La monumentale allée de hêtres du Mont Gargan préservée


Culminant à 731 m d’altitude, le Mont Gargan dévoile aux promeneurs un panorama grandiose à 360 degrés. Pour préserver ce site, des travaux d'aménagement sont en cours à l'approche de la célébration des 80 ans de la bataille du Mont Gargan.

Mont GarganCorinne Merigaud | Aqui

Des travaux d'aménagement sont en cours au Mont Gargan, haut lieu de la résistance limousine, pour préserver ce site naturel majeur.

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 22/03/2024 PAR Corinne Merigaud

Ce site pittoresque, à découvrir sur la commune de Saint-Gilles-les-Forêt, abrite les ruines d’une chapelle, propriété du Département. Il a été classé espace naturel sensible en 1998 notamment en raison de sa superbe allée de hêtres centenaires.

Ce lieu de mémoire (voir l’encadré) fait l’objet de travaux d’aménagement d’un montant de 700 000 euros financés par le Département dans le cadre d’un plan de gestion. L’objectif est de conserver le caractère pastoral du site à son sommet constitué de landes à bruyères, et de maintenir le panorama ouvert. Une étude paysagère a été confiée au paysagiste Alain Freytet, lauréat du Prix national du paysage 2023, pour préparer ce projet d’aménagement. Une écologue est également chargée de superviser le chantier afin de garantir la protection des milieux et des espèces remarquables.

« Nous voulons redonner toute sa monumentalité à l’allée de hêtres »

Au pied du Mont Gargan, une zone d’accueil fermée par la végétation est en cours d’aménagement pour créer une zone de stationnement (30 places) et un espace réservé aux bus pour éviter un stationnement anarchique.

Des pierres sèches locales seront posées pour éviter le piétinement des racines de hêtres et freiner l’érosion.

Pour préserver l’allée des hêtres face au changement climatique, des aménagements sont actuellement menés. « Entre les deux derniers diagnostics phytosanitaires de 2018 et 2022, il s’avère que 5 % des arbres sont dépérissants signale Claire Maurice directrice du développement et de l’aménagement territorial. Trois sujets sont concernés sur 57 arbres. Nous allons poser des pierres près des racines pour les protéger de l’érosion. Nous voulons redonner toute sa monumentalité à cette allée de hêtres. »

Pas question de paver la totalité des 320 mètres de l’allée mais il est prévu de protéger les racines qui affleurent et sont donc piétinées. Un pavage en opus incertum sera installé en réutilisant les pierres sèches provenant de la démolition d’une grange qui se trouvait à l’entrée du site.  En cheminant dans l’allée de hêtres, les promeneurs peuvent désormais apercevoir la chapelle.

La création d’une marre, en contre bas de l’allée des hêtres, permettra de récupérer les eaux pluviales et de favoriser le développement de la faune et de la flore.


Au sommet, les deux tables d’orientation en lave émaillée, installées en 1988, ont subi les affres du temps. Elles seront remplacées d’ici fin mai et leur socle restauré. Par ailleurs, les eaux pluviales vont être récupérées dans une mare en cours d’aménagement en contre bas du site. Elle devrait favoriser la biodiversité et attirer notamment amphibiens, libellules et demoiselles. « Cette mare pourra être valorisée lors des visites pédagogiques » remarque-t-elle. L’ouvrage est mis en place en partenariat avec le Conservatoire des Espaces Naturels de Nouvelle-Aquitaine, gestionnaire du site, et la commune de La Croisille-sur-Briance, propriétaire du terrain. 

Deux dépliants pour valoriser ce lieu de mémoire

L’ouverture en mai d’un sentier d’interprétation valorisera le site en mettant l’accent sur la dimension environnementale, historique et géologique du Mont Gargan. « La première impression quand on arrive ici est comme si on découvrait maintenant un autre site » constate Jean-Claude Leblois, président du Département.

De plus, un livret découverte sera édité par le Pôle d’équilibre territorial et rural du Pays Monts et Barrages, en complément des panneaux de médiation installés sous la halle de Saint-Gilles-les-Forêts. « Avec la communication que va faire le Département à l’approche des vacances, nous aurons certainement davantage de demandes de visites de groupes » estime Julie Grèze, animatrice du patrimoine. Le livret sera publié en juillet pour commémorer la bataille du Mont Gargan.

Un dépliant avec une carte sera également édité pour relater le volet historique. « Les résistants ont payé très cher ces combats rappelle Anne-Marie Montaudon, présidente de l’Association nationale des anciens combattants et de la Résistance (ANACR), ils ont empêché que le maquis ne soit détruit et que Georges Guingouin ne soit arrêté.»

Un peu d’histoire

Haut lieu de la résistance, le Mont Gargan a été le théâtre de la plus sanglante bataille de la seconde guerre mondiale en Limousin avec environ 5 000 hommes engagés. Les maquisards avec à leur tête Georges Guingouin, le « Préfet du maquis », ont résisté à l’assaut allemand du 17 au 24 juillet 1944, freinant l’avancée de l’occupant et évitant que celui-ci ne soit pris.
Les pertes furent lourdes des deux côtés 342 soldats allemands tués et blessés contre 38 morts, 54 blessés et 5 disparus parmi les Francs Tireurs Partisans. Une stèle rappelle ce fait d’armes. La commémoration des 80 ans de cette bataille sera célébrée le 21 juillet.

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