De la fibre optique jusque dans le pare-brise des avions !


Privées de Salon du Bourget depuis trois ans, les entreprises de la filière photonique et hyperfréquences ont mis à profit ce temps pour développer des solutions innovantes comme un radar pour drones ou des caméras et antennes invisibles.

pare-brise avionCorinne Merigaud | Aqui

Ce pare-brise, présenté au Salon du Bourget du 19 au 25 juin a été développé par Saint-Gobain. Il intègre des caméras à vision nocturne et des antennes en fibre optique

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 16/06/2023 PAR Corinne Merigaud

Initiée en 2017 par la Région et portée par le pôle de compétitivité ALPHA-RLH, la démarche d’innovation collaborative SAPHYR a pour ambition de développer une filière basée sur les solutions photoniques et hyperfréquences pour des applications dans l’aéronautique et le spatial. Sur le Salon international du Bourget qui démarre lundi, trois démonstrateurs seront présentés dont deux mis au point à Limoges. Ils se positionnent clairement comme des technologies de rupture.

« Le but du pôle ALPHA-RLH qui compte 300 membres dont plus de 200 en Nouvelle-Aquitaine est d’accompagner les acteurs dans leur projet d’innovation qui ont de plus en plus une dimension internationale constate Thomas Colombeau, directeur général adjoint, avec SAPHYR, nous pouvons montrer de nouvelles technologies aux avionneurs comme en 2019. » Neuf prototypes avaient alors été dévoilés comme ce pare-brise d’avion développé par le groupe Saint-Gobain, leader mondial dans la fabrication de vitrages.

Des antennes transparentes en fibre

Depuis trois ans, une équipe d’ingénieurs a conçu de nouvelles solutions sur-mesure pour améliorer les conditions de pilotage comme ces caméras thermiques à vision nocturne. « Saint-Gobain a mis au point un électro-chrome pour rendre le vitrage plus foncé en cas d’éblouissement du pilote explique Marina Pech de Saint-Gobain. Nous avons également intégré des caméras pour remplacer celles existantes ailleurs sur l’aéronef ce qui permet de s’affranchir du poids des câbles pour un gain de masse et aussi de temps de maintenance lors d‘escales techniques. Sur ce salon, l’enjeu sera d’engager la discussion avec différents constructeurs. »

De plus, ce type de caméra permettra au pilote de s’orienter en toute sécurité en cas de collision avec un oiseau. Saint-Gobain s’est associé à la société Photonis basée à Bordeaux et qui dispose d’une usine à Brive-la-Gaillarde. Grâce au savoir-faire de Cisteme, le centre technologique électronique et hyperfréquences implanté à Limoges, des antennes transparentes ont également été intégrées au pare-brise pour une aide à l’atterrissage et à la localisation. Les câbles ont été avantageusement remplacés par la fibre optique pour la transmission des données. Une manière de gagner en poids tout en réduisant la problématique de compatibilité électromagnétique.

« Premiers vols cet été »

Le second démonstrateur dénommé DOREDO devrait répondre aux attentes des dronistes confrontés à un risque élevé de collisions.

Ce radar a été conçu par Cisteme pour être intégré sur des drones d’environ 25 kilos afin d’éviter les obstacles mobiles et fixes.

Cisteme a conçu un radar compact et léger intégrable sur des drones de 25 kilos. Sa mission est de détecter et localiser en temps réel tous types d’obstacles dans un rayon de 400 m jusqu’à 3500 m et à une altitude maximale de 120 m où volent les drones. « Les systèmes de détection d’aujourd’hui ne sont pas suffisants par rapport aux problématiques des futures applications, indique Nicolas Chevalier directeur de Cisteme. Cette solution permettra l’évitement d’obstacles mobiles à longue portée mais aussi fixes comme pour ceux transportant des colis. » Ce radar intéresse au premier rang le secteur de la défense. Un financement a été accordé par la Direction Générale de l’Armement pour ce projet estimé à 1,5 million d’euros. Quatre ans de recherche et développement seront nécessaires avant l’industrialisation. Les premiers essais en vol sont d’ores et déjà programmés pour la fin de l’été.

D’autres secteurs lorgnent également sur cette nouvelle technologie. « Nous prévoyons très vite des transferts vers des industriels plutôt locaux si possible comme à Brive ou peut-être en région lilloise ; ils intégreront ce radar pour le commercialiser. Thalès est aussi intéressé pour des enjeux importants autour de la guerre drone. » Pour mettre au point cet équipement, Cisteme s’est associé avec une équipe d’ingénieurs de l’Ecole nationale supérieure de technologies avancées de Bretagne afin de développer des algorithmes pour l’évitement d’obstacles et le département informatique du CNAM.

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