Quelles solutions de répit pour soulager les aidants ?


Depuis 2015, les aidants ont droit à des solutions de répit pour souffler un peu. C’est le cas de J.P. qui accompagne son épouse souffrant de la maladie d’Alzheimer.

J.P. aidantCorinne Merigaud | Aqui

J.P. accompagne son épouse soufrant de la maladie d'Alzheimer tout en bénéficiant de temps de répit proposés par la plateforme Evaasion.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 11/12/2023 PAR Corinne Merigaud

En France, 9,3 millions de personnes apportent une aide régulière à un proche en situation de handicap ou perte d’autonomie. La Nouvelle-Aquitaine, région la plus âgée de France avec 30,5 % de ses habitants âgés de 60 ans et plus, est très concernée par ce phénomène. Depuis 2015, la loi d’adaptation de la société au vieillissement a mis en place un droit au répit afin que les aidants puissent souffler, s’occuper de soi et se dégager du temps.

En Haute-Vienne, deux plateformes d’accompagnement et de répit aux aidants sont en activité : l’association Soins et santé à Limoges et sur la partie Nord du département, et Evaasion, également à Limoges et sur le Sud du territoire.

De l’écoute et du soutien

Gérée par la Mutualité française limousine, Evaasion accompagne les aidants dont le proche vit à domicile et souffre d’une maladie neuro-dégénérative (Alzheimer ou troubles apparentés, Parkinson, sclérose en plaques) ou d’une maladie chronique invalidante (cancer…) quel que soit son âge. Le proche peut simplement être âgé, en perte d’autonomie.

Deux psychologues et une aide-soignante proposent des activités gratuites à domicile ou dans leurs locaux. Des actions collectives et individuelles sont mises en place pour les aidants ou le couple aidant/aidé en fonction de leurs besoins. « Cela passe par de l‘écoute et du soutien en allant au domicile du couple, ce qui limite le frein du déplacement indique Sarah Duroux, psychologue à Evaasion. Nous pouvons proposer un soutien psychologique à l’aidant. Il peut par exemple participer à des groupes de parole pour échanger avec d’autres aidants. »

Sophie Moreau, aide-soignante, et la psychologue Sarah Duroux accompagnent J.P. dans son rôle d’aidant.

Sarah Roux peut s’entretenir une heure et demie avec l’aidant pendant que Sophie, l’aide-soignante, passe du temps avec son épouse, en lui lisant le journal par exemple. Pour J.P., ces moments sont propices pour partager son ressenti et ses interrogations. « L’aidant a grand besoin de se raconter à condition que l’interlocuteur suggère à mots couverts de se livrer. » 

Ces moments sont une véritable bouffée d’oxygène

Le maintien du lien social est vraiment essentiel pour éviter l’isolement et le repli sur soi de l’aidant. La Plateforme Evaasion joue ce rôle de présence, d’écoute, de conseils et d’animation. Des visites de courtoisie sont régulièrement organisées ainsi que des sorties, des séjours sans oublier les appels téléphoniques pour échanger.

Lorsque J.P. se remémore son voyage de quatre jours dans le Lot, son regard s’illumine. Il est parti avec son épouse Maryse et en a profité pour se ressourcer et lâcher prise. « J’avoue que ces moments sont une véritable bouffée d’oxygène » reconnaît-il. Trois couples aidants/aidés ont participé à ce séjour de répit dans un gîte, accessible financièrement, avec un reste à charge d’environ 50€ par couple.

Des moments bienvenus dans un quotidien rythmé d’ordinaire par les interventions des professionnels de santé qui prennent en charge Maryse. « C’est une oxygénation du binôme qui s’autorise à partir ensemble, à reprendre du plaisir ensemble » constate Sarah Duroux, la psychologue. Une fois par mois, une sortie avec d’autres couples aidant/aidé est proposée pour passer un moment de convivialité en partageant un pique-nique ou en visitant un musée.

Temps de répit

Des solutions de répit sont proposées afin que les aidants soufflent un peu. La plateforme les informe sur les structures d’accueil adaptées et peut les orienter vers un accueil de jour ou de nuit pour leur proche, un hébergement temporaire dans un établissement médico-social, en famille d’accueil ou en maison de répit.

Evaasion organise aussi, le temps d’un après-midi, des ateliers de proximité sur des communes dépourvues d’accueil de jour comme à Saint-Junien. « Cela permet aux proche d’avoir un peu de temps pour eux » explique la psychologue. En février, J.P. espère que Maryse bénéficiera d’une place en accueil de jour, ce qui lui permettrait d’avoir un peu plus de temps pour lui.

En Nouvelle-Aquitaine, 16 plateformes d’accompagnement et de répit pour les aidants :

Agen, Bergerac, Biscarosse, Bordeaux, Brive-la-Gaillarde, Châteauneuf-sur-Charente, Châtellerault, Labenne, La Rochelle, Limoges (2), Parthenay, Pau, Périgueux, Pessac et Sévignacq.

Infos pratiques !

Pour aller plus loin : gerontopole-na.f

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1 Commentaire

Un commentaire

  • VISSA Annabel, le 13/12/2023 à 07h21

    Excellent article, et surtout engagements concrets pour aider les aidants !
    Maintenir le lien social est en effet une priorité essentielle.
    La dimension physique est elle aussi importante, je regrette qu’elle ne figure pas dans les moyens d’aider les aidants.
    Ils sont tellement accaparés par l’aide qu’il s’oublient bien souvent eux-même, et arrivent malheureusement à un état d’épuisement physique et mentale.
    Par expérience, prendre le temps de reprendre contact avec son corps, de laisser quelqu’un s’occuper d’eux (enfin) est un soutien énorme aussi !
    Je pratique les massages Amma (massage assis, habillé) et ils sont vécus avec beaucoup de gratitude auprès des aidants, tant physiquement, pour reprendre conscience de leur corps, que mentalement.
    L’aspect de l’engagement physique manquerait donc selon moi dans cet article pour prendre toute la globalité du répit dont les aidants ont besoin.
    Qu’en pensez-vous ?


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