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Philippe Augez : un « savoir-fer » incroyable
Philippe Augez est maréchal-ferrant depuis 40 ans. Après avoir voyagé dans plusieurs pays et remporté des prix grâce à sa profession, le girondin a participé pour la première fois au Salon de l'Agriculture 2023 en tant qu'exposant.
Philippe Augez , maréchal-ferrantManon Gazin | Aqui

Philippe Augez se tourne désormais vers l'enseignement, en formant des apprentis dans diverses écoles de maréchalerie.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 18/05/2023 PAR Manon Gazin

Devant quelques curieux, et aidé par son apprenti, Philippe Augez forge un fer à cheval. Le bruit et la chaleur provoqués par cette confection peuvent déranger certains visiteurs du Salon de l’Agriculture. Mais pour le maréchal-ferrant de 57 ans, c’est une passion. Si d’ordinaire il est à l’ouvrage dans son atelier de Saint-Selve (Gironde), il est aujourd’hui présent pour la première fois au Salon, afin de partager sa vocation. Sa mission ? Forger des fers pour des particuliers, des centres équestres et des chevaux de compétition. Mais aussi former des futurs maréchaux-ferrants. 

Philippe Augiez a derrière lui 40 ans d’expérience dans le milieu. Le choix de la maréchalerie a très vite été une évidence pour lui. Lorsqu’il a 7 ans, il quitte le centre de Bordeaux avec sa famille pour aller vivre à la campagne, à Marancin (Gironde). Il se retrouve alors à passer beaucoup de temps dehors, et à travailler les choses manuelles. Des passions qui resteront gravées en lui toute sa vie.

« J’avais déjà décidé »

À l’âge de 11 ans, il s’occupe de son premier cheval, qu’un ami de son père a laissé chez eux « en pension », avant que deux autres ne viennent rejoindre la maison. « Ça a été super sympa, intriguant, mais aussi très prenant », raconte-t-il. « Tout de suite, j’ai dû fabriquer des boxes, des clôtures, m’occuper des chevaux, faire les foins avec les paysans du coin… »

Il apprend ensuite à monter à cheval, avant d’y passer « tout son temps ». Sa vocation est désormais trouvée et, à 16 ans, il intègre le Haras du Pin, en Normandie, où il se forme pendant trois ans avant de trouver son premier emploi dans le secteur. « J‘avais déjà décidé », raconte-t-il. « J’avais vu le maréchal à la maison et ça m’avait plu tout de suite ».

Manon Gazin | Aqui

Le maréchal-ferrant au Salon de l’Agriculture 2023. Il y participe pour la première fois en tant qu’exposant.

 

Deuxième naissance au Brésil

Après un an et demi de bons et loyaux services à Maisons-Lafitte (Île-de-France), il décide de quitter Paris et sa région pour partir au Brésil, un pays qui l’a toujours fasciné. « Le Brésil, ça a été un rêve de toute ma vie. J’avais 5 ou 6 ans quand j’ai dit à ma mère que j’irai là-bas », raconte-t-il. Il y passera 15 ans de sa vie, en continuant d’y pratiquer son activité professionnelle, dans des « sociétés épiques », ou des « associations d’éleveurs »

Malgré son attachement pour le Brésil et l’impression d’y être « né une deuxième fois », il a le mal du pays. Il revient finalement en 2003 dans sa ville d’origine, Bordeaux, où il ouvre une école de capoeira. Avant de se rediriger très vite vers la maréchalerie. 

 

La maréchalerie, c’est vraiment un métier où on apprend tout le temps

L’artisan continue donc aujourd’hui son activité, en participant en parallèle à des compétitions, dans la catégorie « vétérans », comme il le dit en riant. Malgré ses années d’expériences, il a continué à se former, dès son retour en France, et pendant les 20 années qui ont suivi. « Ce que j’aime, c’est apprendre », explique-t-il. « Je ne me suis pas estimé maréchal tant que je n’étais pas en train de prendre des cours, encore et encore […] La maréchalerie, c’est vraiment un métier où on apprend tout le temps »

Après des décennies d’activité, Philippe Augez commence à sentir l’usure du temps. « Aujourd’hui, c’est moins facile », raconte-t-il.  « Le physique est là, la fatigue aussi […] Il faut s’entretenir pour tenir le choc ». Il continue cependant de ferrer « 8 à 10 chevaux » par jour, à l’aide d’un apprenti. 

Depuis son atelier, où il est à son compte, il couvre la Gironde et les Landes. Son métier lui a permis de se déplacer en Turquie, en Hollande, ou en Espagne. Mais aujourd’hui il souhaite se concentrer sur la région, car il a d’autres projets. Notamment l’enseignement : en septembre prochain, il commencera une activité de formateur dans une école de maréchalerie de Barbezieux (Charente). 

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