Tout est allé si vite. Il y a cinq ans, au début de l’année 2018, impossible d’imaginer que le quotidien d’Olivier Ménard et de sa famille serait dans un petit village rural du Périgord Pourpre, à la ferme. Et pourtant, en quelques années, tout a changé pour ce lot-et-garonnais de 35 ans, titulaire d’un diplôme d’ingénieur hydraulique Bac + 5, et qui aura travaillé dix ans pour un bureau d’études en ingénierie des réseaux d’eau.
Il vit alors à Montpellier avec sa compagne Audrey Bechadergue, ingénieure recherche et développement en biologie. Le couple se marie à l’été 2018. Tout va se bousculer en 2019 puis 2020. Audrey Ménard perd son travail, son entreprise déménageant, puis le couple accueille sa première fille à l’automne 2019. En mars 2020, c’est la crise sanitaire et le premier confinement dû à la Covid-19. Le changement de vie va se précipiter.
« Pour le travail, on avait déménagé plusieurs fois, on n’avait pas d’attaches particulières à Montpellier, pas de bien immobilier. Ma femme était au chômage, on était confiné dans un petit appartement à trois », énumère Olivier Ménard. Les discussions s’activent, y compris avec les parents d’Audrey, dont le père Francis Bechadergue est agriculteur sur une exploitation familiale à Saint Pierre d’Eyraud, près de Bergerac (24).
Toujours, au fond de moi, cette envie de revenir à la ferme.
« J’ai toujours eu au fond de moi cette envie de revenir à la terre. Mon père était paysan sur une exploitation en céréales, tabac, et productions fruitières, avec vente en direct. J’ai eu une superbe enfance, je voulais l’offrir à ma fille. Mais l’exploitation de mon père était en fermage, et celui-ci avait été repris lors de son départ à la retraite. Je suis donc venu m’installer avec mon beau-père », explique Olivier Ménard.
Il démissionne de son entreprise. En lien avec Pôle emploi, un dossier de reconversion est constitué, afin de démissionner pour projet de reconversion professionnelle, ce qui ouvre les droits aux indemnités chômage. Le néoagriculteur quitte son employeur le 31 mai 2021, et le couple déménage en Dordogne. Le temps pour Olivier Ménard de passer son BPREA.
Je travaille dans une ferme où le patron est encore actif, j’apprends à ses côtés
D’abord salarié, il devient associé de l’EARL des Trois Séchoirs avec 51 % des parts de la société (le reste appartenant à son beau-père) au 1er décembre 2022. L’exploitation de plus de 60 hectares comprend 20 hectares de maïs, 12 de soja, 8 de blé semence, 8 de colza, 4 d’orge, et 5 de tabac. La nouveauté avec l’arrivée d’Olivier, l’implantation de 3000 m² de fraises en pleine terre.
De quoi diversifier les revenus et ouvrir l’exploitation, car la production sera commercialisée en vente directe dès ce printemps 2023, au pied des serres. Le changement de vie est complet, mais il s’est fait dans la sérénité. « L’exploitation est stable économiquement, je ne perds pas forcément en pouvoir d’achat par rapport à mon salaire en ville. Et je travaille dans une ferme où le patron est encore actif, j’apprends à ses côtés », sourit Olivier Ménard.
En quelques mots...
Olivier Ménard en quelques dates
Date de naissance : Janvier 1988
Diplôme d’ingénieur : Juin 2011
Ingénieur en bureau d’études : 2011-2021
Dossier de reconversion : 2020-2021
Démission du bureau d’études : 31/05/2021
Brevet Professionnel Responsable d’Entreprise Agricole : 2021-2022
Installation à l’EARL des Trois Séchoirs : 01/12/2022
Pour suivre Olivier Ménard dans sa nouvelle vie, rendez-vous sur Instagram : @fermedes3sechoirs