Département très morcelé, avec ses 503 communes (il y en avait plus de 550 dans les années 1970) et ses moins de 50 habitants au km², la Dordogne est pleine de trésors cachés dans des endroits parfois reculés. Le long d’une petite route menant à l’ancien village d’Auriac-de-Bourzac, au lieu-dit La Côte, se trouve par exemple l’atelier des arts de Damian Tirado, peintre et sculpteur vénézuélien.
Une nouvelle étape de la vie de l’artiste, né à Caracas en 1960. « J’ai eu un privilège, celui que mes parents me laissent faire ce que je voulais pour être heureux », confie-t-il. Après l’école des Beaux-Arts, et malgré quelques bouleversements d’ordre familial, le hasard de rencontres le pousse dans l’univers de la mode. Il travaille au Vénézuéla pour L’Oréal, Schwarzkopf, Guy Melliet, ancien couturier de Dior…
Mais en 1998, le pays connaît des changements politiques et économiques. « Un ami de Schwarzkopf m’incite à venir en Allemagne, et pendant deux ans je prépare mon voyage. Entre-temps, mon ami s’est marié et est parti en Pologne. Je le rejoins là-bas mais après six mois, je ne suis pas heureux et je pars en France. Je suis arrivé le jour de mon anniversaire, le 03 janvier 2001, et depuis, j’ai ma bonne étoile », se souvient-il.
Le trait et le mouvement
La première étape est à Lyon, où Damian Tirado retrouve une amie d’enfance mariée avec un français. « Elle m’a aidé à me lancer, m’a introduit sur le Marché de la Création de Lyon », explique celui qui trouve sa voie et son équilibre, rencontrant sa femme Chrystèle en 2001 également. L’artiste commence aussi à donner quelques cours. S’ouvre ensuite une longue page en Saône-et-Loire, de 2007 à 2022.
Damian Tirado attache une grande importance à son Atelier des Arts, au sein duquel il expose ses œuvres et espère accueillir un maximum de public. Le cachet du bâtiment de pierres, entièrement restauré, ne peut qu’attirer l’œil.
Après les deux années compliquées en raison de la crise sanitaire, le couple qui partageait sa vie entre l’atelier en Saône-et-Loire et les groupes d’étudiants sur place et à Lyon change tout. Pour finalement trouver son bonheur dans ce hameau de La Côte, avec sa dizaine de maisons. C’est là qu’ils ont acheté leur maison de vie et restauré juste à côté un vieux hangar, ancien séchoir à tabac, désormais tout en pierre, pour installer l’atelier.
Damian Tirado peut y exercer en toute tranquillité, sous quelques notes de musique qui résonnent dans l’unique pièce de l’atelier. Tout autour de lui reposent ses œuvres, caractérisées par leur diversité, dans les supports (peinture ou sculpture en argile), les sujets (scènes de rues modernes, portraits…) comme les techniques (encre de Chine sur papier, acrylique…). En toile de fond, la qualité du trait et la volonté d’exprimer le mouvement.
De nombreuses œuvres sont exposées au sein de l’atelier de l’artiste. L’exposition se visite librement et gratuitement. L’occasion de se rendre compte de l’éclectisme de Damian Tirado dans ses peintures et ses sculptures.
Son art, il le présente à travers la région, avec une idée claire : aller à la rencontre du public, pour faire venir le public dans son atelier. Si on peut le trouver dans des expositions à Royan ou Périgueux, c’est surtout dans de petits villages qu’il expose quelques œuvres. Sans s’interdire quelques collaborations plus originales, comme avec « Ma Galerie » à Rabat au Maroc, où il a l’occasion de se rendre pour créer sur place.
En quelques mots...
L’atelier des Arts – Peinture et sculpture, lieu-dit La Côte, 24320 Nanteuil-Auriac-de-Bourzac. Téléphone 06 22 52 04 36. Site internet : https://damiantirado.com