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GENS D'AQUI !
3 min
PUBLIÉ LE 19/04/2023 PAR Clémence DeguyBercé par Renaud, Brel, et Balavoine, Guillaume Muller s’est toujours senti « en décalage, fan de ce qui était ancien ». Petit, il s’amusait à retenir les répliques de films de Laurel et Hardy, Louis de Funès et Bourville. « C’était les monstres du comique, ça m’éclatait. J’aimais, ce mélange musique et cinéma. Leurs textes racontaient toujours des histoires. » Sa chanson porte bonheur, Amsterdam de Jacques Brel, lui ouvre les portes de la capitale. « J’étais en bac pro secrétariat et comptabilité. Quand mes camarades cherchaient des BTS je disais que je contactais des écoles de théâtre et que je ferai des auditions à Paris. Mes profs sa marraient, j’étais à contre-courant, explique le Libournais. Tout ce qui m’intéressait c’était de monter sur scène ».
Je n’ai jamais demandé qu’on s’adapte à moi, au contraire, je considère que c’est un échec si on le fait
« Je suis né aveugle, je n’y suis pas pour grand-chose, c’est héréditaire. » Opéré très jeune, l’artiste se remémore son enfance. « Au collège j’avais des verres très épais, ce qu’on peut appeler des culs de bouteille. Le regard des autres était compliqué. Mais au lycée j’ai eu des lentilles, ça a changé ma vie. » Malvoyant, Guillaume Muller n’a jamais renoncé à ses passions. « Je n’ai jamais trop demandé qu’on s’adapte à moi. Au contraire, je considère que c’est un échec si on le fait, je me sens dévalorisé. J’ai toujours trouvé des moyens. »
Pour se repérer lors de représentations théâtrales, Guillaume Muller passe des heures sur scène à faire les essais lumières pour savoir quand bouger. « J’étais le pion des techniciens lumières. Je restais 4 heures après les répétitions. »
Soutenu par ses parents, il avoue une certaine incompréhension de la part du reste de sa famille. « Ce sont des gens du local, ils avaient un petit décalage et ne comprenaient pas pourquoi je partais. Alors quand j’ai dit: je me barre à Paris pour devenir saltimbanque, ça leur a fait bizarre. »
Quand on me ferme la porte, je passe par la fenêtre
Aux côtés de Pierre Baslé et les musiciens de Bénabar, Guillaume Muller, a sorti en février, un nouveau single « Astéroïde ». « Quand on regarde les chansons que j’écris, on dirait que je suis dépressif. C’est des chansons assez tristes, très personnelles. On a travaillé avec Pierre pour que la musique rattrape cet aspect. » Mais ce n’est pas tout, le Libournais de 30 ans joue aussi dans la comédie musicale Bernadette de Lourdes, notamment produite par Roberto Ciurleo. « En 2018, il y avait un casting à Paris et on m’a refusé l’entrée, à vu d’œil je ne correspondais pas au cadre. Mais quand on me ferme la porte je passe par la fenêtre. J’ai fait le casting à Lourdes un peu désinvolte, je ne savais pas ce que je devais chanter. Aujourd’hui je n’ai pas loupé une seule des 152 représentations!»
BDL David Ban interprète le père de Bernadette aux côtés de Guillaume Muller dans la représentation de Bernadette de Lourdes.
Guillaume Muller choisit avec exigence ses collaborateurs. « J’ai besoin d’avoir des gens qui ont de l’assurance, de la personnalité, limite désagréables parce qu’ils vont avoir un côté ferme. » Pour lui, le « c’est comme tu veux », ne le fait pas avancer : « Je n’aurais rien sorti, je serai encore à mon premier single. J’ai toujours quelque chose à redire sur mon travail. » Le chanteur comédien se considère perfectionniste, pessimiste et battant, des adjectifs contradictoires qui le tirent vers le haut. « J’ai souvent envie de baisser les bras mais il y a toujours quelque chose qui va me faire relever, qui va me rebooster. »
Musique, théâtre, livre, journalisme…
Si ses passions sont le cinéma, le théâtre et le chant, la curiosité de Guillaume Muller guide sa carrière. « J’ai toujours fait plein de trucs, du journalisme, de la radio, des interviews, des coaching pour des artistes, j’ai écrit pour d’autres… » Il ajoute avec une pointe d’humour « je m’occupe aussi des lumières d’un spectacle, original pour un borgnol, mais j’y arrive et j’aime toucher à tout ». L’artiste assure néanmoins qu’il est « une quiche monumentale » en danse et en dessin. En 2020, il a également écrit un roman Le temps à porté de Main, une œuvre dont il est fier. « C’est ce que je préfère dans tout ce que j’ai fait. C’était tellement inattendu que j’écrive un livre. » Son envie de bouger ne s’atténue pas, et de nouveaux projets sont à venir : EP, doublage de voix, deuxième livre…
En quelques mots...
2011 : l’artiste monte à Paris pour des études de théâtre à l’école Claude Mathieu puis rencontre Armande Altaï, qui perfectionne sa technique vocale.
2017 : Enregistrement de son premier album « L’envers du décor ».
2019 : il rejoint la troupe Bernadette de Lourdes après un casting l’année précédente.
2023 : Sortie de son single “Astéroïde”. Tournée en septembre avec le spectacle Bernadette de Lourdes dans des zéniths et le palais des sports de Paris.
