Tout un symbole. C’est à l’OREAG (Orientation et Rééducation des Enfants et Adolescents de la Gironde), association du secteur médico-social déclarée d’utilité publique et qui accompagne et protège les enfants et les jeunes rencontrant des difficultés familiales, sociales, scolaires ou psychologiques, -dont 300 enfants en situation de handicap-, que Jean-Luc Gleyze a choisi, jeudi 11 janvier, de présenter ses vœux à la presse. L’occasion pour le président, d’annoncer notamment la nouvelle grande cause départementale pour 2024 consacrée au handicap. Un thème qui s’inscrit dans le cadre de la politique du Département « Gironde 100% Inclusive ».
Vers une approche « émancipatrice » du handicap
« Je suis très attaché au mot d’inclusivité plutôt qu’au mot d’inclusion qui consiste plutôt à travailler sur les questions de compensation du handicap, alors que pour nous, la démarche est de faire des personnes en situation de handicap, des personnes qui soient pleinement citoyennes », précise Jean-Luc Gleyze pour qui cette question doit être traitée collectivement et donc être l’affaire de tous. « C’est tout le sens de la Gironde inclusive que nous portons depuis 2018. Que chaque personne en situation de handicap demeure actrice de son projet de vie avec un accompagnement qui lui soit adapté. Et que chaque expertise d’usage soit reconnue et impliquée dans l’action publique », insiste l’élu qui entend défendre une approche « émancipatrice » du handicap.
Côté actions, le Département qui a déjà rencontré des bailleurs, espère, dans les jours qui viennent, pouvoir disposer de logements équipés.
« Le tourisme, la culture et le sport vont faire l’objet de discussions qui vont mener, dans le cadre de « Gironde 100% Inclusive », à parler d’adaptations dans les communes pour que tous puissent accéder à ces éléments », note Jean-François Egron, Vice-président chargé du handicap, de l’inclusion, de l’habitat et mobilité adaptés. Une cause importante en Gironde où un habitant sur six, soit 270 000 personnes sont directement concernées par le handicap.
Le nerf de la guerre
Reste l’épineuse question du financement. « Si budget supplémentaire il y a, il sera à la hauteur de la capacité qu’on laisse aux collectivités. La réponse est au niveau de l’ARS (Agence Régionale de Santé) et donc de l’État », poursuit-il. Et Jean-Luc Gleyze, de lui emboîter le pas : « Élisabeth Borne est venue clôturer les Assises des Départements de France. Elle a évoqué l’autonomie sous l’angle du vieillissement et celui du handicap mais in fine, l’enveloppe qui est accordée au titre de l’autonomie via la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie) ne comprend plus que celle du vieillissement. Donc sur les questions budgétaires, nous pouvons essayer d’aller plus loin mais à la condition que l’État soit à la hauteur de ce qu’il doit faire », précise-t-il, calme mais ferme.
Faire Gironde ensemble
Autre point évoqué à cette occasion : les grands axes de la politique publique du Département pour 2024. Au programme : une Gironde que Jean-Luc Gleyze souhaite solidaire, raisonnable et résiliente, équitable et citoyenne. Et parmi les grands projets qui devraient, à ce titre, voir le jour cette année : le lancement, inédit en France, d’une expérimentation d’une sécurité sociale de l’alimentation, la poursuite du Plan Collèges ainsi que de la grande cause 2022 : la participation citoyenne. « Sur les questions de handicap, notamment, on a travaillé sur l’amélioration de la Maison Des Personnes Handicapées (MDPH). Le chantier est encore devant nous et on avance avec le concours de la CNSA », précise le président.
Idem pour le droit à l’interpellation local et citoyen voté il y a quelques mois et dont la première réunion de médiation entre les déposants d’une interpellation et les services du Département s’est tenue cette semaine. L’objectif de ces actions ? « Redonner le sentiment d’une présence commune, travailler à une destination commune, à un contrat social renouvelé que nous proposons d’ailleurs d’appeler « contrat girondin ». Ce sera un des objectifs des grands chantiers de 2024 », poursuit-il. Un « Faire Gironde ensemble » dont Jean-Luc Gleyze doit discuter avec Eric Woerth, chargé de mission pour la décentralisation, le 17 janvier prochain à Paris.