François Hollande rend hommage aux victimes de l’accident de Puisseguin


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François Hollande rend hommage aux victimes de l'accident de Puisseguin

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Temps de lecture 3 min

Publication PUBLIÉ LE 27/10/2015 PAR Romain Béteille

Ce matin, pendant quelques heures, le village de Petit-Palais-et-Cornemps s’est transformé en véritable forteresse. Routes départementales coupées, contrôles de polices sur tous les axes routiers menant au village, snippers sur les toits, portiques de sécurité et détecteurs de métaux… une place forte difficile à franchir pour accéder au chapiteau dressé sur le stade où environ 1300 personnes se sont massées pour rendre hommage aux 43 victimes décédées dans l’accident meurtrier de vendredi. François Hollande, lui, a démarré sa visite à Puisseguin où il a rencontré pendant une demi-heure environ les familles des victimes en l’abscence de caméras. Sous le chapiteau, beaucoup d’anonymes mais aussi des élus comme Alain Juppé ou Jean-Luc Gleyze. Un silence très lourd qui plane toujours alors que l’enquête actuellement en cours a révélé que c’était une pièce métallique qui aurait percé le réservoir du camion et serait à l’origine du départ de feu soudain. 

Des anonymes mais aussi des familles de victimes étaient massés sous la tente

De nombreux hommagesLorsque les familles de victimes ont commencé à se diriger vers le premier rang, toutes les personnes présentes se sont levées. Une minute de silence a été respectée. Puis ce fut au tour des maires des communes alentours de témoigner. Quelques messages forts, notamment ceux issus d’un proverbe africain prononcé par Patricia Raichini, maire de Petit-Palais, qui a perdu trois de ses proches dans l’accident : « chaque fois qu’une personne âgée meurt, c’est une bibliothèque qui disparaît. C’est une partie de notre mémoire collective qui s’est éteinte ». Le village a en effet été le plus touché puisque 17 victimes étaient membres de son club du troisième âge. François Hollande, bien qu’accompagné de plusieurs Ministres, a pris la parole en dernier et seul.

« Ils comptaient parmi les aînés du pays, les sages. Ils étaient respectés. Ils avaient connu une vie de labeur. Tous avaient fait leurs vies ici, souvent dans les métiers de la vigne. Tous avaient consacré du temps et de l’énergie à la collectivité. Ils étaient notre patrimoine », a déclaré François Hollande à la tribune. « L’enquête sera menée jusqu’au bout », a-t-il conclu, promettant « la vérité, pour ne pas laisser place aux rumeurs ni aux amertumes ». Après un rapide salut aux familles des victimes et au chauffeur du car, il est reparti avec sa délégation, aussi brièvement qu’il était apparu. Dans les petites rues, des cortèges de passants rentraient chez eux, avec ce silence toujours pesant. 

Les voix de la discordeQuelques langues se sont déliées pour dénoncer le dispositif de grande ampleur mis en place pour rendre cet hommage. Si le village s’est rapidement transformé en place forte, c’est avant tout la surmédiatisation du fait divers qui est dénoncée dans plusieurs colonnes, notamment celles du Figaro par l’intermédiaire de Frédéric Saint Clair, consultant en stratégie et communication politiques. « Le pire dans toute cette histoire, n’est pas la cérémonie, ni les discours lénifiants (…) mais les réunions de Cabinet où les conseillers entourant leur ministre, ou bien le Président, flatteront ce dernier pour sa prestation, et chercheront les jours suivants la marque d’un progrès dans les sondages, d’un adoubement populaire, comme dans l’immédiat après 11 janvier… »

Daniel Cohn-Bendit, récemment retiré de la politique, avouait quant à lui au micro d’Europe 1 : « Je crois que c’est une émotion qui doit être intime et la démontrer en public comme ça, je suis absolument terrifié par ces Jeux Olympiques de la compassion ». Enfin, Noël Mamère (pourtant figure locale puisque député-maire de Bègles) a suscité une polémique en reliant l’accident à la libéralisation des bus annoncée dans la loi Macron. Il a été vivement critiqué, notamment par le Président de l’Assemblée Nationale, Claude Bartolone. Quant à savoir si la cérémonie de ce matin était la définition du « trop-en-faire », ce sera à chacun d’en juger. 

François Hollande au chevet des blessésLe Président de la République s’est rendu au chevet des trois patients hospitalisés au CHU de Bordeaux suite à l’accident survenu à Puisseguin. Il était accompagné de  Manuel VALLS, Marisol TOURAINE, Ministre des Affaires sociales de la santé et des droits des femmes, Alain VIDALIES, secrétaire d’Etat chargé des transports et Alain JUPPE, maire de Bordeaux et président du conseil de surveillance du CHU. Philippe VIGOUROUX, Directeur général du CHU de Bordeaux, les a accueillis et accompagnés vers les services d’hospitalisation où le Président de la République a longuement échangé avec les trois patients puis avec les équipes médicales et soignantes. A l’issue de la visite il a salué l’équipe du Samu-Smur du Dr Tentillier très vite intervenue sur les lieux et l’équipe de médecine légale du professeur Gromb qui a effectué les opérations médico-légales sur les 43 corps transférés au CHU de Bordeaux.

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