Violences sexuelles: un plan contre « l’omerta » dans le sport


Le Comité Olympique lance, en Nouvelle-Aquitaine, un projet pilote inédit de lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans le sport. Il vise à laisser "un changement culturel" en "héritage" des Jeux Olympiques de Paris.

José Cervera s'adresse au public de l'amphithéâtre de la Maison des Sports de Talence.Enzo Legros | Aqui

José Cervera, vice-président du Comité régional Olympique et Sportif de Nouvelle-Aquitaine, a présenté le projet pilote de lutte contre les violences sexuelles et sexistes à une trentaine de dirigeants de ligues et comités ce mardi à la Maison des Sports de Talence.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 25/01/2024 PAR Enzo Legros

C’est une première en France. Un plan concret de lutte contre les violences sexuelles et sexistes, initié par une proposition du Comité national Olympique et Sportif Français (CNOSF), a été présenté aux présidents de ligues et de comités par le Comité régional Olympique et Sportif de Nouvelle-Aquitaine (CROS NA), ce mardi 23 janvier. Ce projet débuté en 2022 repose sur 4 objectifs : structurer le mouvement sportif, sensibiliser et former les membres des clubs, orienter et accompagner les victimes, et renforcer la communication des initiatives portées.

Ces actions doivent apporter un « changement culturel » et une lutte contre les violences sexuelles et sportives « s’inscrivant dans la pérennité », souhaite José Cervera, vice-président du CROS NA, en admettant avoir « remarqué un déni, une omerta » au sein du monde sportif.

Deux chartes pour structurer la lutte

Parmi les actions prévues, un rappel des dispositifs légaux, structurels et numériques de signalement de cas de violences sexuelles et sexistes existants sera effectué par le CROS NA, avec la création de fiches et affiches pratiques. Le comité souhaite aussi créer une nouvelle plateforme servant « de référentiel sur toutes les ressources existantes et de recueil des actions réalisées par les ligues, comités régionaux et clubs », explique José Cervera. Enfin, des partenariats avec des associations spécialisées dans l’écoute et l’accompagnement des victimes, seront conclus. Amandine Leclercq, chef de projet du comité olympique régional, confie avoir déjà aborder l’association Les Papillons. 

Les présidents de ligues, de comités et d’associations sportives sont appelés à signer la Charte de lutte contre les violences sexuelles et sexistes dans le sport, qui regroupe l’ensemble des engagements prévus dans le plan du comité olympique. Une deuxième charte destinée aux clubs engagent tous les membres des clubs à « refuser toutes violences et respecter l’intégrité physique et psychique » de tous, à signaler les incidents ou encore à être attentifs « aux signaux individuels et collectifs ». Elle devra être signée par les dirigeants, qui s’assureront que celle-ci soit bien appliquée. 

Des ambassadeurs par club, ligue et comité

Chaque structure signataire doit désigner d’ici le mois de mars un ou deux ambassadeurs qui intégreront le comité de pilotage du plan pour représenter leur club, ligue ou comité. Ils seront formés par le CROS NA le 12 mars sur le rôle qu’ils doivent avoir et le 04 juin sur les réponses à mettre en place face à « une remontée d’informations préoccupantes de violences sexuelles et sexistes », avec un entraînement de « gestion de crise ». Le comité de pilotage sera regroupé 3 fois par an pour mettre en application le plan et vérifier que les objectifs fixés soient atteints. Un évènement annuel de mise en lumière des actions réalisées aura également lieu. 

Dans les trois prochains mois, les présidents et dirigeants régionaux seront sensibilisés aux enjeux de ce plan. Entre avril et juin, ce seront les éducateurs, dirigeants de clubs et dirigeants de niveau départemental qui connaîtront la même approche. Enfin, à partir d’octobre, les structures signataires de la charte des clubs devront assurer la sensibilisation et la formation de tous leurs membres. « C’est cet héritage qu’on souhaite laisser avec ces Jeux Olympiques », conclut José Cervera. 

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