Il reprend vie. Le moulin de Citole, sur la commune de Sadillac au sud-ouest de la Dordogne, est l’objet depuis presque dix ans de l’attention de nombreux acteurs, bien déterminés à restaurer ce patrimoine historique du territoire. Avec le soutien de l’association « Les amis du moulin de Citole » et le concours de la communauté de communes Portes Sud Périgord, cette mission sera bientôt réussie.
Ce mercredi 11 janvier s’est déroulée la dernière grande étape des travaux, le levage de la structure. Un moment fort, qui malgré le froid, le terrain boueux et la pluie, avait attiré une foule importante, témoin de l’attrait du site. Le spectacle était au rendez-vous au moment où se sont élevés dans le ciel périgordin la charpente, puis les ailes et le mécanisme pour faire pivoter l’ensemble, chaque élément retrouvant sa place sur l’édifice.
De longs travaux
Avant d’en arriver là, le chemin a été long. Les premières réflexions remontent à 1975. Mais jusqu’en 2012, impossible de retrouver un éventuel propriétaire du moulin. Comme l’autorisent les dispositifs légaux, la commune de Sadillac a alors acquis ce bien sans maître. Elle le met à disposition de la communauté de communes Portes Sud Périgord, qui siège à Eymet et rassemble 25 communes pour 8400 habitants au total.
L’association « Les amis du moulin de Citole » a alors lancé les opérations, sortant le moulin des buissons et autres arbres qui le recouvraient. Le moulin était vide à l’intérieur, sans aile ni toit, et le mur de soutien qui l’entoure avait disparu. Après le nettoyage, puis un ravalement des murs intérieurs et extérieurs, c’est une entreprise spécialisée qui a confectionné la charpente, la couverture, les ailes de type Berton, et a tout réinstallé.
Il reste à aménager les planchers et escaliers, et terminer de relier les éléments qui permettront au moulin à vent de fonctionner comme avant. « On a recensé 165 moulins à vent dans le grand bergeracois, témoins de l’activité meunière des 18e et 19e siècles. Ce moulin a fonctionné de 1765 à 1875, c’est désormais le deuxième du département à être restauré », souligne le président de l’association Michel Coste.
Quel avenir ?
La communauté de communes ne pouvant supporter seule l’investissement de près de 450 000 euros, elle a été accompagnée par le département et par l’État, au titre de la DETR (Dotation d’Équipement des Territoires Ruraux). « L’État est intervenu à hauteur de 50 % sur ce projet qui permet de faire revivre un artisanat perdu. C’est un projet de patrimoine, de dynamisme des territoires, et de pédagogie », note Jean-Charles Jobard, sous-préfet de Bergerac.
Alors que « Les amis du moulin de Citole » devraient s’occuper de l’accueil, des visites, et de la réception éventuelle d’écoles, la communauté de communes cherche des candidats pour travailler avec le moulin. Un producteur de céréales est intéressé pour fournir le blé, et deux candidats se sont manifestés pour produire de la farine de blé qu’ils utiliseront dans leurs pains. Des boucles de randonnées passant par le moulin ont aussi été aménagées.