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GENS D'AQUI !
3 min
PUBLIÉ LE 11/05/2023 PAR Clémence DeguyManga Kat, Cours Alsace Lorraine, est le temple du manga à Bordeaux. Pendant 18 ans, tous les mangas se trouvaient dans la librairie de BD Krazy Kat. « Depuis 1 an c’est dissocié. Les libraires mangas voulaient exprimer leur passion et présenter plus de titres. C’est ça les librairies, ça fait vivre les livres », explique Matthieu Saint-Denis, propriétaire et gérant de Krazy Kat et de Manga Kat.
Manga Kat est situé dans l’ancien local de France Loisir. « C’était une librairie et ça reste une librairie, c’est important. Il n’y en a que onze à Bordeaux. » Unique librairie de manga à Bordeaux, elle se situe dans « le top 10 voir le top 5 » des plus grandes librairies de manga et de BD de l’Hexagone.
Une passion devenue métier
Libraire depuis 6 ans, Matthieu Saint-Denis a passé, plus jeune, des journées entières la tête plongée dans les bandes dessinées. « Je suis fils de bibliothécaire. J’ai grandi au rayon BD de la bibliothèque de Mériadeck. » Ancien chef d’entreprise, il était client de Krazy Kat pendant 11 ans avant de reprendre la boutique. « Je disais souvent au patron que je serai à sa place, pour le chambrer. La blague a duré 10 ans et à son tour il m’a fait la blague en disant qu’il me verrait bien dedans. » Une passion des livres qui est devenue son métier. « Ça fait des années que je ne travaille pas. Je m’amuse, je fais ce qu’il me plaît », ajoute-t-il en rigolant.
Chez moi il y a zéro vendeurs, il n’y a que des libraires, des conseillers. Le cœur du métier c’est de lire
3 des libraires sur 10 étaient clients de la librairie Krazy Kat avant de passer derrière le comptoir. « Chez moi il y a zéro vendeur, il n’y a que des libraires, des conseillers. Le cœur du métier c’est de lire. » Les libraires de Manga Kat sont « jeunes, percés et tatoués » et connaissent les mangas par cœur. « Les lecteurs sont très spécialisés, ils veulent en face quelqu’un qui peut échanger sur leur passion et qui a du répondant, c’est très respecté », poursuit Matthieu Saint-Denis.
Les clients eux aussi se distinguent. Certains sont fan de mangas depuis toujours, d’autres viennent par curiosité. « La majorité des clients ont entre 12 et 25 ans. Ils ont découvert les mangas pendant le confinement. On a un deuxième groupe qui a entre 30 et 40 ans. Ils ont commencé avant la vague dans les années 2000. Et le troisième groupe, c’est des familles qui en lisent peu mais dont l’ado de 10 ans est en train de les découvrir », détaille le gérant. À la sortie du confinement, de nombreux clients sont venus pour découvrir. « On a même des gens de 60-70 ans qui voient leurs enfants et petits enfants qui en lisent et qui veulent avoir lu quelques mangas dans leur vie », précise Mathieu Saint-Denis. Des livres « sur le féminisme et les questions du genre avec des rayons sur les LGBTQ+ et un accueil très bienveillant », offrent aux clients de nouvelles lectures, suite à la féminisation du manga.
Clémence Deguy | Aqui La librairie Manga Kat a 17 000 références de mangas.
Tous les mois, le libraire qui a la proximité avec ses lecteurs, propose un club lecture et des blind test pour réunir les plus grands fans de manga. Il compte organiser « la première dédicace japonaise pour la fin de l’année », une nouvelle qui fait chaud au cœur après le confinement des auteurs japonais pendant 3 ans. Son appétit de libraire pour faire découvrir les mangas et les bandes dessinées ne fait qu’augmenter. Et parions-le, ses projets aussi.
