« Le désenclavement de Limoges est une priorité »


Le tour de table est en cours pour financer les travaux de régénération de la ligne Limoges-Angoulême estimés à 200 millions d’euros. Un dossier sensible sur lequel la Région planche bien qu’il soit hors compétences.

Andréa BrouilleCorinne Merigaud | Aqui

Andréa Brouille, 1ère vice-présidente de la Région, a fait le point sur les dossiers haut-viennois comme la fermeture de la ligne Limoges-Angoulême et le projet d'ouverture d'une école vétérinaire publique à Limoges.

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 13/10/2023 PAR Corinne Merigaud

Fermée depuis 2018, la ligne Limoges-Angoulême reste un point noir pour rallier rapidement Bordeaux et désenclaver le département. La Région qui n’a pas la compétence pour rénover les voies ferrées, est à la recherche de financements complémentaires pour réunir les 200 millions nécessaires. Elle est prête à engager 36 millions. « Ce n’était pas notre priorité au départ rappelle Andréa Brouille, la 1ère vice-présidente mais le désenclavement de Limoges est une priorité. L’État ne peut pas être partout, il faut trouver une solution. On fait un tour de table, on a eu des retours positifs des Conseils départementaux de la Haute-Vienne et de la Charente. On attend les réponses des agglomérations. Elles ne peuvent pas demander à la Région d’intervenir en étant aux abonnés absents, même si c’est aussi hors compétence pour elles. »

« Endettement multiplié par quatre »

La Région reconnaît être étranglée financièrement après la crise sanitaire avec un endettement qui a explosé. « On n’a plus la capacité d’y aller seul admet-elle, on a été au rendez-vous du Covid, on a multiplié notre endettement par quatre. La construction du budget 2024 est très compliqué . » L’endettement est passé de 100 à 400 millions, avec un remboursement de 50 millions par an. La Région annonce un moratoire de deux ans avec les grands groupes industriels, le temps de retrouver de la surface financière. Son objectif est de se recentrer sur l’accompagnement des PME de son territoire qui créent des emplois non délocalisables et des ETI. « On n’accompagnera pas les grands groupes à part s’ils sont collaboratifs avec des PME sur nos territoires. Cela s’appelle du courage politique. »

Vers une 5ème école vétérinaire ?

A Limoges, la Région porte un projet de 5ème école vétérinaire qui serait publique. Une sixième année serait proposée dans un premier temps avec une spécialisation sur les animaux d’élevage. Les auditions sont en cours avec les inspecteurs missionnés par le ministère de l’agriculture pour que l‘Etat mesure la pertinence du dossier. Le manque de vétérinaires devient de plus en plus prégnant dans la première région agricole de France. Les nouveaux diplômés préfèrent s’installer en ville pour soigner des animaux de compagnie. Or, « sans vétérinaires, c’est compliqué d’avoir un élevage d’où cette volonté d’école publique. Une deuxième vague d’auditions est prévue mi-octobre avec l’Université, la mairie de Limoges, la Chambre d’agriculture et tous les partenaires de ce projet annonce Andréa Brouille, cette école permettrait d’attirer d’autres profils dans un milieu rural ».

Dans une école privée, le coût des études s’élève à 17 000 € par an. « Tout le monde ne peut pas se payer ces études et au-delà, il faut faire attention à la perte de souveraineté de cette formation » prévient-elle. En effet, 56 % des étudiants se forment à l’étranger. En 2021, quelques 1 116 jeunes ont été diplômés dont une majorité en Belgique, Espagne et Roumanie. Si l’école était validée, elle sortirait de terre sur le campus universitaire en lien avec le projet Oméga Health. Le modèle reste à inventer face au nombre contraint d’enseignants. 

« Le FRAC ouvrira au printemps »

Deux importants projets culturels sont en cours à Limoges. La Région a investi près de 7 millions pour aménager une ancienne friche industrielle qui accueillera le FRAC Artothèque Nouvelle-Aquitaine. Les travaux accusant un an de retard, la livraison du bâtiment est prévue en fin d’année. Il faudra installer les œuvres que le public découvrira au printemps. 

Autre projet inscrit dans le CPER 2021-2027, l’ouverture d’un pôle culturel dans l’ancienne usine Jidé située rue d’Isle à Limoges. Elle doit accueillir notamment le fonds documentaire du salon international du dessin de presse et d’humour de Saint-Just-le-Martel. D’autres structures intégreront ce bâtiment de 4 000 m² ; la Cinémathèque de Nouvelle-Aquitaine, le festival des francophonies, l’A., l’agence culturelle régionale et l’ALCA. « On est toujours en concertation avec l’ensemble des acteurs assure-t-elle, on sait que l’Etat nous accompagnera que si on ouvre plus loin que le salon de Saint-Just. Le Département viendra, on attend la réponse de la Communauté urbaine et de la Ville de Limoges . » Le projet de réhabilitation du site est chiffré, dans un premier temps, à 12 millions d’euros.

Ça vous intéresse ?
Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Haute-Vienne
À lire ! POLITIQUE > Nos derniers articles