L’or noir du Lot-et-Garonne


Article paru dans le numéro 1 d'Aqui - Septembre 2004

Aqui.fr

L'or noir du Lot-et-Garonne

Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Temps de lecture 1 min

Publication PUBLIÉ LE 20/11/2006 PAR Catherine Boulanger

Saluons les croisés, qui se sont battus « pour des prunes » à Damas, mais ont ramené ces beaux fruits de leur cuisante croisade ! Et rendons grâces aux moines de l’abbaye de Clairac qui en ont découvert la saveur et les bienfaits ! Très vite, ils ont fait des émules et les coteaux du Lot-et-Garonne se sont couverts de pruniers.Pas n’importe lesquels. Uniquement ceux qui portent la prune d’ente, élue entre 400 variétés, et seule à pouvoir subir la déshydratation tout en gardant sa texture, sa saveur, et ses qualitésnutritives. Dès le XVème siècle, ils ont aimé ces terres argilo-calcaires, ensoleillées et suffisamment humides, autant que leurs lointaines patries d’Asie occidentale. Les Lot-et-Garonnais, de Villeneuve-sur-Lot à Montflanquin, de Cancon à Sainte-Livrade, de Casseneuil à Agen, où fut regroupée la production, leur ont bien rendu cet amour. 65% de la production française provient aujourd’hui des 13 500 hectares plantés dans le département, et 95 % de la transformation y est regroupée. Le pruneau, avec un chiffre d’affaires annuel proche de 130 millions d’euros, fait vivre 2000 familles et contribue au revenu de 10000 autres ! Fier et rassuré d’avoir obtenu l’Indication Géographique Protégée qui garantit son origine, il peut mieux communiquer en Europe, où ses concurrents chiliens, argentins et californiens ont pris,sans vergogne, 20% du marché. La transformation On trouve encore chez les antiquaires ces jolies claies d’osier, où les prunes dodues séchaient au soleil, dèsla récolte à la mi- août. Après quelques jours de « confido » elles étaient cuites en trois fois. Aujourd’hui, à peine recueillies dans de grands parapluies, elles sonttriées, et cuites à 72 ou 86°C pendant 20 heures, dans des fours extrêmement ventilés de 2 mètres sur 12. Puis elles passentdans des couloirs où le taux moyend’humidité est de 22%.On reconnaîtà leur robe noire et brillante, un peu plissée, qu’elles sont devenues de merveilleux pruneaux.Plus leur calibre est gros, meilleurs ils sont, charnus, moelleux, avec une chair fauve et ambrée, orgée de fibres,de vitamines et de fer. Aussi se permet-on de leur en faire voir de toutes les couleurs. Mi cuits, fourrés, enrobés de chocolats, en jus, même en barres’ comme l’or, « l’or noir », bien sûr !

Partagez l'article !
Copier le lien Partager sur FaceBook Partager sur Twitter Partager sur Linkedin Imprimer
Laissez vos commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

On en parle ! Lot-et-Garonne
À lire ! CULTURE > Nos derniers articles