L’école qui aide les enfants à mieux apprendre


Par sa pédagogie innovante, l’école de Marcillac-Saint-Quentin, en Dordogne, témoigne d’une réussite d’une école véritablement inclusive.

Les enseignants de l'école de Marcillac ont recours à une pédagogie innovanteClaude-Hélène Yvard | Aqui

Les enseignants de l'école de Marcillac ont recours à une pédagogie innovante

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 03/05/2021 PAR Claude-Hélène Yvard

L’école publique de Marcillac-Saint-Quentin, dans le Sarladais, mène depuis plusieurs années, une expérimentation de classe flexible. Cette pédagogie, inspirée du Canada permet à la fois aux élèves rencontrant des difficultés d’apprentissage de réussir et d’accueillir des enfants en situation de handicap. Pour l’équipe enseignante, à l’initiative de ce projet, l’élève devient ainsi acteur de ses apprentissages. Il développe son autonomie, sa confiance et le bien-être. Cette pédagogie permet de venir en aide à ceux qui sont le plus en difficulté et de les aider à progresser.

L’école publique de Marcillac-Saint-Quentin, commune rurale du Sarladais, accueille 120 élèves âgés de 2 ans et demi à 11 ans. Au moment où, de nombreuses écoles de villages ruraux luttent pour sauvegarder leurs effectifs, celle-ci enregistre une progression régulière du nombre d’élèves. Ce qui frappe au premier abord, ce sont les rires, la joie sur les visages, en somme de voir des enfants heureux et des enseignantes détendues. Comme dans toutes les écoles de la République, on y apprend à lire, à écrire, à compter, à manipuler, à découvrir le monde, à vivre ensemble. Pourtant, lorsqu’on y pénètre pour la première fois, on se rend bien compte qu’il y règne une atmosphère particulière de bienveillance et de bien être.
Depuis plusieurs années, sous l’impulsion de Sandrine Rébéna, la directrice, l’équipe enseignante, avec le soutien de la municipalité, a instauré la classe flexible, une pédagogie inspirée du Canada et en vogue dans les pays du Nord de l’Europe. « Depuis mon arrivée, il y a douze ans, nous avions une expérience de pédagogie de projets, notamment autour du développement du numérique. Notre école a profité du plan numérique pour les zones rurales, ce qui nous a permis d’équiper les deux premières classes. Avec mes collègues, nous avons commencé à réfléchir sur notre manière d’enseigner. Chaque année, nous rencontrions dans nos classes, des enfants de moins en moins attentifs, en difficulté d’apprentissage, des élèves atteints de troubles dys, aux profils particuliers de type hyperactifs ou encore précoces. En parallèle, la mairie avait un projet d’agrandissement avec la création de la quatrième classe, puis de la cinquième. Depuis le printemps 2018, l’aménagement de l’école et des classes permet à chaque enfant de choisir son espace de travail, son assise. Les élèves peuvent ainsi changer de place en fonction de leur activité (lecture, peinture), choisir entre des ballons, des chaises à roulettes, des coussins, des tabourets oscillants ou encore le Ztool (support ou table de travail à utiliser par terre ou sur un siège).

« Une pédagogie côte à côte »

« La présence de ballons, de coussins peut faire sourire. C’est la partie immergée de ce que nous avons construit. Dans les faits, nous avons développé le travail de chaque élève en centre autonome. Concrètement, en début de semaine, chaque élève reçoit une feuille avec des choses à faire en fonction des notions à étudier, du programme et de son propre parcours. Il dispose de beaucoup d’outils, des jeux, des tablettes, des cahiers, des ordinateurs, des livres. L’utilisation du numérique est facilité », détaille la directrice. Cette manière de travailler permet de la différenciation, à chaque enfant d’avancer à son rythme, qu’il s’agisse d’enfants Dys ou intellectuellement précoces ou les deux. Pour l’élève en difficulté, la stigmatisation est évitée. « L’élève devient ainsi acteur de ses apprentissages, il développe son autonomie, sa confiance et le bien être. Notre rôle d’enseignant prend tout son sens, car cette pédagogie permet de venir en aide à ceux qui sont le plus en difficulté et de les aider à progresser.  On a glissé d’une pédagogie frontale à une pédagogie côte à côte », précise Sandrine Rébéna.
Mener à bien ce projet ne s’improvise pas. Pour y parvenir, l’équipe pédagogique a du repenser l’organisation de la classe, réfléchir à des outils adaptés, s’informer notamment sur les neurosciences et le développement cognitif de l’enfant. La classe flexible nécessite donc un fort investissement des personnels, surtout au niveau de la préparation des cours et de suivre des formations, de façon volontaire.

Chaque enfant reçoit un centre de travail

Une convention avec l’IME de Sarlat

Depuis la rentrée 2018, quelques enfants de l’IME de Sarlat, porteurs de handicaps lourds ou atteints de troubles autistiques sont accueillis trois matinées par semaine dans le cadre d’une convention tripartite entre l’établissement, l’association Althéa et la municipalité. « C’est le fruit d’un partenariat débuté en 2008. Nous nous sommes rendus compte que la classe flexible pouvait être au service de l’inclusion scolaire. Les enfants sont accueillis dans la classe maternelle des MS et GS avec la présence de leurs deux éducateurs. Ils reçoivent un centre de travail adapté à leur parcours et ils évoluent au sein de la classe et de l’école », précise Sandrine Rébéna.
Les enseignantes ont bénéficié pendant trois jours d’une formation sur l’autisme en présence des éducateurs spécialisés. « L’un des premiers objectifs a été la volonté d’inclusion réussie de chaque enfant au sein du groupe classe, mais aussi à la récréation ou à la cantine. Il a fallu s’adapter. Au terme de trois années, les progrès de sociabilisation sont . Le second a été d’amener les apprentissages scolaires, qu’il s’agisse d’écrit, de graphisme, de lecture, de numération. Trois enfants de l’IME ont pu avoir des moments adaptés dans la classe de CP -CE1 » poursuit la directriceAvec réussite, puisque deux enfants ont acquis les bases de la lecture. L’équipe de personnels (enseignantes, Atsem et AESH) aimerait voir se développer ce genre d’innovation pédagogique pour le bien être des enfants et pour que l’école soit véritablement inclusive.

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