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L’apiculteur Thierry Fedon a butiné sur les cinq continents
Héritier d'un savoir-faire familial, Thierry Fedon est tombé dans la ruche tout gosse. Voulant tout savoir sur les abeilles, il a voyagé sur les cinq continents à la recherche de nouvelles expériences. Avant de revenir au pays et de miser sur le bio.
Thierry Fedon collecte le mielMaison Fedon

Thierry Fedon a choisi de se recentrer sur le Limousin pour produire ses miels.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 22/12/2022 PAR Corinne Merigaud

Thierry Fedon commercialise ses produits en ligne et sur des marchés de producteurs comme ici à Limoges jusqu’au 23 décembre.

Ses miels ont décroché de nombreuses médailles aux Concours des Saveurs de Nouvelle-Aquitaine… Quatre cette année dont deux en or. Au Concours général agricole de Paris, il a remporté l’argent en 2018. « On était deux ex-aequo mais aucune médaille d’or cette année là, remarque Thierry Fedon. C’est une reconnaissance de notre terroir et de notre travail.» L’aboutissement d’une passion savamment cultivée. Il a tracé son sillon, inspiré un temps par ses parents apiculteurs installés à Razès (Haute-Vienne) en 1960.
Haut comme trois pommes, il était déjà fasciné par la vie des abeilles. « J’allais à la maternelle avec les yeux pochés » se souvient-il avec tendresse à l’évocation des piqures, rançon versée en échange de son observation trop assidue de la vie dans les ruches. Sa vocation était née. Au lycée de Saint-Yrieix-la-Perche, il obtient son BTA puis direction Morlaix pour un BTS agroalimentaire. A dix-neuf ans, il part au Japon. « Je voulais voyager, je savais qu’il y avait des abeilles partout, j’ai fait le tour du pays en stop pour trouver un apiculteur. » Rien ne l’arrêtera, il posera ses valises au Rwanda, en Nouvelle-Zélande, aux Etats-Unis, au Canada… pour forger son expérience. « Je voulais acquérir des compétences en voyageant avec les abeilles.» Belle philosophie ! Il revient à Razès en 1989, rejoint l’entreprise familiale et succède à ses parents dans les années 90. A la tête d’un millier de ruches, il embauche un apiculteur, un saisonnier l’été, et devient éleveur de reines. « Dans les années 80, on avait eu des pertes de colonies avec l’arrivée des néonicotinoïdes et du varroa qui détruisaient les ruches se souvient-il. L’idée d’être autonome a fait son chemin. » Le début d’une prise de conscience… Il continuera sur cette voie en vendant des essaims.


« Se réapproprier notre territoire »


Pionnier dans ce domaine, il sera le premier président de l’association nationale des apiculteurs éleveurs de reines. Il a formé des apiculteurs et animé des conférences sur l’élevage de reines, tout en transhumant ses ruches. « Sud-ouest, Berry, Poitou, Plateau de Millevaches pour trouver des fleurs intéressantes, notamment le tournesol… Une course en avant avec un coté intensif.» Jusqu’au déclic qui va changer sa vision du métier et ses pratiques. « C’était fin 2014, je me suis rendu compte que je ne faisais pas déguster à mes enfants mes miels produits sur les grandes cultures: il y avait beaucoup de mortalité d’abeilles, je n’en étais pas fier. » Il se replie alors sur ses terres limousines, préservées de l’agriculture intensive, mais confronté à une équation insoluble. « La production était divisée par deux, il fallait développer une économie rentable sur mon territoire. J’ai décidé d’investir dans l’humain.»

On faisait du bio sans le savoir. Tous nos ruchers ont reçu la certification.

En 2015, il embauche Edgar,  apprenti ingénieur agronome puis son épouse Svetlana le rejoint et développe le marketing et la communication. Les trois associés ouvrent un magasin à Razès et un site de vente en ligne. « Aujourd’hui, nous sommes cinq et gérons 1 500 ruches, deux tiers sont sédentaires, le reste transhume en Creuse et Corrèze. » La récompense arrive en 2021 avec la certification bio. « On s’est aperçu qu’on faisait du bio sans le savoir, tous nos ruchers ont été validés par les certificateurs. »
L’équipe complète sa gamme avec le propolis, un antibactérien naturel, produit qu’il vend le plus. Chaque année, ses abeilles produisent 25 à 30 tonnes de miel. Douze variétés sont proposées dont le miel de bruyère de callune produit sur le Plateau de Millevaches. « Le caviar des miels avec une texture gélatineuse particulière qui le rend difficile à extraire. » Les landes où pousse la callune représentent moins de 1 % de la surface. « Le défi est d’en faire peu mais d’en être fier conclut-il, l’évolution et même la révolution sera de se réapproprier le territoire pour mettre en valeur toutes ses fleurs. » Ce miel de callune sera en lice au Concours général agricole 2023.

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