Surf à l’aveugle pour sensibiliser les écoliers au handicap


Dans le cadre de la Semaine olympique et paralympique, les élèves de l'école Charles Martin ont pu s'entretenir ce vendredi avec des athlètes de handisport. Une façon de changer les regards, et de faire découvrir les coulisses du monde du sport.

Manon Gazin | Aqui

La championne de parasurf Lou Méchiche a pu faire une simulation de sa pratique aux élèves de l'école, en leur faisant porter un masque leur donnant l'impression qu'ils étaient également malvoyants.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 05/04/2024 PAR Manon Gazin

La jeune Lou Méchiche, 18 ans, sourit aux côtés de son chien Pita. « C’est important pour moi d’intervenir dans les écoles, pour montrer que peu importe notre différence, c’est ce qui fait notre richesse ». La championne de parasurf, malvoyante, tient également à sensibiliser au harcèlement, dont elle a elle-même été victime dans son enfance à cause de son handicap. 

Ce vendredi 5 avril, la surfeuse intervenait à l’école Charles Martin, à Bordeaux. Elle était aux côtés de Célia Terki, athlète malvoyante, et de Nolan Courdavault, athlète hémiplégique. Cette rencontre, entre sportifs de haut niveau et élèves de primaire, a eu lieu dans le cadre de la Semaine olympique et paralympique. Des dizaines d’enfants ont ainsi pu être sensibilisés à la cause du handicap, et découvrir les coulisses du sport de haut niveau. 

Expliquer la maladie

« Est-ce que tu dors avec ton chien ? », « Tu as essayé de porter des lunettes ? », « Est-ce que c’est facile de faire du surf ? », demandent des élèves de CM1 et CM2 à Lou Méchiche. Devant une première quinzaine de spectateurs, la jeune femme raconte, avec pédagogie, la tumeur, la chimiothérapie, le surf, le harcèlement. En essayant de garder l’attention des enfants, qui veulent tous jouer avec son chien d’assistance Pita. « Quand j’ai eu mon chien, ceux qui me harcelaient sont devenus mes meilleurs amis », relate-t-elle d’ailleurs. Tout en rappelant qu’il faut « aller le dire à un adulte », quand on est face à un cas de harcèlement. 

Les écoliers sont ensuite ravis lorsque la sportive leur fait faire une simulation de surf, grâce à une planche posée sur un demi-ballon d’équilibre. Et pour y rajouter de la difficulté, elle leur rajoute un masque semi-opaque sur les yeux, afin qu’ils se rendent compte de ce qu’est faire du sport en étant malvoyant. 

« L’école Charles Martin a une appétence particulière pour ces valeurs, et est très engagée dans les pratiques du sport. Ça avait du sens qu’elle participe à cette semaine », explique Virginie Soto, directrice de l’établissement. L’école participe depuis plusieurs années déjà à la semaine olympique et paralympique, et propose des rencontres sportives « dès la maternelle »

« Un partage de valeurs »

Du côté de Célia Terki et de Nolan Courdavault, l’ambiance est plus calme, même si tous les enfants trépignent de pouvoir poser leurs questions. « Est-ce que c’est gavé dur de sauter avec ton pied et ta main ? », demande l’un d’eux à Nolan Courdavault, spécialiste du saut en longueur, et paralysé du côté droit. « Il paraît qu’il faut à chaque fois que tu achètes deux paires de chaussures », lui demande une autre. Pas de quoi déstabiliser les deux athlètes, habitués à intervenir dans les écoles. 

Célia Terki, elle, raconte certains aspects de la vie de sportif : « On ne mange pas de burgers, pas de pizzas, pas de sucreries », dit-elle devant l’air choqué d’une vingtaine d’élèves. Mais aussi les répercussions que peut avoir son handicap sur sa pratique sportive. « Il suffit que je ne vois pas bien la ligne sur une piste de course, que je la franchisse et que je sois disqualifiée à cause de ça. C’est déjà arrivé, et c’est hyper frustrant », raconte-elle devant les élèves attentifs. 

Après ces différentes discutions, les athlètes ont pu donner une séance de dédicaces aux écoliers, qui ont tous fait la queue pour avoir leur précieuse signature. Sylvie Schmitt, adjointe au maire à l’éducation et à la jeunesse, Vincent Maurin, maire-adjoint du quartier Bordeaux maritime, et Olivier Escots, adjoint au maire chargé du handicap, ont également répondu présent pour clôturer la journée. « J’espère que vous pourrez construire une société plus riche et inclusive » a déclaré ce dernier. Vincent Maurin, de son côté, a souligné un « vivre ensemble » que ce type d’évènement met en avant, et un « partage de valeurs » que les élèves pourront, un jour, mettre à profit. 






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