Après 6 ans d’existence à Bordeaux, l’association La Cloche, qui œuvre pour l’insertion sociale des personnes en grande précarité, tourne aujourd’hui à plein régime et poursuit encore et toujours son développement. L’antenne locale de cette association nationale propose depuis 2018 aux personnes les plus démunies des ateliers, rencontres et sorties culturelles. « Nos sensibilisations peuvent se faire dans des écoles, des entreprises, des associations, énumère Maxime Hurault, responsable de La Cloche sur la zone ouest de Bordeaux. Ce qu’on vise, c’est le changement de regard du grand public sur le monde de la rue », explique-t-il.
L’association, dont le repère bordelais est situé au Café Le Petit Grain, sur la Place Pierre Jacques Dormoy, est constituée d’une trentaine de bénévoles dits « inclusifs ». « Près de 70% de nos bénévoles vivent ou ont vécu à la rue », relate Maxime Hurault. Chaque mois, l’équipe publie sur les réseaux sociaux le programme des activités pour donner rendez-vous à ses bénéficiaires.
La « soupe impopulaire »
Tout au long de l’année, La Cloche organise de nombreuses activités diverses pour les personnes vivant à la rue, dont des sorties culturelles. « On a prévu une visite guidée au musée CAPC », illustre Odeline Liard, coordinatrice de l’antenne locale. Des ateliers inclusifs, regroupant des personnes de toutes catégories sociales, comme la « soupe impopulaire », sont aussi planifiés. » C’est la même chose que la soupe populaire (distribution de soupe aux plus démunis), mais on inverse les rôles, décrit Odeline Liard. Les personnes en précarité préparent des soupes pour les gens », précise-t-elle.
Si La Cloche mène d’autres initiatives solidaires, elle est surtout connue pour son Carillon, un réseau de 75 commerçants bordelais de proximité s’engageant à accueillir les personnes à la rue et à leur offrir des services ou produits. « Dans ces commerces, on peut être assis à côté d’une personne en précarité sans le savoir, et c’est ce qu’on veut », ajoute Maxime Hurault. À l’avenir, l’antenne locale souhaiterait élargir le réseau, en ciblant des commerces de zones prioritaires de la ville de Bordeaux.
« On a des pistes à Poitiers, Agen et Pau, et on est en contact avec la Croix-Rouge », confie Maxime Hurault
Elle a aussi décidé de réaliser des franchises sociales avec d’autres associations pour installer le concept du Carillon dans plusieurs villes de Nouvelle-Aquitaine. « On a des pistes à Poitiers, Agen et Pau, et on est en contact avec la Croix-Rouge », confie-t-il en annonçant vouloir créer « au moins deux franchises sociales d’ici 2025 ». Pour atteindre cet objectif, l’association doit trouver deux villes néo-aquitaines acceptant le déroulement de ce projet et possédant assez de commerces volontaires pour former un réseau solidaire.
Mathieu Hazouard rencontre La Cloche et d’autres associations