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Maxime Kovalski : Des TP à l’élevage bovin, un rêve de gosse
En prenant le relai de ses beaux-parents sur leur ferme, Maxime Kovalski a changé de vie. Mais pas sans préparation ni accompagnement.
Maxime Kovalski est éleveur bovin allaitant à Marcillac-la-Croisille en Corrèze, suite à une reconversionAqui.fr

Maxime Kovalski est éleveur bovin allaitant à Marcillac-la-Croisille en Corrèze, suite à une reconversion

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 12/05/2021 PAR Audrey Dangu

Maxime Kovalski est éleveur bovin allaitant à Marcillac-la-Croisille, en plein cœur de la Corrèze. Ce métier, il en rêvait depuis petit. Le solide gaillard de 33 ans a finalement décidé de tenter l’aventure, non sans avoir pris la mesure de ce qui l’attendait et trouver l’accompagnement nécessaire. Après 10 ans dans une entreprise de Travaux Publics, il entame sa reconversion en 2017. Il est depuis 1 an à la tête d’une exploitation de 95 hectares avec près de 60 vaches, produisant broutards et veaux sous la mère. Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole et stage de parrainage : retour d’expérience d’un jeune agriculteur motivé.

7h du matin, Maxime est à pied d’œuvre. Comme tous les jours, il « fait le tour de ses vaches », entre les broutards en stabu et ses 15 veaux sous la mère dans l’ancienne étable entravée. Travailler dehors, même sous la pluie comme aujourd’hui, ne lui a jamais fait peur, il a l’habitude. Il a été canalisateur eau et multi-réseaux pendant 10 ans chez Miane et Vinatier à Brive-la-Gaillarde. L’agriculture, il en rêvait depuis l’enfance lors des vacances dans la ferme de son oncle dans le Lot, entre les tracteurs et les vaches. À l’époque, cette voie lui semble compliquée lorsqu’on part de zéro. La vie à la ferme restera donc longtemps l’apanage des week-ends, quand Maxime aide les parents de sa compagne dans leur exploitation.

Quand Jocelyne, sa belle-maman, prend la suite de l’exploitation au départ en retraite de son mari, Jean Continsouza, la question de la reprise commence à se poser. Après 4 générations, leur gendre prendra-t-il la relève ? Maxime est partant. Commencer une nouvelle vie, oui, mais quitter un emploi salarié bien rémunéré, ce n’est pas rien quand on est papa de deux enfants en bas âge. Il veut donc être bien préparé et aussi bien accompagné.

 » Exploitant agricole, il faut s’y préparer « 

Maxime décide de passer son BRPEA dans le cadre de la formation pour adultes proposée au Centre de Formation Professionnelle et de Promotion Agricole de Naves. Après plusieurs tentatives, il obtient un financement grâce au Fongecif, le Fonds de gestion des congés individuels de formation. « Exploitant agricole, c’est savoir jongler entre plusieurs casquettes, il faut s’y préparer. Après les soins aux animaux, je peux avoir à devenir mécano l’après-midi ou encore comptable le soir. Éleveur, c’est aussi être chef d’entreprise et travailler avec des partenaires. »

Le diplôme en poche, Maxime construit son Plan de professionnalisation personnalisé et son Projet d’entreprise, accompagné par la chambre d’Agriculture. « C’est un travail administratif énorme et qui peut faire peur aussi. Il s’agit de prévoir toute son activité pour les 5 ans à venir : chiffrer le besoin de financement de départ, prévoir les investissements à venir, anticiper l’activité de l’exploitation et son chiffre d’affaires. C’est fastidieux, mais essentiel. À la fois pour savoir où on va mais aussi pour négocier ensuite avec les banques et bien sûr faire sa demande de Dotation Jeune Agriculteur (DJA). Sans cet apport de trésorerie au départ, la reprise d’une exploitation serait quasi impossible ». Le parcours d’installation, c’est aussi plusieurs stages à réaliser dont le stage de préparation à l’installation de 21h.

Le parrainage : une opportunité

Pour effectuer la transition en douceur, Maxime entame un stage de parrainage pendant 1 an sur l’exploitation de sa belle-mère. Ce dispositif, d’une durée variant de 3 à 12 mois, vise à professionnaliser le futur jeune agriculteur en lui permettant de se familiariser avec l’exploitation du cédant. Maxime, ayant obtenu une rupture conventionnelle, perçoit alors l’ARE (Allocation de Retour à l’Emploi).

« Le stage de parrainage est vraiment une belle opportunité. Pour le jeune, c’est l’occasion de se rendre compte si l’exploitation lui convient et de bénéficier de l’expérience de son prédécesseur. » confie Maxime. Et ses beaux-parents de renchérir : « Pour celui qui cède, c’est rassurant. On se rend vraiment compte de la personne à qui on va laisser l’œuvre d’une vie. C’est aussi agréable de se dire qu’on n’aura pas travaillé pour rien pendant toutes ces années et qu’on transmet le flambeau. »

Réseau et entraide
Maxime ne conçoit pas le métier d’éleveur comme une tâche solitaire. Il est ambassadeur du Syndicat des Jeunes Agriculteurs de Corrèze, dont l’animatrice, Tatiana Valade, est justement passée lui rendre visite pour prendre des nouvelles. Le jeune éleveur suit aussi des formations avec la Chambre d’Agriculture : la dernière en date sur le thème de la génétique. Le réseau et l’entraide sont essentiels. Sur les 10 éleveurs de la commune, la moitié sont des jeunes repreneurs. Ils travaillent d’ailleurs à mieux structurer leur CUMA, coopérative permettant l’utilisation de leur matériel en commun.

À la tête de l’exploitation depuis 1 an, Maxime envisage la suite plutôt sereinement. Augmenter son cheptel à 70 mères et continuer à améliorer ses performances. La qualité lui tient à cœur, à l’image de ses veaux de lait Label Rouge. Ses pratiques raisonnées (zéro phyto, enrichissement parcimonieux des cultures) lui permettent d’être autonome en fourrage (45 ha) et de fournir son grain (5 ha) à la coopérative qui l’incorpore dans l’aliment qu’il utilise par la suite.

Maxime ne compte pas ses heures bien sûr, quittant rarement l’exploitation avant 20h, mais il vit sa passion. « Je suis mon propre patron mais je n’oublie pas ma vie de famille. Certes, tous les jours, les 2h matin et soir auprès des vaches sont obligatoires, mais en dehors de cela, je gère mon temps librement. » Maxime ne regrette pas son choix. « J’avais certes un meilleur salaire, mais j’ai gagné en qualité de vie et je sais pourquoi je me lève chaque matin. »

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