L’intérim enfin accessible aux travailleurs handicapés


Travailler en intérim est désormais possible pour les personnes reconnues travailleurs handicapés. Ce dispositif expérimental a trouvé son public en seulement quelques mois avec, à la clé, les premières embauches.

gérant Intérim et HandicapCorinne Merigaud | Aqui

Emmanuel Coutelier, gérant de Intérim & Handicap et Nadine Cahu, assistante de gestion, proposent actuellement une dizaine de missions en intérim aux personnes reconnues travailleurs handicapés.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 04/08/2023 PAR Corinne Merigaud

Depuis le mois de septembre, l’entreprise adaptée de travail temporaire (EATT) Intérim & Handicap propose des missions en intérim à des personnes en situation de handicap. Actuellement, 225 intérimaires sont inscrits et une dizaine de missions sont proposées.
« Cela prouve qu’il y avait de la demande pour ce public, réagit Emmanuel Coutelier, fondateur et gérant de l’entreprise. C’est une chance de plus de retrouver un emploi durable. » Les inscrits présentent tout type de handicaps physiques ou psychiques et sont parfois polyhandicapés.

Un premier rendez-vous d’une heure trente détermine les aptitudes par rapport aux missions. « Nous listons à ce moment là les restrictions d’emploi et établissons les périodes en immersion en entreprises qui seront entrecoupées de périodes de formation pour aller vers l’emploi poursuit-il. Cette alternance permettra de mettre en place un plan d’investissement des compétences avec l’appui financier de l’Agefiph. »

Ce dispositif d’inclusion a été créé suite à la loi du 5 septembre 2018 relative à la liberté de choisir son avenir professionnel. Il permet à des personnes en situation de handicap d’acquérir une expérience professionnelle, d’accéder à des formations pré-qualifiantes et qualifiantes afin de favoriser la réalisation de leur projet professionnel et de bénéficier d’un accompagnement individuel.

Actuellement, 13 % de personnes ayant la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé (RQTH) sont inscrits comme demandeurs d’emploi au niveau national, le taux étant similaire en Haute-Vienne. Il est cependant deux fois plus élevé que pour un demandeur d’emploi valide.

Aussi à Bordeaux, Tulle, dans les Landes et bientôt en Charente-Maritime

Le parcours est établi au cas par cas avec un accompagnement qui pourra être renforcé pour les personnes les plus éloignées de l’emploi jusqu’au rendez-vous avec l’employeur et la prise de poste. « Les personnes les plus autonomes n’ont généralement pas envie d’être béquillées pour l’accès à l’emploi » constate-t-il. Ce dispositif expérimental qui a été lancé en 2020 et devait prendre fin le 31 décembre 2022 a été reconduit un an pour les EATT en activité.

En Nouvelle-Aquitaine, elles sont quatre, en plus de celle de Limoges, implantées à Bordeaux, Tulle et Saint-Geours-de-Maremne. Au niveau national, 21 EATT sont en activité. « Ce dispositif innovant permet de déroger aux accords cadre de l’entreprise et d’expérimenter autre chose remarque le gérant, c’est pourquoi nous espérons ouvrir une ou deux autres EATT cette année notamment en Charente-Maritime.»

Pour les employeurs qui décident de recruter une personne en situation de handicap, une aide de 12.614,40 € par an sera versée par l’État via l’Agefiph après une période obligatoire de quatre mois en intérim.

Missions de 4 semaines en moyenne

Depuis son ouverture, Intérim&Handicap a reçu tous types de profils, le premier critère étant d’être âgé d’au moins 18 ans. Quelque 70% se sont inscrits en découvrant le nom de l’entreprise en passant dans la rue et 30% ont été adressés par Pôle Emploi et Cap Emploi. « Une trentaine d’intérimaires ont été déjà mis en emploi précise Nadine Cahu, assistante de gestion, les missions durent quatre semaines en moyenne. Nous proposons en ce moment des missions pour des chauffeurs, rippers et l’entretien de locaux. » Dix mois après son ouverture, l’entreprise affiche trois contrats en CDI signés, un CDD de 6 mois et un CDD longue durée (supérieur à 12 mois). A Feytiat l’entreprise de location BLS a, par exemple, recruté une secrétaire comptable. A Saint-Junien c’est SITCO, concepteur de publicités sur le lieu de vente, qui a embauché un agent de production. Dans les deux cas, ces entreprises étaient déjà sensibilisées à la problématique de l’insertion des travailleurs handicapés.

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