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Amandine et Emmanuel Cantet : La reconversion agricole
Amandine et Emmanuel Cantet se sont reconvertis ensemble à l'élevage caprin et ovin. Une nouvelle aventure professionnelle et familiale.
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Amandine et Emmanuel Cantet se sont reconvertis ensemble à l'élevage caprin et ovin. Une nouvelle aventure professionnelle et familiale

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 14/05/2021 PAR Solène MÉRIC

Amandine et Emmanuel Cantet ont choisi de commencer une nouvelle vie. Une vie sans patron, sans deux jours qui se ressemblent et leur permettant de voir leurs enfants grandir. Une nouvelle vie professionnelle, un projet de couple aussi, car c’est ensemble qu’ils ont décidé de lâcher leur métier respectif pour se lancer en agriculture, dans l’élevage caprin lait et ovin viande. En prenant le temps de se former, et en pleine conscience d’une page tournée définitivement. La nouvelle aventure a démarré en août 2020, à Vasles en Deux-Sèvres. Depuis, ils ne regrettent rien.

Emmanuel était conducteur d’engins dans une scierie près de Niort après en avoir déjà occupé tous les autres postes. Avant cela il a été chef d’entreprise dans le secteur des travaux publics. Amandine, elle, a connu plusieurs postes dans la vente, de la grande distribution à la boutique d’artisanat. Mais, pour tous les deux, aux alentours de 30 – 35 ans la sensation « d’avoir fait le tour » de leurs métiers s’est imposée. Pour lui aussi, l’envie de retrouver cette liberté d’être son propre patron et de profiter de ses enfants plus et mieux que ne le permettent des horaires en 5×8, week-end compris… Bref, « une envie de changement ! » résume Amandine tout aussi convaincue par l’idée d’un projet plus familial que professionnel.

Apprendre et pratiquer avant de se lancer
Et pour changer ils ont changé ! Depuis le 1er août 2020, ils sont désormais installés en élevage ovin et caprin. Leur projet d’installation n’envisageait que l’élevage caprin lait, mais quand ils ont trouvé cette exploitation à Vasles qui cochaient toutes les cases de leurs envies, avec la maison sur place, et sans voisin proche, ils ont aussi pris le troupeau de brebis qui allait avec… Mais le changement, surtout quand il est aussi radical, ça ne se fait pas en un claquement de doigts. Il a fallu apprendre et pratiquer avant de se lancer.

Amandine est même retournée sur les bancs de l’école, au lycée professionnel de Melle pour suivre un Brevet Professionnel Responsable d’Exploitation Agricole permettant d’obtenir la capacité professionnelle agricole nécessaire à l’obtention de la Dotation jeune agriculteur (DJA). « C’est une formation de 9 mois avec 12 semaines de stage qui permet de découvrir l’agriculture, et de donner les bases du métier », explique la jeune femme. S’il y avait bien l’enjeu financier de la DJA, l’idée pour elle, s’était aussi de se rassurer. Elle l’avoue franchement,  « je n’y connaissais vraiment rien du tout à l’agriculture ! ».

Professionnalisation intense mais efficace
Emmanuel quant à lui était moins novice en la matière. « J’avais déjà plus ou moins un pied dans l’agricole. Mes grands-parents maternels et paternels étaient agriculteurs, mais aussi des oncles et des cousins auxquels j’ai déjà donné des coups de mains. Mes parents ont aussi des terres en propriété que je cultivais gracieusement pour eux. L’agriculture ce n’était pas un domaine inconnu pour moi ». Pas inconnu certes, mais pas de là à s’improviser du jour au lendemain éleveur de 250 chèvres en lactation…

Après le BPREA d’Amandine, le couple a donc suivi 9 mois de stages de préparation à l’installation. « Ces stages nous ont permis de travailler dans différentes exploitations et de voir différents systèmes, différents troupeaux, du gros au petit… Et en 9 mois, de pouvoir voir le cycle complet d’une chèvre au lieu d’un an », décrit Amandine. Une manière de gagner du temps et du savoir-faire technique. « On en a eu besoin de ces 9 mois, reconnaît aussi son mari. La chèvre est quand même très technique, car c’est un animal fragile. Et puis ça nous a rassurés sur notre projet aussi. » En bref, l’opportunité d’avoir « de bonnes bases », a aussi plu aux banquiers qui ont vu d’un bon oeil cette professionnalisation certes intense mais efficace.

Ce parcours de formation, du BPREA aux stages, en passant la Validation des Acquis de l’Expérience qui attend Emmanuel Cantet en fin d’année, c’est la Chambre d’agriculture et leur conseillère caprin qui ont permis de le mettre en place. « Pour défendre notre projet, elle a organisé une sorte de table ronde avec la laiterie, les banquiers… pour trouver des solutions pour pouvoir réaliser notre projet », détaille-t-il encore reconnaissant. Et tout cela s’est fait très vite. « Quand nous avons toqué à la porte de la Chambre d’agriculture, fin 2018, on nous a dit qu’une session BPREA commençait dès le mois suivant… », et tout s’est enchaîné non stop.

250 chèvres en lactation et 60 brebis
Mais l’arrivée sur l’exploitation en elle-même, a été par contre un peu plus compliquée. Plus de travail que prévu attendait en effet Emmanuel et Amandine. A cela, se sont ajoutés la réfection et le réaménagement des bâtiments, très anciens, pour qu’ils correspondent au mieux à leur propre projet d’exploitation, à leur confort de travail et au confort de leurs animaux. Outre les 250 chèvres en lactation, sont également là une centaine de chevrettes pour le renouvellement et le développement du troupeau. Côté brebis, il y a une soixantaine de mères, mais ici « l’objectif est pour l’heure de réduire un peu le troupeau », pour que les terres (57 ha au total dont la majorité en fermage) puissent davantage être consacrés au fourrage des chèvres qu’à de la prairie pour mouton.
Mais il y a eu aussi une bonne surprise : le Label Rouge Agneaux Poitou-Charente Agneaux fermier « Le Diamandin » sur l’élevage ovin. Une vraie bonne nouvelle pour le couple car la « viande est mieux valorisée et c’est aussi une reconnaissance et une fierté de notre travail ! »

Plusieurs envies pour la suite
Après un an de dur labeur, la satisfaction est au rendez-vous pour Amandine et Emmanuel. « Mise à part l’impératif de la traite, matin et soir, on reste libre de notre gestion du temps, c’est agréable, tout comme c’est agréable de travailler avec ces animaux », se réjouissent les nouveaux agriculteurs pleins d’attentions pour leurs bêtes.

Quant à l’avenir ? « On va continuer sur l’objectif d’augmenter le troupeau caprin, principalement avec la race Alpine comme c’était prévu ». Il y a aussi un projet de monter un nouveau bâtiment de stockage et l’installation de photovoltaïque pour permettre la réfection des toitures des vieux bâtiments. « On a aussi plusieurs envies pour la suite: pourquoi pas avoir quelques bovins et porcs pour faire de l’autoconsommation… On pense aussi à essayer de valoriser les agneaux en faisant de la vente directe et peut-être aussi au niveau des bovins si on est amené à en avoir….» .

Quoiqu’il en soit pour Emmanuel et Amandine, les projets à venir, tout comme celui du choix de l’installation ne laisseront pas de place ni au hasard, ni au doute. « Il faut être conscient de ce que l’on fait et ne pas se dire qu’on pourra tout lâcher du jour lendemain. Il faut croire en son projet. A partir du moment où on y croit, il faut foncer ! »

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