Comme il l’avait annoncé lors de son élection à la tête de Limoges Métropole, Guillaume Guérin a choisi de placer sa gouvernance sous le signe de l’apaisement en instaurant une cogestion. Le premier élément tangible en sera le projet de territoire dont il a rappelé la démarche et les étapes lors de ce conseil communautaire, projet qui engagera l’avenir du territoire pour les dix à quinze prochaines années.
« Il doit être le symbole d’une ambition partagée, l’expression et la traduction d’une volonté commune des élus au service de l’intercommunalité a-t-il précisé, ce projet s’articulera soit autour d’orientations détaillées, soit autour d’un cadre qui guidera les actions et les investissements le temps d’un ou plusieurs mandats. » Ce projet sera élaboré dans les prochains mois en associant l’ensemble des élus et acteurs du territoire avec une forte participation souhaitée des citoyens. Le Conseil de Développement de Limoges Métropole, en cours de renouvellement, sera également associé à sa construction.
La finalisation d’un document cadre est envisagée pour fin 2021 avec le lancement des premières actions au premier trimestre 2022.« L’idée est de travailler avec les élus locaux, les socio-professionnels et tous les acteurs du territoire pour définir les axes à inscrire dans ce projet avec, au premier rang, le développement économique et notre capacité à créer durablement des emplois privés en identifiant les filières compétitives connues que sont l’eau, les nanotechnologies, les hyper fréquences et la filière bois autour du Douglas. Le but sera de les structurer à l’image de ce qui a été fait pour le Pôle européen de la céramique de manière à fédérer ces différents acteurs et créer ainsi un écosystème favorable pour escompter 1500 emplois qualifiés d’ici 2025. »
Soutien aux entreprises
Pour aider les entreprises à passer le cap de la crise sanitaire, les élus ont voté des crédits. Ainsi, B Cell Design société de biotechnologie travaille sur l’élaboration d’un traitement innovant du cancer colorectal et d’un vaccin contre le VIH. Ses loyers seront pris en charge à hauteur de 20 % durant trois ans, soit une aide de 15 426 € pour ses locaux équipés de chambres froides.
La start-up Néop qui a mis au point une serrure électronique pour la gestion à distance de bâtiments partagés est soutenue également par une remise gracieuse de sa dette locative de 4 104 € soit deux trimestres de loyer de 2019.
L’Agence du livre cinéma et audiovisuel (ALCA) qui œuvre pour l’accueil de tournages en Limousin va bénéficier d’une subvention de 15 000 €.
En outre, le département CodeMaker de l’agence de recherche AVRUL qui vise à fiabiliser et accélérer des projets innovants des entreprises par le design se voit attribuer une aide 40 000 € pour l’année en cours.
Lutter contre la fracture numérique
Dans le cadre de la montée en débit de dix communes de l’agglo (à l’exception de Couzeix et Chaptelat), un plan de déploiement du réseau fibre FTTH (jusqu’à l’abonné) a été confié par le gouvernement à Orange. L’opérateur doit achever le déploiement fin 2022 mais pour écourter cette attente, les élus ont décidé d’accompagner les communes les plus défavorisées au niveau numérique en mobilisant 438 000 euros.
Ainsi, ce coup de pouce concerne environ 3 500 foyers qui ont accès à des débits supérieurs à 5Mb/s et même supérieurs à 8Mb/s pour 80 % d’entre eux. Cette montée en débit permettra de renforcer l’attractivité de ces communes, de lutter contre la fracture numérique et de répondre à une demande forte sur la triple offre téléphone, internet, télévision.
Investissements : l’heure des choix
La conjoncture économique actuelle pèsera lourd sur les budgets à venir et il est certain que les capacités d’investissements en seront amoindries. Pur cela, Guillaume Guérin a commandé un audit financier sur la situation de la Communauté urbaine et les perspectives. Les conclusions seront dévoilées lors du conseil communautaire de décembre mais il prévient déjà « Il faudra faire des choix et arrêter de vouloir aller partout car il ne peut pas y avoir d’augmentation des investissements dans la conjoncture actuelle. Certes, des économies de fonctionnement sont possibles et ce sera le premier levier. Ensuite, il faudra se positionner sur d’autres fonds publics et d’autres partenariats sur lesquels nous pourrons être éligibles. La taxe sur les ordures ménagères peut aussi être amenée à bouger un peu. Le service à la population s’est amélioré notamment le centre de tri. »
Quant au prochain plan Etat Région, la Communauté urbaine a rendu sa copie à l’heure afin de se positionner sur des crédits pour des projets d’aménagement du territoire. « Nous avons mis tout ce qu’on pouvait y mettre pour mobiliser un maximum de fonds disponibles mais les crédits d’État sont alloués sur des projets novateurs précise-t-il, ce sera le cas pour le réseau de chaleur autour de la pyrolisation, la méthanisation et du photovoltaïque envisagé au Palais-sur-Vienne dans une démarche « ville durable ». Celui-ci tendra à être le plus autonome possible en 2030. Nous sommes en train de réfléchir pour acquérir le futur site d’implantation. Pour ce type de projet de pyrolisation, nous serons parmi les premiers en Nouvelle-Aquitaine. »
Enfin, le président a annoncé l’arrivée de Sylvain Roques qui occupera le poste de directeur général des services de la Communauté urbaine. Il prendra ses fonctions d’ici la fin d’année. Agé de 47 ans et père de trois enfants, il est actuellement directeur de l’aménagement et du développement à Bordeaux Métropole. Il a auparavant occupé diverses fonctions, notamment directeur de cabinet de Christian Estrosi, conseiller technique de François Baroin au Ministère des Finances et de Christian Estrosi au Ministère de l’Industrie.