Face aux violences faites aux femmes, l’union fait la force


Le mal est bien ancré, le chiffre ne varie pas : une femme décède tous les deux à trois jours sous les coups de son compagnon. Les associations et les pouvoirs publics ne lâchent rien, exemple de mobilisation à Pau

Une manifestation contre les violences sexistes et sexuellesGustave Deghilage

Alerter, accompagner et protéger les victimes est l'ambition de la Semaine de lutte contre les violences faites aux femmes, autour de la Journée Internationale de lutte contre les violences faites aux femmes - image d'illustration

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Temps de lecture 4 min

Publication PUBLIÉ LE 17/11/2023 PAR Solène MÉRIC

Du 20 au 25 novembre, à Pau, la Semaine de lutte contre les violences faites aux femmes, est une occasion de plus de remettre encore et toujours le travail sur l’ouvrage de la sensibilisation.  

Expositions, conférences, théâtre, initiation au self défense… Du 20 au 25 novembre, tous les moyens sont bons pour parler et faire parler autour des violences faites aux femmes. La ville de Pau, au côté de nombreux partenaires associatifs mais aussi services de l’État (police, gendarmerie, justice), renouvelle sa mobilisation avec pour ambition lors de cette Semaine d’« aller vers les Paloises et les Palois pour les sensibiliser à ces violences où qu’elles soient », pointe Marie-Laure Mestelan, adjointe au maire de Pau, chargée de la vie associative et de la lutte contre les discriminations.

213 000 femmes victimes de violences conjugales graves
93 000 femmes victimes de viol ou de tentative de viol

Violences au sein du couple mais plus largement aussi dans l’espace public, sur les lieux de travail, d’études, etc. Il s’agit  de faire connaître les associations et acteurs qui peuvent accompagner les victimes, encourager ces dernières à prendre la parole, sensibiliser les éventuels témoins aux bons comportements à avoir… Un temps fort d’animations variées qui s’inscrit dans la continuité du travail quotidien des acteurs et de la Ville sur le sujet.

En France, ce sont près de 213 000 femmes âgées de 18 à 75 ans qui sont victimes de violences conjugales graves de la part de leur conjoint ou ex-conjoint, représentant un des motifs majeurs de saisine des forces de sécurité en zone urbaine et rurale. Dans ce tableau des horreurs, chaque année, 93 000 femmes déclarent avoir été victimes de viol ou de tentative de viol. A Pau, c’est une « nette augmentation » des plaintes pour violences conjugales, des affaires poursuivies et des condamnations, qui est constatée du côté du Parquet note la vice procureure de Pau, Orlane Yaouanq. Dans le même sens Valérie Callen, brigadière cheffe de la Police Nationale constate « un maintien à un niveau très haut des saisines pour violences familiales : 171 en septembre 2023, contre 127 en septembre 2022 ».

Avant de s’occuper des symptômes, il faut d’abord s’occuper des auteurs, en travaillant avec eux et en les sensibilisant 

Une évolution à la hausse qui selon les deux femmes serait sans doute davantage liée à « une libération progressive de la parole, et à un plus grand nombre de dénonciations » grâce aux différents dispositifs mis en place pour protéger et accompagner les victimes. A noter pourtant qu’en milieu rural, les choses sont un peu différentes, selon Mai-Lan Tarnier, adjudante, commandante adjoint de la Maison de Protection des Familles, unité de gendarmerie spécialisée dans les violences intrafamiliales. « Sur notre secteur, on constate une baisse des violences conjugales d’environ 10%, mais une hausse de 3 % des violences faites aux femmes hors violences conjugales et 3,5 % de hausse de violences sexuelles ». Des évolutions enregistrées entre janvier et septembre 2023 par rapport à janvier et septembre 2022.

Une libération de la parole qui si elle est bien sûr nécessaire, ne peut suffire selon la représentante du Parquet : « De nombreuses actions sont menées pour accompagner les victimes. Mais avant de s’occuper des symptômes, il faut d’abord s’occuper des auteurs, en travaillant avec eux et en les sensibilisant ». Éviter le mal avant qu’il n’apparaisse. C’est notamment le rôle du Centre de suivi et de Prise en Charge des Auteurs nouvellement installé à Pau qui participe également à cette Semaine de lutte contre les violences faites aux femmes, au côté d’autres associations dont le Planning familial, Du côté des Femmes, l’APAVIM, le CIDFF, ou encore les Centres Sociaux du Hameau et La Pépinière, le Musée des Beaux Arts de Pau, les 5 associations sportives majores de l’agglomération et bien d’autres.

Les rendez-vous de la Semaine de lutte contre les violences faites aux femmes à Pau

Au total une vingtaine de rendez-vous sont donnés avec en guise de coup d’envoi, le 20 novembre à 16h, l’inauguration de l’exposition « Recueil de textes de femmes sorties de violences ». Cette exposition, dans la rotonde du Funiculaire de Pau, accessible à tous, reprend différents textes extraits du recueil intitulé À cœurs de femmes, le fruit d’un an de travail qui avait pour but de libérer leurs émotions par le jeu de différentes techniques d’écriture.

Dans un autre genre, le 21 novembre, le centre social La Pépinière propose deux séances d’initiation au self-défense avec lUFOLEP. Objectif ici « travailler la confiance en soi et son rapport aux autres ».

Autre style encore, plusieurs temps de théâtre débat ou théâtre forum sont également organisés avec un avertissement particulier sur le spectacle du 21 novembre, Sol froid sensation du mal par le Théâtre du Versant, « qui ne laisse pas totalement indemne » et pourrait choquer les enfants et jeunes adolescents, préfèrent prévenir les organisateurs.
Ceux-là pourront participer sans problème le 22 novembre après-midi aux sessions de jeux « Qu’en dit on ? » animées par l’APAVIM dans leurs locaux pour sensibiliser sur les représentations tout en faisant le lien avec la loi.

Au chapitre des animations artistiques et culturelles, divers ateliers de création d’affiches sur le thèmes des inégalités homme femme ou encore une visite commentée du musée des Beaux Arts de Pau autour d’artistes et d’œuvres évoquant l’image de la femme à travers les siècles. Bien sûr aussi, plusieurs conférences et tables rondes sur ces thématiques ainsi que diverses actions de sensibilisation dans l’espace public à l’image d’animations dans des centres commerciaux de l’agglomération, du théâtre de rue ou encore un micro-trottoir en soirée, à proximité des bars du centre-ville pour sensibiliser les jeunes sur les violences sexistes et sexuelles.

L’Intégralité du programme est à retrouver sur www.pau.fr

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