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PUBLIÉ LE 23/10/2014 PAR Sybille Rousseau30% des mets proposés aux collégiens lot-et-garonnais, dans les cantines, ne sont pas consommés. Ce gaspillage représente un coût de 900.000€, soit 1/3 du budget restauration du Conseil général. C’est le résultat d’une enquête menée par le Département auprès de cinq collèges afin de connaître les habitudes alimentaires des élèves. Autre constat : les produits consommés sont importés. « Ces fruits, légumes, viandes et autres poissons qui viennent pour la plupart de Pologne, du Maroc et d’Afrique du Sud sont traités avec des produits interdits en France depuis 10 ans ! », se révolte Raymond Girardi, vice-président du Conseil général en charge de l’agriculture.
Aussi, « nous nous sommes aperçus qu’en proposant en entrée une salade avec du fromage, nous avions 50% de perte. Nous avons donc décidé de proposer un buffet d’entrées. Et au lieu de présenter uniquement un plat complet, nous incitons à choisir ou un plat complet ou une demie portion. Ces modifications ont entraîné une baisse de 30% du gaspillage », précise Christian Ferullo, vice-président du Conseil général, en charge de l’éducation. Mettre en relation directe l’offre et le demande : une équation gagnante… Pour lutter contre ce gaspillage alimentaire et introduire une alimentation bio et locale dans les assiettes des collégiens, le Conseil général a signé en 2011 un partenariat avec Arbio Aquitaine*. Depuis trois ans donc ils travaillent, forment et sensibilisent les producteurs locaux, les gestionnaires, les chefs de cuisines, les collectivités à l’introduction de ces produits dans les collèges. « Nous avons également souhaité mettre toutes ces professions en relation car souvent elles ne prennent pas le temps de le faire. Ainsi, en se connaissant mieux, elles pourront plus facilement travailler ensemble », justifie Jérôme Cinel, le directeur d’Arbio. D’où l’organisation, le 21 octobre dernier, des premières rencontres professionnelles départementales autour de l’alimentation bio dans la restauration collective. « Et nous constatons bien qu’il y a une réelle demande car aujourd’hui 150 professionnels du secteur ont répondu à notre invitation », se réjouit-il. D’ailleurs pour travailler davantage ensemble et les aider d’un point de vue technique et logistique une plate-forme professionnelle « manger bio Sud Ouest » a vu le jour.
L’alimentation locale … une garantie pour la santé de nos enfants Au cours de cette journée, deux ateliers étaient proposés. Le premier portait sur « quels partenariats gagnants entre producteurs et acheteurs pour un approvisionnement local de qualité ? » et le deuxième traitait de « la lutte contre le gaspillage alimentaire, un levier pour du bio et du local au quotidien ». Aussi, 22 exposants présentaient leurs produits, là encore, afin de faciliter les échanges sur les modalités techniques d’achats entre producteurs, acheteurs et responsables de la restauration collective. Pour Raymond Girardi « à l’heure où l’agriculture souffre, si les paysans peuvent avoir un débouché local, ce serait très positif ! Et puis la meilleure garantie pour la santé de nos enfants c’est quand même l’agriculture locale ! »
*Arbio Aquitaine est l’association interprofessionnelle bio régionale. Elle regroupe 110 organisations. Elle a quatre missions : faire la promotion des produits bio en région, organiser la structuration des filières, mettre en relation les producteurs, les groupements de producteurs et les transformateurs et introduire les produits bio et locaux dans la restauration collective.
