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PUBLIÉ LE 30/08/2023 PAR Corinne MerigaudParmi les sujets qui attendent le nouveau préfet, le désenclavement semble la problématique numéro un. « Alerté par les élus locaux sur plusieurs points convergents », il compte améliorer les accès à Limoges de même qu’entre l’ex capitale régionale et l’ensemble des villes alentours.
Concernant la RN 147 Poitiers-Limoges, « d’ici fin septembre, une convention doit être signée entre le Préfet de Région, le président du Conseil régional, le président du Conseil départemental et la Communauté urbaine pour aboutir à une 2×2 voies sur toute sa longueur. » Les travaux du second tronçon au niveau de Berneuil débuteront à l’automne, ceux de Chamboret seront finalisés en fin d’année ou début 2024. D’autres chantiers routiers devraient être engagés, à moyen terme, sur la RD 704 et la RD 19.
« Prioriser Limoges Angoulême dans le CPER mobilités »
Autre sujet qui cristallise le mécontentement des usagers et socio-professionnels, la liaison POLT vers Paris. Un programme de régénération et modernisation des voies est engagée jusqu’en 2025. Le temps de trajet rallongé par des retards répétés suscite l’exaspération des voyageurs avec un parcours qui dépasse souvent trois heures. « Trois heures pour aller à Paris ou 2h50, ce n’est pas le sujet, estime-t-il. On a besoin de régularité et d’un nombre d’allers-retours suffisant pour ne pas partir à 3 h du matin. Avec le renouvellement des rames et l’amélioration de la ligne, on doit avoir une desserte Paris Limoges, de centre-ville à centre-ville, en moins de 3 heures… Si la SNCF garantit des allers retours suffisants et une ponctualité respectée, on pourra parler de quelque chose qui marche très bien. » Cependant, les travaux pourraient déborder sur 2026 voire 2027.
Sur l’ A147, l’absence de consensus a joué contre le département
Le préfet Pesneau, a aussi pris note des difficultés des usagers sur les lignes intermédiaires et transversales, à l’image de Limoges Angoulême fermée depuis 5 ans. Un sujet qu’il abordera avec le préfet de région le 15 septembre. « Il faudra savoir si cette ligne pourra être priorisée dans le Contrat de Plan Etat Région mobilités. »
Tirant les conclusions de l’échec du projet A147 Poitiers Limoges, il compte appeler à l’union. « L’absence de consensus a joué contre le département. Je vais faire en sorte que les politiques s’accordent sur trois ou quatre sujets pour les porter ensemble. Cela fait partie de mon travail d’intermédiation. »
« Surpris » par l’insécurité
Concernant la sécurité, le Préfet s’avoue « surpris » de voir l’acuité du sujet en Haute-Vienne et « surtout dans la ville centre » qu’il croyait à l’abri des émeutes urbaines. « Point d’attention majeur » pour lui, il va aller dans les quartiers « pour sentir la température. Ma conception du métier est d’aller sur le terrain comme j’irai dans les fermes et lieux protocolaires. »
Pour oeuvrer à l’apaisement dans les quartiers, « pas de solution miracle admet-il, ce n’est pas l’arrivée d’un préfet qui va tout changer. Nous allons voir avec le directeur départemental de la police, comment ramener un peu de calme. Ce qui fonctionne bien, c’est d’allier répression et prévention.» Un renforcement de la vidéoprotection est envisagé avec la Ville de Limoges. Il émet aussi l’idée d’installer des caméras aux abords des collèges et lycées : « c’est aussi du préventif.» La lutte contre le trafic de stupéfiants fera partie des questions prégnantes face aux enjeux financiers. « Le combat, c’est la possibilité de vivre dans un cadre de meilleure qualité, on va continuer d’enrayer ce trafic de façon à le rendre plus difficile et revenir à des valeurs normales. »
Présent à Tech-Ovin
Sur les questions agricoles, le Préfet avoue un certain attrait pour ce secteur. Il doit rencontrer aujourd’hui le président de la Chambre d’agriculture. Pour la rentrée, il se rendra au lycée agricole des Vaseix. « C’est un type d’enseignement à promouvoir qui est un peu sous-classé par rapport à l’enseignement général alors qu’il y a des besoins importants » plaide-t-il. Il se rendra à Bellac le 6 septembre pour inaugurer le salon national Tech Ovin et découvrir une filière qu’il connaît peu.
Autre découverte, les attaques de loups, un sujet qu’il n’a pas traité dans ses précédentes fonctions en Loir-et-Cher. Enfin, il visitera aujourd’hui le village martyr d’Oradour-sur-Glane. Encore « une découverte » et l’occasion de constater les dégradations subies au fil des ans par les maisons incendiées, le 10 juin 1944, et les travaux engagés sur l’église financés par l’Etat.
