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Simon Codet-Boisse : boulanger rock’n roll et engagé !
Avant la « boulange », Simon Codet-Boisse a eu plusieurs vies, une première dans la culture et une seconde dans l’agriculture bio. Il a repris la minoterie boulangerie Pains de Frans à Saint-Junien.
boulanger devant moulin pierreCorinne Merigaud | Aqui

Simon Codet-Boisse a repris Pains de Frans en 2016.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 13/10/2022 PAR Corinne Merigaud

Le bonhomme a un parcours inclassable au gré de ses rencontres musicales… tendance rock alternatif, il a bourlingué dans l’Hexagone. Un temps manager de groupes de rock, un temps commercial de la Mano Negra, un temps président de la Fédération Hiéro à Limoges, un temps producteur et un temps, long d’une décade celui-là, directeur du « Confort moderne », le centre culturel contemporain de Poitiers. Et un jour… L’appel de la terre.

De militant de la musique à militant de la bio


« J’en avais assez, je voulais changer de vie ! »
lâche-t-il. En 2010, il décroche un BPREA à Montmorillon et s’installe en légumes et grandes cultures en bio. « J’ai vite arrêté les légumes pour faire 50 ha de grandes cultures, c’était difficile d’en vivre. Le foncier appartenait à mon père, il n’y avait plus d’exploitant, j’étais son fermier. De militant de la musique, je suis devenu militant de la bio. »

Six ans plus tard, il reprend Pains de Frans, entreprise créée en 1986 par un hollandais visionnaire, Frans Rouws. « Quand j’étais jeune, je venais à la ferme pendant les vacances se souvient-il, Frans était le fermier de mon père. Ironie de l’histoire, quarante ans après, j’ai repris son affaire et j’exploite les terres qu’il exploitait.» La boucle est bouclée…


Ce qui m’intéresse, c’est d’avoir un fonctionnement le plus local possible


Boulangerie de gros et minoterie, Pains de Frans
emploie aujourd’hui 9 salariés dont 4 boulangers. L’équipe produit des farines 100 % bio, des pains au levain naturel cuits au feu de bois et des viennoiseries, soit 100 à 500 kg de farine par jour pour produire 2 500 pièces maximum. « C’est du sport pour envoyer ça à quatre ! » Pour ses matières premières, Simon Codet-Boisse s’est inscrit dans les circuits courts, du champ au fournil. « Ce qui m’intéresse, c’est d’avoir un fonctionnement le plus local possible » assure-t-il. Alors, il suit à la lettre la méthode de Frans pour garantir son approvisionnement en blé et seigle bio. « Je me fournis auprès de deux groupements de producteurs, les Fermes de la Chassagne à Ruffec (Charente) et Les Moissons du Limousin à Evaux-les-Bains (Creuse) indique-t-il, ça fonctionne bien depuis des décennies. Je vais les voir pour discuter de la prochaine récolte, je m’engage sur des volumes et des prix. Comme ça, ils ont une idée de leurs débouchés et savent pourquoi ils sèment. » Il écrase 200 tonnes de grains par an mais aucun de sa ferme « mes 50 ha ne suffiraient pas toute l’année et mon grain n’a pas une qualité meunière. »

Jusqu’à 500 kilos de farine sont transformées chaque nuit.

 

Un rayon de 150 kilomètres

Presque la totalité de ses matières premières est d’origine locale. Les œufs sont fournis par le GAEC de Lauterie à Saint-Jean-Ligoure, le lait par de la laiterie Les Fayes à Isle, les emballages et l’impression des sacs par des cartonniers de Saint-Junien et Brigueil. Les noix ont poussé en Corrèze et le bois, des relèves de parquets, provient de chez Hémard et Vignol à Bussière-Galant. « Avec 8 € de bois, j’assure une nuit de production, intéressant vu le prix du gaz… Par contre, il faut bûcheronner !» Sa farine blanche, la seule qu’il ne produit pas, est fournie par la minoterie Simon (Vienne). Pour la vente, la même méthode prévaut. « J’écoule dans un rayon de 150 km, de Poitiers à Cognac, d’Aubusson à Brive, de Tulle au nord du Lot, à une cinquantaine de clients et sur cinq marchés par semaine. Je voudrais faire plus local, 50 km mais est-ce qu’il y a le potentiel ?» Le son est vendu à des agriculteurs du coin et à un fabricant d’aliment pour bétail en Corrèze. La boucle est encore bouclée.

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