Angoulême : les temps forts du festival du film francophone


Anne-Lise Durif

Angoulême : les temps forts du festival du film francophone

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 04/09/2020 PAR Anne-Lise Durif

Malgré ces contraintes, de nombreux acteurs et réalisateurs étaient présents. Tous avaient un film à promouvoir pour cette rentrée – pour certains, c’était l’occasion de donner une nouvelle impulsion à un film dont la sortie était initialement programmée entre mars et mai 2020. La crise traversée par le milieu du cinéma était dans toutes les têtes, même si personne ne l’a évoquée directement. L’inquiétude a filtré à travers les nombreuses marques de gratitudes des acteurs et des réalisateurs à l’attention des organisateurs du festival. Bon nombre d’entre eux ont souligné l’importance qu’un tel festival ait été maintenu. « Il est d’autant plus important qu’il lance véritablement la saison de cinéma à venir », a notamment rappelé l’actrice Julie Gayet lors de la présentation en avant-première du dernier film de Nicolas Vannier, Poly.
Les spectateurs étaient également au rendez-vous, même s’ils étaient moins nombreux que d’habitude. Selon les deux délégués du festival, les salles étaient remplies entre 40% à 60% de leur jauge autorisée, avec une petite progression sur le nombre de spectateurs les deux derniers jours du festival. Les avant-premières en soirée (le film de 20 ou 21h) affichaient tout de même complet. Si la plupart des évenements festifs entourant d’habitude le festival ont été annulés, la semaine s’est égrénée avec quelques évènements marquants. Tour d’horizon en images. 

 Le premier ministre Jean Castex lors de la soirée d'ouverture

La ministre de la culture Roselyne Bachelot avait annoncé la veille une aide de 432 millions d’euros au spectacle vivant (privé et public), sur les 2 milliards alloués à la culture dans le cadre du plan de relance. Le 28 août au soir, à l’occasion de la cérémonie d’ouverture du FFA, Jean Castex est venu annoncer que le soutien à la création cinématographique serait renforcé à hauteur de 165 millions d’euros. « Le CNC (centre national du cinéma et de l’image animée) verra ses moyens renforcés par l’Etat, de 165 millions d’euros auxquels s’ajouteront des financements en faveur des investissements d’avenir » a-t-il expliqué. « Tout sera fait pour que les Françaises et les Français […] reprennent le chemin des salles obscures ! […] L’Etat continuera d’accompagner et de soutenir le cinéma » (credit photo Christophe Brachet)

 Petit Pays

Le chanteur Gaël Faye est venu le samedi 29 août à Angoulême pour la promotion du film Petit Pays, réalisé par Eric Barbier. Tiré de son roman éponyme, Petit Pays relate l’histoire de son enfance au Burundi et le génocide entre Hutus et Tutsis, qui déchira la région entre 1992 et 1994. Gaël Faye a assisté au tournage durant un mois. « Il m’a toujours laissé une liberté dans le choix des comédiens et des décors », a précisé Eric Barbier, qui ne connaissait ni l’oeuvre ni la vie de Gaël Faye avant d’être sollicité par la production. « Je n’ai pu envisager la construction du film qu’après avoir discuté avec lui, vu ses albums de famille, s’être imprégné de son histoire. » L’équipe a tourné au Rwanda, à cause de l’instabilité politique au Burundi, avec des acteurs essentiellement Rwandais ( à noter, la présence de Jean-Paul Rouve dans le rôle du père). C’est d’ailleurs une rwandaise, Isabelle Kabano (la mère dans le film) qui a remporté le Valois du meilleur rôle féminin. (Credit photo Christophe Brachet)

Présentation de Miss

Le dimanche 30 août, les spectateurs du CGR font une véritable ovation de plusieurs minutes aux acteurs de Miss, de Ruben Alvès. C’est l’histoire d’un jeune homme androgyne qui veut réaliser son rêve d’enfance: devenir Miss France. Le personnage principal est porté avec brio par un nouvel acteur, Alexandre Wetter, et une poignée de seconds rôles tout aussi géniaux : Thibault de Montalembert est aussi truculent qu’inattendu dans son rôle de drag-queen mère poule ; Amanda Lear impériale et drôle en maîtresse de la nuit; Isabelle Nanty adorablement insupportable en tenancière… Bref, on rit autant qu’on pleure devant cette comédie haute en couleurs.  Miss fait partie des films qui devait sortir en début d’année, pendant le confinement. Sa sortie a été reprogrammée pour le 23 septembre.  

Antoine de Maximy, Max Boubil et le producteur du film J'irais dormir dans les carpates

Le lundi, le journaliste Antoine de Maximy traîne sa chemise rouge dans les rues d’Angoulême. Avec Max Boubil et leur producteur, ils sont venus présenter le premier long-métrage d’Antoine, J’irais mourir dans les Carpates. Reprenant le concept de sa célèbre émission J’irais dormir chez vous, le journaliste aventurier s’est laissé à imaginer ce qu’il pourrait se passer si jamais il devait un jour lui arriver le pire sur un tournage. Alice Pol et Max Boubil jouent les enquêteurs de cette fiction réjouissante.

Benjamin Biolay et Julie Gayet

Le 31 au soir, Julie Gayet et Benjamin Biolay offrent un moment de grâce aux spectateurs de L’Eperon, avec une « classe de maître » sur le thème « musique et image », lui au piano, elle à la narration. Ce spectacle retrace le lien entre le cinéma et la musique, à travers ses figures les plus marquantes, de Tchaïkowsky et Mahler à Michel Legrand et Georges Delerue. Cette présentation était une avant-première d’une conférence animée qui se tiendra pour le lancement d’un tout nouveau festival à Rochefort en juin 2021. Julie Gayet est l’instigatrice de ce nouvel évènement nommé logiquement Les Demoiselles. Son objectif est de rassembler les professionnels de la musique et de l’image, quelle qu’elle soit, pour créer des émulations entre ses deux univers qui se cotoient peu. 

Jean-Michel Aulas et les filles de l'équipe féminine de l'OL

Pour le dernier jour de festival, le président du club de foot Olympique Lyonnais et quelques joueuses de l’équipe féminie sont venus présenter le documentaire Les Joueuses, réalisé par Stéphanie Gillard et produit par Julie Gayet (credit photo Christophe Brachet).

Samir Guesmi (au centre) a raflé la plupart des prix du FFA pour son film Ibrahim

C’est le film Ibrahim, de Samir Guesmi, qui a remporté la plupart des prix de cette édition, le 3 septembre au soir lors de la cérémonie de remise des Valois, au théâtre d’Angoulême. Ce long-métrage traitant de la relation père-fils a décroché le prix du scénario, de la musique, de la mise en scène et l’ultime récompense, le Valois de Diamant (l’équivalent de la Palme d’Or à Cannes). Emmanuel Courcol et son film Un Triomphe ont été récompensé par le prix du public et le prix du meilleur acteur (ex-aequo Sofian Khammes et Pierre Lottin). Petit Pays repart avec le prix de la meilleur actrice pour Isabelle Kamano.

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