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Julie et sa librairie : un succès de rêve à Aire-sur-l’Adour
A Aire-sur-l'Adour (6200 habitants), la librairie La Rêverie s'apprête à fêter son premier anniversaire. Née du temps suspendu du confinement, c'est un succès, porté par Julie Stefaniak, libraire engagée pour un territoire et ses habitants.
La libraire de Aire-Sur-l'Adour, Julie Stéphaniak au milieu des rayonnages de sa librairie, la RêverieSolène MÉRIC | Aqui

Dans les rayonnages de sa libraire "La Rêverie", Julie Stéphaniak présente son dernier coup de coeur, Un oubli sans nom de Serge Legrand-Vall. Elle recevra bientôt l'auteur pour une rencontre avec ses lecteurs

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 22/02/2023 PAR Solène MÉRIC

Elles sont 18 librairies à avoir ouvert leur porte en Nouvelle-Aquitaine en 2022, et six autres à avoir été reprises. Un record pour un métier qui a le vent en poupe depuis la crise sanitaire. Preuve sans doute que le gouvernement de l’époque avait décidément tout faux : l’essentiel est aussi dans les livres et ceux qui les font vivre.

Une idée, une envie, une évidence

Julie Stefaniak, jeune maman de la librairie la Rêverie à Aire-sur l’Adour, ne dirait pas le contraire. Au Pays basque où elle a grandi, comme dans les nombreuses viles où elle a ensuite vécu: « le livre m’a toujours accompagnée partout, une porte d’entrée pour voyager, découvrir, m’ouvrir l’esprit, m’évader », confie-t-elle. Une porte aussi vers l’autre : « Le livre est une activité solitaire mais que l’on partage énormément. On le prête, on le donne, on l’achète pour l’offrir… ». Bref, ouvrir une librairie, elle « l’avait en tête depuis longtemps ».

Comme souvent dans les belles histoires, c’est un soupçon de hasard, et une parfaite concordance des temps entre le bon moment et le bon endroit qui a permis la réalisation ce doux rêve. Après le confinement qui « a eu raison de mes valeurs et idéaux », Julie emménage à Aire-sur-l’Adour. Le dynamisme de la cité landaise lui plaît. Son « envie » se transforme alors très vite, en « évidence. Quand j’ai découvert que ce local vide en centre-ville était à louer, en 4 mois c’était fait ! ». Du rêve à la Rêverie.

Je pensais que ça allait marcher, mais pas aussi bien. C’est une très belle surprise !

Son passé de responsable de magasin de jouets, avec un rayon livre, puis de professeur de commerce et de vente lui ont donné des atouts certains pour monter, et réussir, son pari. Ce qui, un an plus tard, n’interdit pas les « belles surprises. Je pensais que ça allait marcher, mais pas aussi bien », confie-t-elle tout sourire. L’absence de librairie et de papeterie depuis près de 15 ans a créé un sacré manque pour la population d’Aire-sur-l’Adour et des villages landais, gersois ou béarnais voisins. Les médiathèques du coin et les établissements scolaires ont aussi accueilli à bras ouverts la nouvelle libraire.

Libraire indépendante, engagée et ambassadrice

« Il y avait une attente culturelle très forte », confirme celle qui doit désormais faire face à un déferlement de demandes aussi variées qu’inattendues. Pour s’adapter au mieux, la librairie-papeterie a déjà fait évoluer son offre, et cela va se continuer, confie sa créatrice. Mais sans renier ses propres convictions, prévient-elle. Ce n’est pas demain la veille que le Prince Harry aura les honneurs de ses rayonnages !

Cette liberté, c’est son statut de libraire indépendant. Chez elle, indépendance rime avec engagement. Engagée pour les livres qu’elles veut défendre, Julie l’est aussi pour ses lecteurs et pour un territoire qu’elle a fait sien. Elle choisit de mettre l’accent sur les maisons d’édition locales. « C’est important de les faire vivre. Si on ne le fait pas ici, qui le fera ? » Libraire, engagée et ambassadrice.

On peut faire un commerce autrement que juste en faisant du profit

Un engagement aussi dans sa manière de faire vivre sa librairie. « Je pense qu’on peut faire un commerce autrement que juste en faisant du profit. C’est indispensable, mais il n’y a pas que ça », assène-t-elle. « Il y a aussi les rencontres, le partage ; parfois des confidences ». Si la Rêverie vit sur les réseaux sociaux, où Julie partage des notes de lectures, elle se démène aussi en organisant de nombreuses rencontres avec les auteurs. Une activité chronophage, dans et hors les murs de la Rêverie, entre partenariats avec des médiathèques, apéros littéraires ou autre thé littéraire chez des commerçants de la ville.

Comme elle ne manque pas d’inspiration, elle a déjà organisé en un an, deux foires aux livres d’occasion. Un seul objectif : l’enrichissement culturel et humain. « Les bénéfices ont été reversés à des associations. Je n’allais pas m’enrichir de la vente de livres que j’avais obtenu gratuitement ! »

Un Salon du livre « ancré dans le territoire »

Côté salaire, il faudra attendre le bilan de l’année dans quelques semaines pour faire le point. « Si j’arrive à me sortir un salaire j’envisagerai peut-être de ne plus être seule pour tout gérer » confie-t-elle. Car derrière la partie visible, se cache aussi une grosse part de travail invisible. Une centaine de maisons d’édition lui propose un catalogue de nouveautés tous les deux ou trois mois. « Je travaille actuellement sur la saison estivale… C’est beaucoup de lectures de fiches commerciales, et de rendez-vous avec les commerciaux. Il faut faire les bons choix ; ceux qui plairont à mes lecteurs et qui correspondent à ce que je veux défendre ! » 

Elle projette aussi de créer un Salon du livre dans sa cité d’adoption en bord d’Adour. Mais « pas quelque chose que l’on voit partout » ;  les auteurs en rang d’oignons, très peu pour elle. Son idée, avec la médiathèque, c’est de « développer un autre concept, un Salon du livre ancré dans le territoire. J’ai envie de le faire rayonner! » Les lecteurs du coin n’ont qu’à bien se tenir, la Rêverie a de beaux jours devant elle, et par conséquent eux aussi.

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1 Commentaire

Un commentaire

  • LACOUSTILLE, le 24/11/2023 à 16h30

    Un salon du livre à Aire/Adour ? Quelle belle idée ! Et en partenariat avec La Médiathèque ? Ca ne peut que marcher !


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