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Blandine Giambiasi écrit le goût des paysages
Chercheuse, marcheuse, cueilleuse, Blandine Giambiasi est tout cela et surtout curieuse. Des terroirs, des gens, des traditions culinaires, des goûts. Elle a arpenté les berges de la Charente à pied pour glaner des recettes et bien plus.
Gunther Vicente
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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 01/06/2023 PAR Virginie Valadas

Et pour vous, quel goût peut bien avoir le fleuve Charente ? Est-ce celui des moules, quand le fleuve se jette dans l’immensité de l’océan ou est-ce celui des fèves à la croque au sel ? Avec du beurre salé bien sûr ? Est-ce le goût de la jonchée, ce fromage frais qui tient son nom des joncs des marais qui l’entourent ? Ou bien de l’angélique, cette plante du marais poitevin qui permet la création de douceurs sucrées ? Les mogettes, le farci, la galette ?

Dans le livre qu’elle va éditer, la charentaise d’origine va évoquer tous ces aliments symboliques, ancestraux, culturels même et livrer quelques recettes et beaucoup d’intentions de cuisines : 85 pour être précis et autant de récits de rencontres, de photos, de souvenirs, de plats, une jolie cartographie, des secrets bien gardés qu’elle est allée dénicher en arpentant les berges du fleuve Charente pendant trois semaines en avril 2021. Une aventure « ethno-carto-gastronomique » en quelque sorte, trois semaines de bivouac qu’elle a partagé avec son fils Gabin, alors âgé de neuf ans. C’était pendant le confinement, les commerces étaient fermés, cela a favorisé les rencontres avec les habitants. « Toc, toc, c’est pour un renseignement ou juste pour remplir ma gourde » … Et le dialogue s’est noué.

Pays, paysan, paysage

« Ma mère est d’une rive, mon père de l’autre et mon enfance de ci, de là » écrit Blandine sur la page de présentation de son projet sur le site de financement participatif kisskissbankbank qui va permettre l’édition des premiers exemplaires de son ouvrage. Tout est parti de là et de souvenirs d’enfance trop vite effacés avec des grands-mères devant leurs fourneaux. C’est plus tard que Blandine prend conscience de la valeur de cet héritage. Et puis « il y a cet élan pour un travail autour du sujet de nos nourritures. Le temps était venu d’explorer ce pays qui m’est pourtant familier. De le parcourir avec l’idée de se reconnecter au sol, aux mémoires culinaires. Aller chercher sur place ce qui est encore, aujourd’hui, sensible. Collecter largement, généreusement. Et le fleuve, c’est le lien ! Les liens. »

Le pays, le paysage, les paysans. Ces trois mots ont la même étymologie et c’est bien cela qui passionne Blandine, le lien entre les paysages, les hommes qui les façonnent et la nourriture qui en découle.

L’auteure n’aime rien tant qu’emprunter des chemins de traverse dans la vie comme dans ses balades. Diplômée d’une école de commerce, elle réalise qu’elle n’est pas faite pour les grandes sociétés du Cac 40 et le marketing. Elle complète son cursus par un diplôme de l’université de La Rochelle « Histoire et patrimoine immatériel » où elle est plus dans son élément et s’attache déjà à réfléchir à la notion de patrimoine. Puis à 35 ans, elle décide de suivre un CAP de cuisine, « pour acquérir des fondamentaux » dit-elle et intégrer les fameuses recettes de ses grands-mères : « j’ai alors réalisé que j’avais quelque chose à faire avec la nourriture. »

Emprunter les chemins de traverse

Blandine trace son sillon dans les paysages qu’elle affectionne. Elle se lance : « Avril 2021, je me suis immergée, j’ai fait cette plongée dans les paysages. Je suis partie à la rencontre des lieux et des gens du fleuve. 385 km à pied, avec mon fils Gabin qui avait alors 9 ans. Un sac à dos, un carnet et hop. »

Un an plus tard, Blandine est invitée par Nicole Masset à une résidence d’écriture dans une péniche au bord de la Charente. Le livre commence à prendre forme. Les photos de son ami Günther Vicente, les notes de Blandine, la cartographie avec la graphiste Manon Riout. Le fleuve Charente a même sa playlist quand le travail d’élaboration se concrétise.

Puis en juin 2023, fin de l’histoire ou plutôt début d’une nouvelle : le livre va être édité avec des co-éditeurs, tous ceux qui auront contribué à son financement. Un livre de 216 pages en tout qui sont autant « d’invitations à se régaler tous les jours de si peu de choses. Avec un sel aromatisé à garder dans l’épicerie, des moules cuites aux aiguilles de pin (éclade), un lait caillé comme autrefois avec une présure végétale, des petits gâteaux réalisés avec 3 ingrédients, un plat encore meilleur quand il est réchauffé le lendemain… Du bon sens et tout l’amour d’une recette de grand-mère. »


En quelques mots...

Le projet de Blandine est à retrouver sur le site : www.kisskissbankbank.com/fr/projects/le-gout-d-un-fleuve-la-charente

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