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GENS D'AQUI !
3 min
PUBLIÉ LE 15/12/2022 PAR Virginie ValadasTouché le golgoth, ému le champion, agréablement surpris le patron mondial du windsurf. Devant un parterre de sportifs amateurs et pros, et surtout devant ses proches, mardi 13 décembre, Antoine Albeau, l’athlète le plus titré de France recevait de la part de Jean-François Fountaine, maire de la Rochelle, la médaille de la ville et un présent plus symbolique encore : un panneau signalétique pour renommer une avenue du port des Minimes.
Dorénavant, l’avenue de la Capitainerie à La Rochelle va s’appeler avenue Antoine Albeau, avec la mention suivante « Véliplanchiste, 25 fois champion du monde ». De quoi inspirer pour longtemps des générations d’apprentis marins et véliplanchistes. Cela tombe bien, l’ancienne avenue de la Capitainerie et nouvelle avenue Antoine Albeau est celle qui accueille le Pôle voile de la Rochelle et toutes les écoles de voile et de planches à voile de la Fédération.
Un palmarès qui n’a d’égal que son travail continu
Antoine n’a pas attendu cette belle gratification pour inspirer bon nombre de jeunes passionnés de glisse et de mer. Le grand champion qu’il est a toujours su rester simple et accessible. Il n’a jamais attrapé « la grosse tête » et a eu à cœur de transmettre sa passion et ses conseils techniques aux plus jeunes et aux néophytes. L’été, dans l’école de voile des Dauphins fondée par ses parents à La Couarde-sur-Mer dans l’île de Ré, il arrive fréquemment que ce soit Antoine en personne qui donne un cours de planche à voile à des minots en stage. Comme si des enfants venus se perfectionner en foot, se retrouvaient avec M’Bappé dans le rôle du coach ! Le rêve.
Des interventions dans le club de voile familial qui vont se multiplier dorénavant. Après 30 ans de compétition dans le circuit pro, Antoine qui a fêté ses 50 ans en juin dernier a annoncé, il y a un mois, qu’il quittait le PWA world windsurfing tour, lors de l’ultime épreuve du championnat du monde au Japon. Le multi-médaillé tire sa révérence et sort par la très grande porte avec un palmarès qui n’a d’égal que son travail continu, sa constance, sa force mentale. Et le sentiment d’avoir tout donné, le sentiment du devoir accompli.
L’annonce a fait l’objet d’une petite déflagration dans le milieu de la planche à voile de compétition et plus largement dans le monde de la mer et du sport. Ses adversaires et néanmoins copains, ses sponsors et tout le milieu de la glisse et des marins lui ont rendu un hommage appuyé, sincère et mérité.
Entre l’oiseau et le poisson
Antoine Albeau n’abandonne pas la planche à voile pour autant. Il entend maintenant se consacrer à d’autres projets plus personnels. Parmi eux, le projet Zephir dans lequel il s’est lancé depuis trois ans avec l’aventurier Marc Amerigo. Objectif : battre le record du monde de vitesse absolue sur l’eau. Il s’agit d’un projet sportif bien sûr mais pas que… La planche à voile d’Antoine devient, dans ce contexte, un laboratoire exploratoire pour contribuer à innover en matière d’écomobilité marine et d’énergies renouvelables. Un projet qui situe Antoine entre l’oiseau et le poisson.
Pour améliorer ses performances en la matière, il participera au championnat du monde de vitesse sur l’eau dans le Sud de la France en avril prochain. Il entend également participer à des compétitions de longue distance et surtout, parce qu’il aime par-dessus tout « son » île de Ré, il organise pour la première fois en mai prochain, une compétition de wind surf et de wingfoil aux Portes-en-Ré, depuis la plage de la Loge.
Le repos du guerrier
Sa réussite et sa constance, Antoine Albeau avoue volontiers les devoir également à sa famille et à l’île de Ré où il a choisi de venir poser son imposant matériel de compétiteur et où, surtout, il se ressource dans sa maison couardaise, dont il a lui-même pensé l’architecture.
D’abord porté par ses parents, à qui il doit d’avoir été mis sur une planche à voile à l’âge de cinq ans, Antoine est maintenant aussi tourné vers son épouse et ses deux fils, dont le dernier a juste deux ans. Il le dit volontiers « je suis très famille ». C’est à elle qu’il entend se consacrer maintenant. Le repos du guerrier en quelque sorte, ponctué de nouveaux exploits à venir, de temps en temps, à n’en pas douter.
