Vu d’Agadir : A la découverte de l’huile d’argane (1° partie)


Les plus curieux ont peut-être déjà rencontré dans quelques boutiques spécialisées cette huile mystérieuse originaire du Maroc, parée de nombreuses vertus. Découverte d'un produit appelé à devenir un véritable phénomène : l'huile d'argane.

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Vu d'Agadir : A la découverte de l'huile d'argane (1° partie)

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 06/07/2007 PAR Mathieu Renversade

Si sa diffusion reste pour le moment confidentielle, l’huile d’argane pourrait bien devenir dans les prochaines années un must pour les amateurs de produits naturels. Parée d’importantes qualités naturelles, la fabrication de cette huile marocaine est un savoir ancestral. Sa découverte par le grand public est le résultat de près de 20 ans de travail pour faire de l’arganier un levier du développement durable du milieu rural marocain. Cette ambition est désormais soutenue par un plan d’appui à la décentralisation (PAD) impliquant la Région Aquitaine.

Une fabrication traditionnelle

L’arganier est une essence endémique au Maroc, incroyablement bien adapté à ce climat très difficile et capable de supporter des températures allant de 3 à 50 degrés et se contenter d’une pluviométrie très faible.
Il existe deux utilisations principales de l’huile d’argane, pour l’alimentation et la médecine traditionnelle. La fabrication demande de nombreuses étapes et ne peut être qu’en partie mécanisée. Ce travail est donc encore principalement manuel, réservé aux femmes de l’arganeraie. Le rendement est très faible, de l’ordre d’une vingtaine d’heures de travail pour obtenir un litre d’huile, ce qui explique qu’elle soit actuellement l’une des huiles les plus rare et les plus chères au monde.
Une fois le fruit cueilli, on commence par en extraire le noyau, qui sera concassé pour récupérer l’amande. Cette dernière sera ensuite grillée ou pas, suivant que l’on souhaite obtenir de l’huile alimentaire ou médicinale. L’amande sera alors broyée pour produire une sorte de tourteau qu’il faudra ensuite presser pour obtenir enfin la précieuse huile.

Un véritable produit miracle

Fabrication traditionnelle d'huile d'arganeOutre son emploi dans l’alimentation, l’huile d’argane est utilisée en médecine traditionnelle pour les soins corporels. On la conseille tout aussi bien pour les irritations, les eczémas, les gerçures ou les brûlures que pour les peaux sèches et ridées. De très nombreuses autres qualités sont prêtées à cette huile dans le cadre alimentaire, allant de la prévention de l’athérosclérose à celle des fausses couches.
La spécificité de l’huile d’argane est sa forte teneur en acide linoléique (acide gras essentiel de la série oméga 6) dont les bienfaits pour la santé ont été démontrés. La teneur en acide linolétique de l’huile d’argane est par exemple 10 fois supérieure à celle de l’huile d’olive. Des études cliniques tendent également à prouver que la consommation d’huile d’argane abaisse les teneurs en cholestérol et en triglycéride, aidant ainsi à prévenir les maladies cardiovasculaires.
L’application cutanée elle, redynamise la peau relance les fonctions vitales de certaines cellules épidermiques et restaure la barrière cutanée. Elle a donc un effet nourrissant et stimule l’irrigation. Bref, un véritable produit miracle.

Un arbre difficile à replanter

Mais l’exploitation de l’arganier reste un défi pour le Maroc, car l’arganeraie est soumise à une forte pression. Les arbres sont parfois utilisés pour le bois de chauffage malgré l’interdiction, au détriment du maintien des plantations. La progression de l’urbanisation est également un problème car elle entame déjà fortement l’arganeraie.
L’arbre pose aussi un véritable défi, celui du maintien de ses zones de pousse. Car l’arganier reste pour l’instant assez difficile à replanter: si des programmes scientifiques sont d’ores et déjà lancés, il semble que l’arbre ait, pour se développer, des exigences qui échappent encore aux spécialistes.
La protection de ce patrimoine naturel unique est d’autant plus urgente que l’arganier pourrait s’avérer être une ressource non négligeable dans un modèle économique associant la protection de l’environnement et un savoir faire traditionnel devenue source de revenu. Cette ambition passe par la création d’une IG (indication géographique), dans le cadre du plan d’appui à la décentralisation (PAD) impliquant la Région Aquitaine, que nous évoquerons prochainement.

Photos : M. Renversade etJulie70

Mathieu Renversade
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