La Parti socialiste palois réfléchit au langage à adopter avec les classes populaires.


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La Parti socialiste palois réfléchit au langage à adopter avec les classes populaires.

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Temps de lecture 2 min

Publication PUBLIÉ LE 07/06/2011 PAR Olivier Darrioumerle

« Les électeurs qui se tournent désormais vers Marine Le Pen ne sont pas dépolitisés, lance Alain Mergier. Certes ils ne croient plus en la façon classique de faire de la politique, mais pour autant, il n’y a pas plus d’abstention dans les milieux populaires que dans les autres milieux. » Le sociologue lutte contre le poncif qui voudrait que les classes populaires soient détachés de la politique, pire : qu’ils ne raisonnent pas bien. « Il faut comprendre comment ils raisonnent pour comprendre leurs attentes. » Louis de Fontenelle semble résigné lorsqu’il demande comment mener « la bataille des mots » contre les partis populistes qui revendiquent le monopole du « parler vrai » ?

Qui doit apprendre la langue de l’autre ?
« S’ils sont très sévères avec les politiques c’est qu’ils ont des attentes fortes » répond il. C’est l’insécurité qui structure la pensée des milieux populaires fragilisés. Une triple insécurité (physique, économique et culturelle) qui réclame une protection. Pour le sociologue, les nouveaux électeurs du FN ont le sentiment que le personnel politique des partis classiques, aussi honnêtes qu’ils puissent être, n’ont aucune marge de manoeuvre face au pouvoir des oligarques de la finance qui profitent délibérement de leur crise quotidienne. Pour eux, une seule solution : couper le noeud gordien d’une réalité trop complexe. Alain Mergier continue de mettre en garde les élus : « Ce n’est pas de la pédagogie qu’il faut, mais de la reconnaissance. Reconnaître leur façon de raisonner »   Martine Lignières-Cassou conçoit que le personnel politique « ne parle pas la même langue » que les milieux populaires. Mais pour elle, c’est la faillite de l’éducation nationale et la disparition des mouvements d’éducation populaire qui est responsable de l’incompréhension réciproque. « C’était le rôle du Parti communiste de connaître la grammaire populaire, concède Alain Mergier, mais aujourd’hui le PS doit apprendre la langue des milieux populaires. » Selon le sociologue, il faut leur répondre avec leur propre logique. « Il n’y a rien de mal à manier l’analogie ou à expliquer quelque chose à travers la logique de la menace ! » , assène-t-il. Qui doit apprendre la langue de l’autre ? Le mot de la fin est pour André Mariette, député suppléant, qui prend son exemple personnel pour conclure par une affirmation sybiline: « les paysans ont appris à parler et ne savent pas raisonner de travers. » Reste à savoir si ce soir tout le monde parlait le même langage ?

photo : Aqui.fr

Olivier Darrioumerle


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