . Il indique cependant : « oui, j’y pense,et nous en avons monté au début dans la cour duchâteau de Hautefort. Mais nous sommes confrontésau manque de sites adaptés et aux incertitudes climatiques.Les risques dus au temps sont tout de même plus grandsque dans le Midi…. »