La commission mobilités qui va vous faire préférer le car


Après le plébiscite de la ligne de car express Créon-Bordeaux et le récent lancement d'une ligne Blaye-Bordeaux, 4 nouvelles lignes de cars express vont bientôt voir le jour en Gironde. Du concret pour faciliter les déplacements vers la métropole.

Car express de la ligne Blaye BordeauxSolène MÉRIC | Aqui

A l'image de la ligne express à succès Blaye Bordeaux, la commission locale des mobilités de Gironde va déployer 4 autres lignes express. "Des services de mobilités supplémentaires aux travailleurs et aux étudiants qui n'habitent pas à Bordeaux mais y travaillent." Une ligne Créon Bordeaux a été lancée en janvier 2024.

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Temps de lecture 5 min

Publication PUBLIÉ LE 08/02/2024 PAR Solène MÉRIC

Rejoindre Bordeaux depuis les quatre coins de la Gironde, sans passer des heures dans les bouchons ni dépenser des fortunes en carburant, voilà l’ambition de la toute nouvelle commission locale des mobilités de Gironde, créée au premier janvier dernier.

Cette commission se compose de sept autorités organisatrices de mobilités (la Région, Bordeaux Métropole, les communautés d’agglomérations du Bassin d’Arcachon et du Libournais, les Communautés de communes de Jalle-Eau-Bourde et de Montesquieu, le Syndicat des Mobilités Sud Gironde) et du Département de la Gironde. Sorte de petite sœur territorialisée du syndicat mixte Nouvelle-Aquitaine Mobilités (NAM), qui lui coordonne l’ensemble des mobilités à l’échelle régionale, son existence est « quasiment une première au niveau national » pointe Renaud Lagrave, vice-président de la Région en charge des transports et président de NAM.

Financer les priorités en matière de mobilités

La particularité de la jeune commission : permettre non seulement de mutualiser les moyens techniques et humains des 8 membres qui la composent mais surtout, être dotée d’un budget propre, financé par la levée du Versement Mobilité Additionnel (VMA) auprès des entreprises du territoire. En matière de mobilité comme ailleurs, l’argent, c’est bien le nerf de la guerre. Avec cette enveloppe, les collectivités qui ont validé ce VMA vont pouvoir financer les priorités définies en matière de mobilité.

Facile à dire, mais Renaud Lagrave précise, « cela fait plus d’un an et demi que l’on travaille pour pouvoir lever le VMA en lien avec les Chambres consulaires ». Il s’agit en effet d’assurer une forme d’acceptabilité des employeurs, publics comme privés, qui contribuent via l’URSSAF et la MSA, à ce versement additionnel à hauteur de 0,5 % de leur masse salariale. Si la condition de principe est de compter 11 salariés ou plus, et d’être situé sur les territoires concernés pour être prélevé de cette contribution patronale, le passage à la pratique est en réalité plus compliqué qu’il n’y paraît, pointent Renaud Lagrave et Clément Rossignol Puech, président de la nouvelle commission girondine. « Nous avons essuyé les plâtres. Mais désormais tous les bassins de mobilités au sein de Nouvelle-Aquitaine Mobilités bossent sur le sujet », assure Renaud Lagrave.

Clément Rossignol-Puech et Renaud Lagrave en conférence de presseNAM

Clément Rossignol-Puech et Renaud Lagrave au côté du directeur de Nouvelle-Aquitaine Mobilités Jérôme Kravetz, et de sa directrice adjointe

Et pour cause, les perspectives ouvertes par la création de cette commission sont alléchantes. En Gironde, il s’agira grâce à cette organisation et ce financement supplémentaire, estimé pour l’heure à 7 millions d’euros par an, de pouvoir lancer 4 lignes de car express supplémentaires complémentaires au déploiement du RER métropolitain, coté rail. Objectif : désengorger la métropole bordelaise et faciliter les mouvements pendulaires de nombreux travailleurs qui vivent de plus en plus éloignés de Bordeaux.

À la création de la ligne de car express Bordeaux-Créon on visait une fréquentation de 100 000 voyageurs par an, deux ans plus tard on a atteint presque le double

« Les usagers sont en demande forte de transports collectifs », pointe Renaud Lagrave. La ligne express Bordeaux-Créon lancée à titre expérimental en 2019 en est un exemple frappant. « C’est une vraie réussite! À sa création on visait une fréquentation de 100 000 voyageurs par an, deux ans plus tard on a atteint presque le double », appuie Clément Rossignol-Puech, qui cite aussi le lancement en janvier dernier de la ligne express Bordeaux Blaye. Le retour d’expérience de la ligne Bordeaux-Créon et ses 900 voyages par jour, montre que 55% des usagers déclarent privilégier le car express à leur voiture pour des questions de coûts et de sérénité. Des lignes à haut niveau de services, bénéficiant par endroit de voies réservées et de priorité au feu rouge, le tout avec des cadencements importants et une régularité imbattable, même en heure de pointe, voilà la recette du succès pour que les automobilistes lâchent leur voiture.

vélo en libre serviceVeloModalisFifteen

Vélos en libre service Modalis


Quatre nouvelles lignes de ce type (Bassin Nord, Ceinture Ouest, Médoc et Val de l’Eyre) viendront donc compléter ce réseau express girondin d’ici septembre 2025. La ligne reliant le Nord du Bassin d’Arcachon à la métropole doit être mise en service d’ici l’automne prochain. Pour ces lignes, le budget sera de 14M€ par an. Si l’enveloppe du VMA se confirme à 7 M€ par an, le financement sera donc assuré à 50 % par la commission locale, 25 % par la Métropole et 25 % par la Région.

90 hubs intermodaux à l’étude

Pour permettre à chacun de rejoindre ces offres collectives, un travail est aussi mené sur la création de hubs de mobilité le long des lignes de car express et du RER métropolitain. « 90 hubs sont à l’étude pour permettre le stationnement des voitures et des vélos de manière sécurisée, avec aussi le déploiement de vélos en libre service par NAM qui soit adossé à l’application Modalis, tout comme la mise en relation de communautés de covoiturage qui émergent sur différents secteurs de la métropole », indique Clément Rossignol Puech.

Une multiplication des services qui doit s’accompagner d’une fluidité des informations, achats et validations des titres de transport grâce à l’application Modalis. Un travail de longue haleine sur les systèmes d’information et d’intégration tarifaires en réalité déjà bien avancé auprès des 34 autorités organisatrices de transport de la région. « Tous les abonnements peuvent déjà être sur la même carte via l’application Modalis. Ce qu’il reste à faire, c’est avoir les billets à l’unité sur une carte unique », précise Renaud Lagrave qui précise que la billettique et le système de vente du Conseil régional y sera aussi à partir de 2025. « Sur l’application Modalis, vous pourrez acheter votre billet TER, celui pour TBM, un vélo en libre-service… il y a même déjà des possibilités de réservation de transport à la demande sur certains territoires ruraux. Les seules choses qui manqueront ce sont les TGV et Intercités… La SNCF et l’Etat préfèrent continuer à travailler seuls » tacle l’élu. 


Et le covoiturage ?

A ces projets de lignes express, la nouvelle commission affiche aussi des ambitions à plus long terme en matière de co-voiturage. Des études sont en cours pour la création de corridors dédiés sur l’A10 et l’A62. Si l’État a donné son accord, « les discussions sont en cours entre l’État et le concessionnaire de l’A10 pour parvenir à réserver une voie au co-voiturage », indique Clément Rossignol-Puech. Dans tous les cas, la réalisation d’une telle offre de mobilité ne semble pas crédible avant 2027.

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